La création d’entreprise poursuit sa progression au sein largement des activités de services, alors que la construction connait plutôt la stabilité et que le commerce, les HCR et les transports sont à la baisse.
♦ Selon la nouvelle série création en vigueur depuis le début de l’année, le nombre des créations du 1er trimestre 2022 (286 319) est très proche de celui du 1er trimestre 2021 (287 590) ; seules les sociétés connaissent une progression (+7,7% passant de 72 756 à 78 360).
Par contre, comparé au 1er trimestre 2019 (avant le covid), la progression est notoire (+23% dont +33,9 pour les microentrepreneurs et +29,7% pour les sociétés). Le poids des microentrepreneurs s’est accru passant de 56,4 à 61,4%, alors que celui des sociétés est stable (26 vs 27%).
Noter qu’il en est de même si l’on compare avec le 1er trimestre 2020 (+29,7% dont +35 pour les microentrepreneurs et +31,1 pour les sociétés).
♦ Qu’en est-il de l’évolution du nombre de création par activité entre 2019 et 2022, et donc hors la période fortement marquée par la crise sanitaire ?
Il s’agit de l’observation la plus significative quant à l’évolution du nombre de création, l’analyse des 2 autres périodes (2022/2020 et 2022/2021) étant beaucoup plus liée à la crise sanitaire.
La progression de 23%, comme nous venons de le voir est d’abord le fait des microentrepreneurs (parmi lesquels prés de la moitié ne feront jamais de recettes), et moins des entreprises “classiques”.
Dommage que l’Insee ne fournisse pas les données respectives des sociétés (en hausse proche de celle des microentrepreneurs) et celles des entreprises individuelles non microentrepreneurs (en logique diminution du fait de la progression du régime microentrepreneur) et ne fournisse que l’agglomérat de ces 2 données (créations classiques).
8 activités connaissent une progression (entre 20 et 62%) : ce sont les activités de service, auxquelles on ajoute “l’industrie” (comprenant beaucoup d’activités qui ne sont pas industrielles) et la construction (la plus faible progression).
3 activités connaissent une baisse ((entre -2,5 et -5,5%) : le commerce, les HCR et les transports ou livraison à domicile pour une forte majorité (noter leur faible progression en ce qui concerne les microentrepreneurs, 3,6%, alors qu’ils avaient connu une explosion antérieurement).
Noter encore la forte progression des créations classiques pour les activités “industrie”, finance, immobilier et informatique (entre 29 et 59%) alors que leur progression au sein des microentrepreneurs est moins systématique (notamment pour les activités finance et immobilier, peu propices au régime microentrepreneur).
♦ L’évolution 2021/2022 est tout aussi riche d’enseignements : stabilité (ensemble des créations -0,4%), mais avec de grands écarts selon les activités.
Les hausses sont le fait des services (entre 6,6 pour les activités immobilières et 31,7% pour les services aux particuliers) ; la stabilité s’affiche pour la construction (2,2%), alors que les activités “traditionnelles” sont en nette baisse (-21 le commerce, -32 les HCR et fait surprenant -43% les transports).
Les microentreprises progressent (entre 21 et 35%) dans les activités services aux particuliers et aux entreprises et la santé/éducation et régressent nettement dans les HCR (-62%), les transports (-47%), et le commerce (-15%).
Par contre, il est difficile d’analyser les créations classiques, faute de connaitre l’évolution des créations en société.
♦ A titre indicatif, l’évolution 2020/2019
En résumé, un récapitulatif selon les 3 évolutions observées : nette progression de “l’industrie”, des services aux entreprises et de l’informatique/communication, des services aux particuliers, et des activités financières et immobilières, voire de la santé/éducation et de la construction, mais baisse dans les activités commerce, HCR et transports.