“Alors développer le Moovjee, c’est pour moi aider ces jeunes créateurs à garder le cap, soutenir leur optimisme et leur enthousiasme, concourir à leur épanouissement malgré et par les défis incessants qu’ils rencontrent”.
L’enquête du Moovje de février 2019 montrait que près de la moitié des jeunes avait l’intention de créer une entreprise, même si avec le temps les intentions se diluent (on se met en couple ; il faut financer l’appartement, faire face aux enfants qui arrivent ; se positionner face à l’incertitude des revenus…). Ce qui les séduit, c’est d’être leader et passionné sur un projet qui est le leur, une équipe, être entreprenant de leur vie, même si pendant 2 ans on ne se paie pas, même si on rame pour monter son affaire ; mais ils se disent utiles pour participer de façon créative à la construction de notre société en mettant en avant des valeurs fortement voulues au sein de leur génération (agir sur l’écologie et le réchauffement climatique, viser l’égalité hommes-femmes, développer le bien-être au travail…). Pourtant, ils ne sont pas dupes ; 91% jugent difficile de créer leur entreprise (le manque de finances, d’expérience, de reconnaissance…).
Alors pour les y aider, bien des associations se sont mises en place, et notamment le Moovjee. 10 ans déjà, et une installation d’antennes dans 5 grandes villes Françaises, après Paris.
Des entrepreneurs s’y engagent comme mentors, d’une génération habituellement différente du jeune demandeur, faisant confiance au projet de création d’entreprises impulsé par le jeune qui souhaite être soutenu par une femme ou un homme d’expérience ; ce soutien ne sera pas du même secteur d’activité, ne pourra pas investir de l’argent dans l’entreprise du jeune, pour éviter de risquer de s’imposer ; il mettra en outre à sa disposition ses réseaux de relation. Il apprendra autant que le jeune demandeur dans cet échange bienveillant et enthousiasmant.
Impressionnant que de voir réuni au cirque d’hiver ce 16 avril, plein à craquer, jeunes bénéficiaires du Moovjee depuis sa création, mentors, entreprises sponsors, tous volontaires ; ils l’ont manifesté, pour faire perdurer cette belle dynamique ; certains jeunes bénéficiaires des 1éres années du Moovjee deviennent aussi à leur tour, mentors.
Que de créations dynamiques et innovantes, pourvoyeuses d’emploi, inscrites dans une solidarité entre jeunes créateurs, soucieux de mettre en application les valeurs qui ont été explicités dans l’enquête ci-dessus. Une chance que d’oser ces créations, que l’on peut risquer au seuil d’une vie professionnelle nouvelle, appuyé bien souvent par sa famille (qui permettra un appui alimentaire le temps que l’entreprise dégage assez d’argent pour se rémunérer). Et si le projet ne marchait pas, c’est une formidable expérience dont on apprend beaucoup.
Si vous voulez lire les portraits de ces jeunes allez sur le site web https://www.moovjee.fr/
Le témoignage de Bénédicte, la Déléguée Générale du Moovjee
« Pourquoi cet engagement au Moovjee ? Pour moi, la recherche de sens dans mon travail est essentielle. Sortie d’école de commerce, j’ai tenté comme salariée plusieurs domaines d’activité (la restauration, l’informatique…) ; c’était pour moi trop desséchant. Alors j’ai créé mon entreprise, pour aider au début des entreprises à s’implanter en France, puis une structure conseil en marketing pour des petites entreprises, toujours dans le souci de les aider à se développer. J’ai, avec la crise des années 2008, dû cesser mon activité ; mais j’ai par bonheur rencontré un chef d’entreprise qui voulait aider les jeunes créateurs et m’a proposé de fonder avec lui cette association. Là, j’ai trouvé du sens comme j’en avais trouvé dans ma création d’entreprise.
Alors développer le Moovjee, c’est pour moi aider ces jeunes créateurs à garder le cap, soutenir leur optimisme et leur enthousiasme, concourir à leur épanouissement malgré et par les défis incessants qu’ils rencontrent. Leur faire expérimenter qu’ils ne sont pas seuls, mais accompagnés par des chefs d’entreprise expérimentés, et plus encore solidaires avec les autres jeunes créateurs. Naturellement quand ils viennent au Moovjee, ils se font des amis, un premier pas vers la solidarité. Et puis ils découvrent vite qu’en échangeant avec confiance, ils deviennent plus intelligents ; de là naissent un partenariat qui compte grandement dans le développement de leur entreprise. Nous attachons beaucoup d‘importance à faire exister cette fraternité.
Ils découvrent en même temps, par des échanges vrais et confiants, qu’ils ne sont pas des surhommes, cette image que l’opinion publique leur prête trop.
Être puis, si la création ne marche pas, la solidarité créée fait qu’ils ne restent pas sur le carreau, mais rebondissent.
Passionnant au plan humain que de travailler au Moovjee avec ces jeunes, créatifs, qui ont l’ambition de changer le monde ; nous les positionnons sur le même pied, qu’ils développent avec une idée géniale, ou que leur projet soit plus modeste ; chacun a droit à la même attention. Chacun découvre qu’il a une vraie valeur.
Passionnant que de partager avec les chefs entreprises mentor ; un apport exigeant en disponibilité, mais combien riche en retour ; de vrais moments de plaisir que d’avoir donné. »