Méthodologie en plusieurs étapes :
*Une cinquantaine d’études, d’articles journalistiques et d’articles de recherche parus ces dernières années sur le micro-entrepreneuriat,
*Une centaine d’acteurs qui accompagnent les micro-entrepreneurs recensés,
*15 micro-entrepreneurs aux profils et situations de vie variés interrogés : entretiens individuels de 45 minutes à 1h30 en échange d’un chèque cadeau de 20€. Ils ont été recrutés à l’aide d’un questionnaire en ligne, relayés sur les réseaux sociaux et par l’intermédiaire d’acteurs de l’accompagnement de l’entrepreneuriat ; 37 personnes ont répondu positivement à la proposition. 15 ont été sélectionnées, en veillant au maximum à la diversité de situations en termes de genre, d’âge, de situation de vie personnelle et professionnelle, de secteur d’activité et d’ancienneté de la micro-entreprise, de l’exercice de la micro-entreprise en tant qu’activité prioritaire ou secondaire ou encore de l’accompagnement reçu,
*Un atelier de co-analyse et des entretiens complémentaires avec 8 acteurs de l’accompagnement,
Etude réalisée par le cabinet Change it Use it (raison sociale Julie Rieg).
Une étude qui ne nous apprend pas grand chose mais récapitule un certain nombre de données.
⇒ Les microentrepreneurs comparés aux autres entrepreneurs individuels en termes de profil :
-41% ont moins de 30 ans vs 35 chez les entrepreneurs individuels classiques et 40 ans pour les créateurs de société ; le secteur transport regroupe 62% de moins 30 ans.
-Les femmes sont 40% des microentrepreneurs et 41% des créations d’entreprises individuelles.
– 29% ont un diplôme équivalent à un BAC+3, contre 56% dans la population totale des entrepreneurs ; ils sont plus nombreux dans les activités de services aux ménages et de transport, notamment quand ils travaillent par le biais d’une plateforme digitale.
-37% sont d’anciens salariés comme l’ensemble des créateurs, un peu plus anciens chômeurs (28% contre 20) et surtout davantage sans activité professionnelle (12% contre 5). Ils sont aussi moins nombreux à être déjà indépendants ou chefs d’entreprise avant cette nouvelle création (7% contre 30%). Enfin, 11% sont étudiants avant la création vs 4 pour les entrepreneurs classiques.
⇒ Leurs motivations différent :
Compléter ses revenus en tant qu’étudiant, salarié ou retraité (46%, mais 30% en Ile-de-France), assurer son propre emploi en raison de difficultés à trouver un emploi salarié (40%, 30% en Ile-de-France) et tester une activité entrepreneuriale (14% et 30% en Ile-de-France).
Les difficultés liées à l’emploi sont principalement vécues par les femmes, les seniors, les immigrants, les ruraux, les chômeurs, les individus peu diplômés et les jeunes qui ont un capital économique, social et humain plus faible.
⇒ Leurs difficultés
Les acteurs de l’accompagnement qui travaillent avec les microentrepreneurs font part d’une solitude encore plus exacerbée, ces derniers n’étant souvent confrontés qu’à leurs clients ; 96% exercent à domicile.
Ceux qui exercent en tant qu’activité principale ont gagné en moyenne 680€ par mois en 2019 (INSEE) et 2 280€ ceux en activité secondaire (conjuguée avec une activité salariée). Ils ont rencontré des difficultés de trésorerie plus que les autres (une baisse de CA de 20% en 2019 pendant la crise sanitaire, contre 15% pour les autres, selon l’INSEE). Une grande difficulté, la variation des revenus au fil des mois.
Si les microentrepreneurs disposent aujourd’hui d’une protection sociale proche de celle des autres indépendants (72% ont une mutuelle maladie vs 77 les autres entrepreneurs), celle-ci pour partie est conditionnée par des seuils minimums de chiffres d’affaires à atteindre.
Ils ont une relative méconnaissance des outils de gestion et de comptabilité à mettre en place de manière obligatoire et ils ne connaissent pas les outils dont ils pourraient disposer pour une meilleure gestion de l’entreprise.
⇒ Leur accompagnement
Le faible taux de pérennité des micro-entreprises pose question (33% actives à 5 ans, vs 62% pour les autres créations). Il semble corrélé à un accompagnement moins fréquent (24% sont accompagnés, contre 40% pour les entrepreneurs en général), le plus souvent pour les tâches administratives au moment de la création.
Ils connaissent mal les acteurs de l’accompagnement ; le plus souvent, ils citent Pôle Emploi, l’organisme vers lequel ils se tournent lorsqu’ils ont besoin d’information. Les microentrepreneurs et les acteurs de l’accompagnement rencontrés ont tous souligné l’absence de liens entre Pôle Emploi, qui accompagne des personnes au RSA ou au chômage, et les acteurs de l’accompagnement.
Ils font aussi part d’un sentiment de dévalorisation et de manque de reconnaissance de la part des acteurs de l’accompagnement de l’entrepreneuriat et des pouvoirs publics. Pour certains acteurs, les microentrepreneurs ne sont pas des entrepreneurs, y voyant des pratiques de salariat déguisé.
Emergent des acteurs dédiés aux microentrepreneurs, avec notamment :
● Des services digitalisés qui proposent une aide à la création ou à la gestion du statut, des formations ou une aide pour trouver des clients (plateformes de jobbing notamment comme comme AlloVoisins, Seniors à votre service, TaskRabbit ou Teepy Job),
● Des organismes de défense et de protection (fédération nationale, unions professionnelles…) qui, en plus de faire des actions de plaidoyer auprès des pouvoirs publics, développent des formations,
● Des acteurs du conseil, assureurs, banques ou cabinets comptables, qui développent des offres spécifiques reposant le plus souvent sur le CPF (Crédit Formation) et des abonnements mensuels.
6 recommandations suivent.
Pour en savoir davantage : https://www.fondation-entreprendre.org/actualite/etude-sur-le-micro-entrepreneuriat-en-france/