L’absentéisme en entreprise.


"Absentéisme 2023 : une augmentation continue dans les petites entreprises", Malakoff Humanis, juillet 2024

Méthodologie : données recueillies en 2024 sur l’absentéisme de l’année 2023 ; Combien, quel profil ? Quelles activités?  pour qualifier l’échantillon. On peut supposer que les données sont issues des fichiers internes, sans pour voir statuer sur la qualité scientifique du sondage. Dommage qu’il faille observer les résultats avec précaution.

 

L’absentéisme maladie a retrouvé en 2023 son niveau de 2021 et d’avant Covid, avec 42% de salariés s’étant vu prescrire un arrêt maladie.

 

Le taux d’absentéisme maladie était de 42% en moyenne entre 2015 et 2018, de 39 entre 2019 et 2021, de 50 en 2022, avant de revenir à 42 en 2023 ; le taux est donc relativement stable, si l’on excepte la hausse de 2022. Mais prescription ne signifie pas arrêt effectif.

⇒ Une approche toutes entreprises.

♦ Par tranches de taille (taux de salariés arrêtés au moins une fois dans l’année).

Les grandes entreprises sont celles dont les taux de prescription chutent le plus entre 2021 et 2023, partant en 2021 et 2022 avec des taux très élevés (49 et 45%) pour tomber à 33% en 2023, alors qu’à l’inverse le taux au sein des moins de 10 salariés, très faible en 2021, augmente nettement en 2022 et 2023 (38 puis 40%).

 

Aucune explication n’est donnée à ces évolutions brutales. Par ailleurs, le taux faible de 2023 pour les entreprises de 1 000 salariés et plus (33%) est d’autant plus étonnant qu’il est beaucoup plus élevé pour les autres tailles (entre 40 et 52%). 

♦ Selon les caractéristiques des demandeurs.

Que l’on observe la moyenne 2015-2023 et 2023, le % de demandeurs se décline dans le même ordre ; tout d’abord 3 types de public proches en chiffrement le plus élevé : les 18-35 ans (48% moyenne 2015-2023, et 2023 46%), les femmes (45 et 48%), puis  les managers (45 et 45%). Puis nettement moins, 2 autres types : les hommes (39 et 37%) et les 50 ans et plus (36 et 37%). Si les 50 ans et plus sont ceux les plus susceptibles de maladie, ils sont aussi les plus enclins à demeurer au travail même en cas de maladie.

Noter qu’en ce qui concerne l’intérêt au travail (note de 9 ou 10/10), les moins de 35 ans chiffrent 23%, les 30-49 ans 37% et les 50 ans et plus 45%.

 

♦ Selon les types d’arrêts de travail.

 

– En durée d’arrêt en jours, 28% sont le fait de durée courte (de 1 à 3 jours), 62% de durée moyenne (entre 4 et 30 jours) et  10% pour  les durées longues (plus de 30 jours).

 

– Les raisons des prescriptions : 

 *Sans surprise, ce sont les maladies ordinaires (grippe, rhume, angine, gastro-entérité,…) qui sont l’objet des arrêts les plus fréquents (33% en 2023, surtout pour des arrêts courts),

 *Puis les troubles psychiques (15% en 2022 comme en 2023), à proximité entre arrêts courts, moyens (de 4 à 30 jours) ou longs (+ de 30 jours),

 * Les Troubles Musculo–Squelettiques (13%), répartis de façon proche entre arrêts de courte, moyenne et longue durée,

 * Les accidents et traumatismes (11%), conduisant à des arrêts plus souvent moyens et longs,

 * 2 autres types de troubles, les chirurgies non liées à un accident de travail (4%) et les maladies grave ou chroniques (4%) conduisant les unes et les autres à des arrêts longs.

 

♦ 1 salarié sur 4 dans une grande entreprise a choisi de télétravailler à la place d’aller consulter un médecin ou d’avoir un arrêt maladie, vs 1 sur 10 dans une TPE.

 

♦ 32% des dirigeants déclarent avoir mis en place des contrôles des arrêts maladie dans leur entreprise : 8% des dirigeants de TPE vs 25% les 50-249 salariés et 58% chez les 250 salariés et plus.

⇒ Une approche plus fine des TPE.

♦ Le profil des salariés en TPE :  32% ont moins de 2 ans d’ancienneté (vs 15% dans les grandes entreprises) ; 46% ont moins de 40 ans (65% dans les plus grandes).

90% des arrêts sont le fait de salariés en CDI vs 71 en 2020.

 

38% des salariés de TPE ont eu au moins 2 arrêts dans l’année vs 42% pour l’ensemble des salariés arrêtés, mais les arrêts longs ont été plus longs (21 jours par arrêt vs 17 jours en moyenne).

 

75% des salariés des TPE ont effectué l’arrêt de travail prescrit en 2023, en hausse au regard de la moyenne 2020-2022 de 65% et plus encore au regard de 2019, 58%.

 

10% des salariés des TPE ont choisi de télétravailler à la place d’aller consulter un médecin ou d’avoir un arrêt maladie, 16-17% chez les 10-249 salariés et 24-25% chez les 250 salariés et plus, sachant que l’importance du télétravail varie beaucoup selon la taille de l’entreprise (25% pour les TPE, 25-29% pour les 10-249 salariés et 41-54% pour les 250 salariés et plus).

 

Les moins de 10 salariés en ce qui concerne les types d’arrêts sont assez proches de la moyenne avec toutefois davantage d’accidents et traumatismes et moins de troubles psychologiques et TMS.

L’engagement au travail (mesuré par une note de 9 ou 10/10) baisse, moins pour les salariés des TPE (48% en 2023 mais 61 en 2018), comparés aux salariés dans les entreprises de 1 000 salariés et plus (26% vs 35).  

 

Pour en savoir davantage : https://www.malakoffhumanis.com/sites/smile/files/files/mh-lecomptoir-etude-absenteisme-2024-mh-25752-2404-2024-109.pdf

 

Selon l’enquête DiotSiaci 2024 sur l’absentéisme, le taux d’absentéisme au sein des entreprises françaises est en baisse en 2023, avec un taux de 5,06% contre 5,64% en 2022. Par contre, le taux d’absentéisme lié aux arrêts longs (de plus de 90 jours) est en hausse avec un taux de 2,70% et l’absentéisme lié aux AT/MP (Arrêt de travail / Maladie Professionnelle) atteint lui aussi son plus fort niveau jamais mesuré (0,82%).