Entre avril 2018 et mars 2019, un peu plus d’1 million de personnes ont eu au moins un contrat saisonnier en France.


"Quelle place occupe l’emploi saisonnier en France ?" Dares Analyses, N°57, décembre 2019

Selon le Code du travail, les emplois saisonniers sont ceux dont les tâches sont normalement appelées à se répéter chaque année, à des dates à peu près fixes, en fonction du rythme des saisons (récolte, cueillette…) ou des modes de vie collectifs (tourisme), cette variation d’activité étant indépendante de la volonté de l’employeur.

 

L’agriculture et le tourisme sont les principales activités employeurs de travailleurs saisonniers; par contre, les profils de ces saisonniers se différencient nettement selon le secteur employeur.

⇒ Le nombre de travailleurs saisonniers

Plus d’un quart des saisonniers travaillent dans l’agriculture, où ils représentent un tiers de l’emploi en particulier dans la récolte de fruits, notamment lors des vendanges.

On compte environ 800 000 saisonniers (hors filière agricole). Ils sont particulièrement présents dans trois domaines : la restauration (200 000 personnes), l’hébergement (180 000 dont la moitié dans les hôtels) et le divertissement (140 000), regroupant les 2/3 tiers des saisonniers non agricoles. Les activités commerciales et de fabrication représentent 15% du
volume de travail saisonnier, équitablement répartis entre commerce de détail, grande distribution et magasins alimentaires ou généralistes, commerce et fabrication de produits induits; cette filière est peu sujette à une variabilité saisonnière.

 

L’emploi saisonnier est particulièrement lié au tourisme (entre 50% en Hauts-de-France et 76% en Auvergne-Rhône-Alpes). Ils exercent leur activité principalement sur les lieux de vacances; les départements situés en bord de mer, dans les zones de montagne et en Île-de-France représentent plus de 60% du volume de travail saisonnier.

Sur la période printemps-été, le travail saisonnier est surtout répandu sur le littoral (25% en bord de Méditerranée, 14% sur la côte Atlantique, 7% en Bretagne) et, dans une moindre mesure, dans les régions montagneuses (12% dans les Alpes, 4% dans les Pyrénées). Inversement, en automne-hiver, le volume de travail saisonnier concerne d’abord les zones de montagne (32% dans les Alpes, 5% dans les Pyrénées), même s’il reste important sur le littoral (15% en Méditerranée, par exemple). Enfin, le travail saisonnier est également fréquent en région parisienne mais, cette fois, de façon assez constante tout au long de l’année (6% en printemps-été, 7% en automne-hiver).

⇒ Les profils des travailleurs saisonniers

Dans la filière agricole, 90% des saisonniers sont des ouvriers non qualifiés; 23% ont 50 ans ou plus (vs 12% pour les permanents en CDI et 15% pour les travailleurs temporaires non saisonniers) et 30% moins de 25 ans; 62% sont des hommes. 90% sont des ouvriers non qualifiés.

Dans les filières non agricoles, ils sont plus jeunes (31 ans en moyenne, contre 36 ans chez les saisonniers agricoles); la part des 15-24 ans y est plus élevée (44%, contre 21 pour ceux titulaires d’un CDI et 39 chez les personnes en contrat temporaire non saisonnier), suivi par les 25-49 ans (43%), peu par les 50 ans et plus (12,5%). 

51% sont des femmes (vs 45 les CDI); 53 % sont des employés  (vs 31% des CDI), 14% des ouvriers non qualifiés,  11% des ouvriers qualifiés et 10% des professions intermédiaires.

⇒ Les contrats des travailleurs saisonniers

Sur la période d’avril 2018 à mars 2019, un saisonnier a en moyenne 1,7 contrat saisonnier : 1,4 dans la restauration, 2,1 dans le divertissement.

 

En moyenne, les contrats saisonniers durent 67 jours (soit 2 mois environ) et sont donc plus longs que les autres contrats temporaires (46 jours, soit 1 mois ½ environ).

 

Dans 45% des cas, il n’exerce que des activités saisonnières; sa durée moyenne couverte par un contrat est de 110 jours par an (soit un peu moins de 4 mois); dans 20% des cas, les personnes cumulent activité saisonnière et activité non saisonnière mais cette dernière est marginale, de sorte que la durée moyenne sous contrat est proche de celle des précédentes (113 jours); dans 1/4 des cas, les personnes cumulent activité saisonnière et activité non saisonnière, cette dernière étant cette fois prépondérante. La durée sous contrat est alors proche d’une année complète, dont 70 jours (soit un peu plus de deux mois) seulement au titre de l’activité saisonnière.

 

La probabilité d’un travailleur saisonnier d’être exclusivement saisonnier plutôt que d’avoir une autre activité salariée est 1,4 fois plus élevée pour un saisonnier agricole que pour un saisonnier exerçant dans les activités liées au tourisme. De la même façon, la probabilité pour un travailleur saisonnier d’être exclusivement saisonnier plutôt que d’avoir une autre activité salariée est près de deux fois plus élevée pour un saisonnier de 50 ans ou plus que pour un saisonnier de 25 à 49 ans. Enfin, la probabilité pour un travailleur saisonnier d’être exclusivement saisonnier plutôt que d’avoir une autre activité salariée est 1,4 fois plus élevée pour un ouvrier non qualifié que pour un employé.

 

pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/etudes-et-syntheses/dares-analyses-dares-indicateurs-dares-resultats/article/quelle-place-occupe-l-emploi-saisonnier-en-france