Le nombre de points de vente par habitant baisse dans les zones à forte densité commerciale.


"Les magasins étendent leur surface de vente dans les zones peu denses", Insee Première N°1989, mars 2024

Sources : les données proviennent du dispositif Points de vente, produit annuellement, qui est une compilation de plusieurs sources statistiques et administratives : le répertoire Sirene géolocalisé des établissements, le répertoire statistique Sirus, la base Non-salariés, la Cotisation foncière des entreprises (CFE), la Taxe sur les surfaces commerciales (Tascom) et le dispositif Ésane. Les dernières données disponibles portent sur les locaux utilisés en 2020 dont la valeur locative détermine la cotisation foncière due en 2022. Le dispositif Points de vente est restreint aux établissements du commerce de détail en magasin et de l’artisanat commercial. Les établissements considérés disposent d’un local de type magasin en France et ont été actifs toute l’année. 

 

Mais la surface de vente augmente.

⇒ Une approche globale par type de territoire.

En 2020, on comptabilise 272 400 points de vente dans le commerce de détail en magasin et l’artisanat commercial ; 78% se trouvent dans l’espace urbain, qui regroupent 67% de la population. Les autres sont localisés dans les bourgs ruraux (14%) pour 15% de la population, et le rural à habitat dispersé (8%) pour 17% de la population 

 

Depuis 2015, le nombre de magasins a reculé de 4% (11 000 points de vente en moins). La baisse est plus importante dans les bourgs ruraux (-6%), où le nombre d’habitants est relativement stable. Il y a également moins de points de vente dans l’espace urbain (-4%), malgré une hausse de la population de 1,8%. Dans l’espace rural à habitat dispersé, la situation est différente, avec un nombre de points de ventes relativement stable entre 2015 et 2020 (-1%), la population augmentant de 1,7%.

 

Si le nombre de points de vente pour 1 000 habitants est le plus élevé dans l’espace urbain (4,7) et plus faible dans l’espace rural : 3,8 dans les bourgs ruraux, et seulement 1,8 dans le rural à habitat dispersé, la baisse entre 2015 et 2020 est plus modérée dans le rural dispersé (-2,2%) que dans l’espace urbain (-5,2%) et les bourgs ruraux (-6%).

La surface moyenne de vente augmente, notamment dans le rural à habitat dispersé :
Entre 2015 et 2020, elle est particulièrement marquée dans l’espace rural à habitat dispersé (+10%) vs +5% pour les 2 autres espaces. Par contre, calculée pour 1 000 habitants, elle baisse légèrement dans l’espace urbain (-0,9%) et reste stable dans les bourgs ruraux (-0,3%), alors qu’elle augmente dans le rural à habitat dispersé (+7,1%). Cette extension peut s’expliquer par un prix du foncier moins élevé que dans les zones denses, une augmentation du nombre de points de vente pour 1 000 habitants couplée à une augmentation de la surface moyenne.

Entre 2014 et 2021 le nombre d’unités légales d’entreprise en activité a progressé de 36%.

⇒ Une approche par secteur d’activité.

♦ Les secteurs des loisirs, de la culture et des TIC ainsi que de l’équipement de la maison se développent fortement dans le rural à habitat dispersé ; la surface de vente pour 1 000 habitants de ces secteurs augmente respectivement de 14 et 11%. Ces commerces sont en moyenne bien plus grands qu’en 2015 (respectivement +19 et +16%), mais leur nombre de points de vente baisse de 5 et 4%. Toutefois, dans l’espace urbain, ces secteurs proposent une surface de vente équivalente en 2015 et en 2020, mais une baisse du nombre de points de vente par habitant (-11% pour les loisirs, la culture et les TIC, -8% pour l’équipement de la maison), compensée par l’augmentation de leur surface moyenne (respectivement +12 et +10%).

 

♦ Par contre, les points de vente de biens médicaux (pharmacies, magasins d’articles médicaux et orthopédiques) développent leurs surfaces aussi bien dans l’urbain que dans le rural à habitat dispersé : une hausse de la surface de vente pour 1 000 habitants entre 2015 et 2020 quelle que soit la densité des territoires (+11% dans le rural à habitat dispersé, +8% dans l’espace urbain). Ces magasins couvrent 5% de la surface de vente, quel que soit le type de territoire. Cela peut s’expliquer par 2 facteurs : d’une part, les articles médicaux correspondent à un besoin de proximité ; d’autre part, l’implantation des pharmacies est régulée par quotas dans le but de favoriser une répartition territoriale homogène.

 

♦ Les commerces non alimentaires restent davantage présents dans l’espace urbain, avec 60% des surfaces de vente, contre 49% dans le rural à habitat dispersé. En particulier, les commerces d’équipement de la personne d’une part, de loisirs, de culture et des TIC d’autre part, couvrent respectivement 13 et 8% de la surface totale de vente dans l’urbain, contre 5 et 6% dans le rural à habitat dispersé.

 

♦ Les surfaces des commerces alimentaires spécialisés et d’artisanat commercial augmente de 11% dans l’espace urbain et de 5% dans les bourgs ruraux.

Dans le même temps, cette même surface recule dans le secteur de l’alimentaire non spécialisé (-2% dans l’urbain, -5% dans les bourgs ruraux). Cette baisse concerne notamment les hypermarchés dans l’espace urbain et les supermarchés dans les bourgs ruraux. À l’inverse, elle augmente dans l’espace rural à habitat dispersé (+7%), avec un développement des hypermarchés (+28% entre 2015 et 2020), alors que la surface de vente reste stable. 

La surface de vente couverte par les hypermarchés reste plus grande dans l’urbain (17%) que dans les bourgs ruraux (12%) et le rural à habitat dispersé (10%). À l’inverse, les commerces alimentaires spécialisés et l’artisanat commercial ne représentent que 7% de la surface de vente dans l’urbain, 9% dans les bourgs ruraux, contre 13% dans le rural à habitat dispersé.

 

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7764947