Jeunes créateurs : une pérennité plus faible que leurs ainés, mais une hausse de chiffre d’affaires à 3 ans plus fréquente


« Quel développement pour les entreprises créées par les jeunes ? », APCE, octobre 2011

Enquête Sine 2006-2009

 

59% des créateurs de moins de 30 ans ont pérennisé à 3 ans leur entreprise contre 68% pour leurs aînés. Le taux devient 62% si l’on exclut ceux qui créent pour une courte durée (10% des jeunes).

 

5 facteurs conduisent à des taux de pérennité moins favorables : l’activité exercée (47% de pérennité dans le commerce de détail incluant la vente sur les marchés, mais 87% dans les professions de santé), l’ambition du projet, l’argent réuni au démarrage, les appuis reçus et l’expérience antérieure du dirigeant.

 

Les jeunes ont plus souvent que leurs ainés une clientèle de particuliers (67% contre 61) et de proximité (63 contre 57%). 13 % ont toutefois une clientèle principale de niveau national et 4% de niveau international ; dans ces cas, la clientèle est très largement une clientèle d’entreprises. 48% ont connu des modifications au sein de leur clientèle au cours des 3 dernières années (25% un nombre plus grand de client, 12% une modification des produits/services proposés, 16% du fait d’une forte concurrence…).

 

56% ont réalisé un chiffre d’affaires inférieur à 80 000€ (dont 15% moins de 15 000€) au cours de leur dernier exercice ; 31% ont connu un chiffre d’affaires compris entre 80 000 et 300 000€, 13% un chiffre supérieur. 58% ont connu une hausse de leur chiffre d’affaires dont 16% une forte hausse, et 11% une diminution ; leurs ainés n’ont été que 52% à connaitre une hausse de chiffre d’affaires.

 

La moitié se sont employés à conduire des actions commerciales, notamment dans l’amélioration des produits/services (31%), le démarchage (31%) et un effort publicitaire important (19%). Peu délèguent la fonction commerciale (16% dont 13% en interne).

30% ont effectué des travaux en sous-traitance et 13% ont donné des travaux en sous-traitance. 6% sont liés par un réseau d’enseigne (principalement de franchise), un partenariat qui leur a souvent permis de développer leur chiffre d’affaires, et leur a apporté conseils et services.

 

71% disent avoir réalisé des investissements après la création (notamment pour l’achat de matériel de production, de bureautique et de véhicule) ; réserves (52%), ressources personnelles (19%), emprunts bancaires (40%) et crédit-bail (14%) ont servi à financer ces investissements. Pour ceux qui ont investi, 40% ont mobilisé au moins 7 500€ et 15% plus de 45 000€ (il s’agit alors d’achat de locaux, d’achat d’entreprise, voire la création d’une nouvelle entrepris).

 

31% contre 33 pour leurs ainés sont employeurs 3 ans après la création (12% au démarrage), mais l’effectif en personne occupée est plus modeste (3,1 contre 4) ; il est plus faible pour les moins de 25 ans (2,6) contre 3,2 pour les 25-29 ans. Il est vrai aussi que les conjoints ne participent pas à la vie de l’entreprise (87% des cas dont 19% parce qu’ils n’ont pas de conjoint). En 3 ans cependant l’effectif salarié à été multiplié par 3,5. 1/3 envisage encore d’embaucher des salariés dans l’année à venir.

 

36% des jeunes dirigeants disent qu’une personne au moins de leur entreprise a suivi une ou des formations au cours des 2 dernières années ; ceci étant, celles-ci ne sont un recours fréquent que pour 16% d’entre eux. 26% ont par ailleurs sollicité du conseil ; parmi lesquels ¼ de façon habituelle (7% de l’ensemble des jeunes créateurs).

 

83% se déclarent satisfaits d’avoir crée, dont 26% très satisfaits. 40% envisagent encore de développer leur activité, 47% de maintenir en l’état ; 15% disent être en situation difficile, et 7% vouloir vendre ou cesser.