Le nombre de création d’entreprises de janvier à août 2020 n’a régressé que de 3,8% au regard de ceux de la même période en 2019.


Analyse des chiffres bruts des créations d'entreprises d'août, André Letowski, septembre 2020

Les créations d’entreprises ont de fortes chances de connaitre la stabilité voire une légére hausse si l’on compare les données de l’année 2020 toue entière à celles de 2019.

 

“Grande et triste nouvelle” : il aura fallu plus de 4 ans pour que l’Insee prenne en compte l’interrogation que je formulais sur l’écart incompréhensible quant au nombre d’autoentrepreneurs, entre celui fourni par l’Acoss et celui communiqué par l’Insee. Je formulais cette même interrogation, dans mes analyses des chiffres création, il y a au moins 5 ans, au regard du questionnement d’un de mes correspondants à la CCI de Grenoble.

Toutes les analyses sur le chiffrement des autoentrepreneurs et sur les créations individuelles, depuis  janvier 2015 sont donc caduques !

 

Ci-dessous le communiqué de l’Insee : “Statistiques de créations d’entreprises Correction du partage entre micro-entrepreneurs et entrepreneurs individuels classiques COMMUNIQUÉ DE PRESSE – 16 septembre 2020.

 

L’Insee a identifié une erreur dans les statistiques des créations d’entreprises mensuelles, trimestrielles et annuelles diffusées depuis 2015. Elle porte sur la répartition des créations entre entreprises individuelles « classiques » et micro-entrepreneurs. Le volume total de créations d’entreprises et la répartition entre sociétés et entreprises individuelles ne sont en revanche pas affectés. La très forte augmentation des créations d’entreprises depuis 2015 n’est également pas remise en cause.

 

Une classification erronée de certains micro-entrepreneurs. Cette erreur provient du traitement des demandes d’immatriculations des micro-entrepreneurs par certains centres de formalités des entreprises (CFE). Elle n’a aucune incidence pour les entreprises elles-mêmes ni sur les usages du répertoire Sirene. À la suite de la transformation du régime du micro-entrepreneur par la loi Pinel du 18 juin 2014, de nouvelles obligations en matière d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés pour les commerçants (RCS) ou au répertoire des métiers (RM) pour les artisans ont été imposées. Le nombre de CFE pouvant traiter les immatriculations de micro-entrepreneurs s’est donc accru.

 

Cependant, les liasses déclaratives transmises à l’Insee par ces CFE pour alimenter les statistiques sur les créations d’entreprises n’étaient pas correctement renseignées, entraînant une classification erronée de certains micro-entrepreneurs comme entreprises individuelles « classiques » dans ces statistiques. Ce problème induit une sous-estimation importante des créations de micro-entrepreneurs depuis 5 ans, et, à l’inverse, une surestimation importante des créations d’entreprises individuelles « classiques »

 

Corrections des données annuelles de créations pour les années 2015 à 2019. Pour l’année 2019, le nombre de créations observé de micro-entrepreneurs augmenterait de 386 000 avant correction à 520 000 après correction, tandis que le nombre d’entreprises individuelles classiques diminuerait d’autant, soit de 211 000 avant correction à 77 000 après correction. Le nombre de créations de société reste quant à lui inchangé à 218 000. La proportion de micro-entrepreneurs dans l’ensemble des créations en 2019 serait donc de 64 % après correction au lieu de 47 % précédemment.

 

Pas de remise en cause de la très forte augmentation du nombre de créations d’entreprises depuis 2015 Après la correction, la très forte augmentation observée depuis 2015 reste portée par les formes sociétaires et surtout par les micro-entrepreneurs. Elle se serait faite au détriment pour partie des entreprises individuelles « classiques », dont le nombre de créations aurait baissé de près de 30 % (autour de 70 000 créations en moyenne par an entre 2015 et 2019, contre 100 000 sur la période 2010-2014).

 

À partir 2021, les séries complètes seront à nouveau disponibles Des consignes ont d’ores et déjà été rappelées aux réseaux des CFE afin de corriger l’erreur d’identification des micro-entrepreneurs dans les liasses transmises à l’Insee pour les nouvelles immatriculations. Elles permettront d’assurer correctement le suivi des créations d’entreprises sous le régime du micro-entrepreneur dès le début de l’année 2021.”

 

Pour situer les écarts entre les données Insee et Acoss, voir mon article de mars 2020 : “896 000 autoentrepreneurs en activité économique fin juin 2019.

⇒ L’évolution toutes activités

♦ Tout d’abord les chiffres d’août 2020 au regard de ceux d’août 2019 : une progression de 21,4% (dont 22,2% pour les entreprises individuelles et 18,8% pour les sociétés); la progression entre d’août 2019 et août 2018 avait été de 10,6%.

♦ La régression de janvier à août 2020 (prenant en compte la crise sanitaire) au regard de la même période en 2019 est de 3,8% (dont -8,4% pour les sociétés et -2% pour les entreprises individuelles, ce qui laisse augurer au minimum la stabilité, voire une progression sur toute l’année 2020, comparée à 2019.

⇒ L’évolution par secteur d’activités

Tout d’abord août 2020/2019 : la progression moyenne de 21,4% a été largement distancée par celles de 3 activités, les transports (+67%), le commerce (+35%) et les HCR (+30%), secteurs pour partie en nette difficulté lors du confinement; a contrario, les services aux entreprises, la santé/éducation, l’industrie ont des progressions honorables mais plus modestes (entre 8 et 10%).

Du fait de la refonte du chiffrement des autoentrepreneurs, il est impossible de mesurer leur impact.

Plus intéressante est l’évolution depuis janvier, comparée à 2019 : malgré les difficultés liées au covid,  6 groupes d’activité (48% des créations) sur 11 ont connu la stabilité. il s’agit  des activités immobilières et financières, de l’industrie, des transports, des services aux particuliers et du commerce. Par contre, l’informatique/communication, les HCR, la santé/éducation ont connu une baisse de 10 à 17%, alors que les services aux entreprises et la construction ont connu une baisse plus modeste  (respectivement -7 et -5%).