Source : Le recensement de la population permet de connaître la population à une échelle locale, dans sa diversité et son évolution. Il fournit également des statistiques sur l’emploi ainsi que sur les secteurs d’activité et les professions exercées.
Définitions : Les activités présentielles sont mises en œuvre localement et visent à satisfaire les besoins des personnes résidentes et des touristes. Les activités productives concernent la production des biens majoritairement consommés hors de la zone et les activités de services tournées principalement vers les entreprises de cette sphère.
Un découpage de la France métropolitaine en 5 profils pour mesurer la croissance ou la décroissance de la population et de l’emploi.
Entre 2010 et 2015, la population de France métropolitaine a augmenté de 0,5% par an, tandis que l’emploi est resté stable, les variations locales de la population et de l’emploi étant en partie liées.
Une croissance démographique vigoureuse peut stimuler l’emploi de la sphère présentielle, le volume de population résidente constituant un déterminant essentiel pour ce type d’activité. En retour, un marché du travail dynamique est susceptible d’attirer de nouveaux habitants.
Cinq profils types de zones d’emploi résultent de la confrontation des variations de la population et de l’emploi entre 2010 et 2015.
⇒ Deux larges espaces concentrent l’essentiel des zones d’emploi alliant dynamisme démographique et croissance de l’emploi (profil A) :
* Le premier longe la façade atlantique de la métropole de Rennes, en passant par celles de Nantes et de Bordeaux, jusqu’à la frontière espagnole.
* Le second couvre l’essentiel du littoral méditerranéen et de la Corse, ainsi que la vallée du Rhône. La zone d’emploi de Toulouse, de même que certaines localisées à proximité (Montauban, Albi, Figeac ou Villefranche-de-Rouergue), sont dans une position similaire.
Quelques zones d’emploi comme celles de Clermont-Ferrand, Lille ainsi que quelques zones localisées au Sud de Paris présentent un profil proche alors qu’elles sont plus isolées au sein d’espaces moins dynamiques.
Sur les zones d’emploi du profil A, la hausse de l’emploi présentiel est très nette sur la période récente. En effet, la hausse de la population stimule l’emploi présentiel, de même que le développement des activités touristiques le long des façades atlantique et méditerranéenne. Toutefois, l’emploi de la sphère productive s’accroît légèrement lui aussi. Cette sphère productive reste d’ailleurs bien implantée sur certains territoires : les activités productives représentent par exemple plus d’un emploi sur deux sur les zones de Sablé-sur-Sarthe, Ancenis ou Les Herbiers.
⇒ Pour la quasi-totalité des zones d’emploi relevant du profil B « dynamisme démographique », l’emploi est relativement stable alors que la hausse de la population est souvent aussi marquée. L’emploi présentiel n’augmente pas ou peu, en dépit de la hausse de la population.
Une large majorité de ces territoires est localisée à proximité des deux grands espaces identifiés ci-dessus, en particulier le Sud de la Bretagne et l’arrière-pays nantais. La zone d’emploi de Paris et quelques territoires situés au Nord et à l’Ouest de la capitale relèvent également de ce profil. Sur ces deux types de profil, la population est globalement un peu plus jeune qu’en moyenne métropolitaine, mais elle peut être localement plus âgée (Sud et Ouest du pays). Elle est souvent stimulée à la fois par les déménagements et par un solde naturel positif. Sur certaines zones, comme celles de Paris, Lille et Marseille-Aubagne, la hausse de la population est pénalisée par un déficit migratoire. Sur d’autres territoires en revanche, à la population plus âgée, la croissance démographique repose exclusivement sur un excédent migratoire.
⇒ Les territoires relevant du profil C, appelé « résidentialisation », sont caractérisés par une hausse de la population semblable à celle des deux profils précédents, mais avec une baisse de l’emploi aussi bien dans la sphère présentielle que productive.
Un large espace, formant une couronne autour de l’Île-de-France, concentre de nombreux territoires relevant de cette catégorie, notamment les zones d’emploi de Rouen, Évreux, Beauvais, Compiègne, Reims, Châlons-en-Champagne, Chartres ou encore Orléans. Un second espace s’étend sur un large corridor de l’arrière-pays atlantique, derrière le cordon littoral de zones dynamiques, de la zone d’emploi de Caen à celle de Pau dans les Pyrénées. Cet espace se prolonge également vers une partie de la Bretagne avec les zones de Quimper, Brest et Saint-Brieuc. La répartition par âge est globalement proche de la moyenne métropolitaine. La moitié des zones bénéficient à la fois d’un excédent naturel et migratoire ; seules les migrations assurent la croissance démographique. Sur d’autres en revanche, le solde naturel constitue le seul moteur démographique, comme au Nord où la population est plus jeune.
⇒ Sur les territoires relevant du profil D, appelé « recul de l’emploi », la baisse de l’emploi est parfois très prononcée comme dans les zones de Laon, Belfort-Montbéliard-Héricourt, Vierzon ou Metz. Cette diminution de l’emploi concerne aussi bien la sphère présentielle que productive et s’accompagne localement d’un développement particulièrement important du chômage. Mais la population est relativement stable (l’augmentation du nombre de personnes de 65 ans ou plus compense la baisse du nombre de personnes de moins de 65 ans). La population de ces territoires est plutôt plus âgée qu’en moyenne métropolitaine.
⇒ Une large portion du Nord-Est du pays concentre de nombreux territoires relevant du profil E, dits en « déprise » : la population et l’emploi sont tous deux en recul sur la période récente. Cet espace s’insère dans la diagonale de faibles densités et s’étend d’une partie de la région Grand Est à l’Ouest de la Bourgogne-Franche-Comté et au Sud du Centre-Val de Loire. Ce corridor se prolonge vers le Nord, des Ardennes au Cotentin, en passant par la Baie de Somme et une partie de l’Aisne. À l’Ouest, un second corridor plus étroit couvre une partie de la Normandie, des zones d’emploi en périphérie de Caen (de Honfleur à Vire) à celles de Vendôme au Sud-Est de Paris. Au-delà du Centre-Val de Loire, cet espace de territoires en déprise se prolonge vers les zones d’emploi localisées à l’Ouest et au Sud du Massif central.
La population est plus âgée; le nombre de personnes de 65 ans ou plus augmente, tandis que la population diminue en dessous de cet âge. Le recul démographique est très net : les zones en déprise ont perdu 1,7% de leur population en cinq ans contre une hausse de 2,4% en France métropolitaine. La baisse de l’emploi est importante (– 4,4% pour l’ensemble des territoires en déprise) et concerne aussi bien la sphère productive que la sphère présentielle. Les tissus économiques locaux sont plus souvent orientés vers la sphère productive : dans un tiers des zones en déprise, cette sphère productive concentre encore plus de 40% de l’emploi (contre 34% en moyenne métropolitaine).
Une situation qui n’est pas récente
Au cours des dernières décennies, population et emploi ont nettement augmenté en France métropolitaine : respectivement + 0,5% et + 0,6% par an en moyenne sur la période 1975-2010. Les suites de la crise financière de 2008-2009 expliquent en partie une évolution moins favorable de l’emploi sur la période 2010-2015.
La quasi totalité des zones d’emploi des profils A et B, en croissance sur cette période, l’étaient déjà par le passé. De même, la majorité des territoires du profil C : à la différence des évolutions récentes, l’emploi a augmenté entre 1975 et 2010 sur la plupart de ces zones d’emploi, que ce soit autour de l’Île-de-France ou le long du corridor de l’arrière-pays atlantique.
La situation apparaît plus contrastée pour les territoires en déprise. Pour la moitié d’entre eux, le recul n’est pas récent : population et emploi sont tous deux plus faibles en 2010 qu’en 1975.
Pour récapituler, un tableau :
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4132761