Le compte personnel de formation (CPF) entré en vigueur au 1er janvier 2015 (loi du 5 mars 2014) et intégré depuis le 1er janvier 2017 au Compte personnel d’activité (loi du 8 août 2016) vise à favoriser l’accès de son titulaire à la formation professionnelle tout au long de sa vie. Il peut permettre de maintenir le niveau de qualification du titulaire ou d’accéder à un niveau de qualification supérieur. Le CPF est un droit attaché à la personne et peut être mobilisé quel que doit son statut (salarié, personne en recherche d’emploi…).
Le compte personnel de formation est alimenté automatiquement tous les ans par un nombre d’heures portées au compte du titulaire, calculé en proportion de la durée du temps de travail effectif. Le compte est ainsi crédité jusqu’à un maximum de 150 heures renouvelables et de 400 heures pour les actifs sans qualification. Les crédits d’heures acquis au titre du DIF peuvent être également conservés et utilisés jusqu’à la fin de l’année 2020.
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Entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2016, 699 840 dossiers de formation ont été acceptés. Dans 69% ce sont des personnes en recherche d’emploi et 31% des salariés.
En ce qui concerne les salariés, en termes de CSP, 51% sont employés et ouvriers, 18% techniciens/agents de maitrise et 31% cadres) ; le niveau de diplôme renseigné est le suivant : 25% le CAP/BEP et moins, 20% le bac, 24% le BTS/DUT, 32% au-delà . 7,1% ont effectué une formation sans que l’employeur ait connaissance du projet de formation
57% sont des hommes ; 55% ont entre 26 et 44 ans, 17% moins de 26 ans et 35% 45 ans ou plus.
Plus de la moitié des bénéficiaires, salariés comme personnes en recherche d’emploi (respectivement 56,4 % et 61,4 %) choisissent une formation issue des listes nationales. 38 % des salariés suivent une formation inscrite sur les listes conçues par les branches et 39% des personnes en recherche d’emploi sélectionnent une formation inscrite sur les listes régionales interprofessionnelles.
62,5% des formations suivies sont sans niveau spécifique. Les plus fréquemment suivies par les salariés sont des formations en langue, alors que les personnes en recherche d’emploi choisissent des formations relevant du socle de connaissances et de compétences professionnelles.
Les formations de niveau I sont largement sollicitées par les salariés de catégorie ingénieur ou cadre (66,1%), 11% suivant la formation de manager de projet.
Les formations des salariés sont beaucoup plus courtes que celles suivies par les personnes en recherche d’emploi (136 heures contre 492 heures) ; les formations sans niveau spécifique sont en moyenne plus courtes (133 heures) que celles associées à un niveau de qualification (783 heures). La durée de formation moyenne diminue fortement entre 2015 et 2016, passant de 485 heures à 339 heures . Cette baisse concerne davantage les formations suivies par les personnes en recherche d’emploi (448 heures en 2016 contre 575 heures en 2015) que les salariés (133 heures en 2016 contre 148 heures en 2015).
Fin 2016, près de 3 500 000 personnes détiennent des heures DIF renseignées sur leur compte personnel de formation, pour une moyenne de 85 heures. Parmi les personnes dont le dossier de formation a été accepté en 2015 ou 2016 dans le cadre du CPF, 52,2% d’entre elles ont mobilisé des heures inscrites au titre du DIF et/ou du CPF. Si la totalité des bénéficiaires salariés a mobilisé des heures acquises, c’est le cas seulement d’un tiers des bénéficiaires en recherche d’emploi. Les deux tiers ont notamment pu bénéficier des abondements mis en place par les régions, les partenaires sociaux et l’État.
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¾ des personnes ayant accédé à la formation dans le cadre du compte personnel de formation ont disposé de financements complémentaires : 2 financements complémentaires par dossier de formation en moyenne, notamment les régions, les partenaires sociaux et l’État au bénéfice des chômeurs ; seuls 7,4% des bénéficiaires en recherche d’emploi n’ont pas bénéficié d’abondements complémentaires.
Ces situations d’abondements complémentaires sont plus rares chez les bénéficiaires salariés. 62,8% d’entre eux ne mobilisent aucun financeur complémentaire et 37,2 % bénéficient d’un seul abondement complémentaire (le plus souvent l’Opca). Par ailleurs, 3,1 % des bénéficiaires salariés ont directement contribué au financement de leur formation dont deux tiers ont financé l’intégralité du reste à charge (une fois déduite la part prise en charge par les heures acquises au titre du DIF/CPF).Â
Fin 2016, près de 4 millions de personnes avaient activé leur espace personnel sur le portail en ligne. Les opérateurs (Pôle emploi, Opca, Opacif/Fongecif, missions locales, etc.) ont initié 43,8% des dossiers sans que le bénéficiaire n’active son espace personnel en ligne. En parallèle, environ un quart des dossiers (24%) ont été initiés par les opérateurs avec un espace personnel ouvert par le bénéficiaire et 32% ont été initiés directement par le bénéficiaire, après qu’il ait activé lui-même son espace personnel (76% des salariés et 12% des demandeurs d’emploi).