En 2024, malgré un contexte de diminution des fonds levés de 7%, l’écosystème start‑up français reste dynamique.


"SITUATION FINANCIÈRE DES START‑UP en 2024", Banque de France, septembre 2025

Méthodologie : en 2024, 2 815 start‑up réalisant un CA > 750 k€ ont été identifiées par les analystes de la Banque de France parmi la population des plus de 300 000 entreprises cotées par la Banque de France. 1 115 start‑up ayant réalisé une levée de fonds supérieure à 3M€ (et pour lesquelles le CA est inférieur à 750 k€) ont été ajoutées. Au total, 3 930 start‑up sont identifiées et 2 165 interrogées : 2009 bilans correspondant à des start‑up réalisant un CA supérieur à 750 k€ en 2023 et/ou en 2024 et 156 correspondant à des start‑up ayant réalisé une levée de fonds supérieure à 3 M€. 

 

41% affichent un résultat d’exploitation positif (dont le cumul s’élève à 1Md€), contre 59% un résultat d’exploitation négatif (près de 4,1Md€ de pertes cumulées et 12,4% du CA de 2024).

 

Les 2 165 start‑up de l’étude Banque de France ont en moyenne 12 ans d’ancienneté. 1050 sont localisées en Ile-de-France (prés de la moitié de l’échantillon). 66% des start‑up ont communiqué des informations sur leurs dirigeants : en moyenne, leurs dirigeants ont 47 ans (70% ont entre 35 et 55 ans). 91% sont des hommes.

Noter qu’Il existerait en France, selon la French Tech, près de 15 000 start‑up. Toutes ne se situent pas au même stade de développement ; certaines sont en création et ne réalisent pas encore de chiffre d’affaires, d’autres à leur 1e stade de développement, d’autres en phase de croissance.

⇒ Le chiffre d’affaires et les effectifs des start-up interrogées par la Banque de France.

♦ Au global, le chiffre d’affaires des start‑up, tous secteurs confondus, passe de 22Md€ en 2023 à 25 Md€ en 2024 (+13%).

Le taux de progression du chiffre d’affaires des start‑up est nettement supérieur à celui des PME et des ETI : en 2021, la croissance s’est traduite par 30% de hausse, 25% en 2022, 18,6% en 2023, 12,5% en 2024. Comparativement, elle a été  pour les ETI de : 14,9% en 2021, 13,9% en 2022, 5,4% en 2023 et 0,6% en 2024 et pour les PME de : 11,6% en 2021, 12% en 2022, 5% en 2023 et 1,3% en 2024.

 

Le chiffre d’affaires des start‑up à l’export représente 28% du chiffre d’affaires global (7Md€) ; les 2/3 réalisent une part de leur chiffre d’affaires à l’export.

 

♦ La croissance globale des effectifs est de 4% (de 104 128 salariés en 2023 à 107 812 salariés en 2024). En moyenne, les start‑up emploient 50 personnes. L’analyse des quartiles révèle que 25% des start‑up emploient moins de 14 salariés, la valeur médiane est de 28, et 25% ont un effectif supérieur à 55. Le dernier centile regroupe les start‑up les plus contributrices en emplois de l’écosystème : ce sont 22 entreprises, qui emploient en moyenne 581 salariés.

 

Globalement, la croissance des effectifs est inférieure à celle du chiffre d’affaires, ce qui suggère une amélioration progressive de la rentabilité dans l’écosystème start‑up français, même si le résultat d’exploitation reste encore négatif en moyenne.

⇒ Le financement des start-up.

♦ Les capitaux propres augmentent, la dette est contenue.
Les capitaux propres des start‑up de l’échantillon se renforcent de 18% (après une hausse de 9% en 2023 et 4% en 2022). Ils s’élèvent à 16,8Md€ à fin 2024 contre 14,3Md€ un an auparavant. La part des capitaux propres dans le total du bilan reste stable à 40%.
La moitié des start‑up de cette étude ont des capitaux propres inférieurs à 1,3M€ et 17, 5% d’entre elles (soit 379 sur 2165) ont des capitaux propres négatifs.

 

♦ Le volume d’encours de dette bancaire à fin 2024 progresse de 6% et s’élève à 5,1Md€ (4,8Md€ en 2023), après une progression de 5% en 2023. 88% des start‑up utilisent cette source de financement additionnelle, vs 83% en 2023. Cette dette reste toutefois limitée à 30% des fonds propres, alors que ce ratio est d’environ 66% pour les ETI et 67% pour les PME.

 

Le financement obligataire est modeste en montant (1,1 Md€) et concerne 235 start‑up ; il progresse de 23% en 2024, principalement avec la mise en place de bridges (ponts de financements) destinés à soutenir les start‑up entre deux tours de table pour combler un manque de trésorerie.

 

♦ Concernant les montants des fonds levés, les différentes données convergent, et mettent en avant une diminution en 2024 par rapport à 2023. Selon EY, les start‑up françaises ont levé 7,77Md€ en 2024, en baisse de 7% par rapport à 2023 (8,32Md€), mais avec une quasi‑stagnation du nombre d’opérations (723 levées recensées, +1%), tandis que l’étude d’In Extenso parle d’une baisse des levées de 10% en valeur, et de 18% en nombre d’opérations (822 opérations recensées pour un montant de 8,1Md€ en 2024).

 

♦ La trésorerie est préservée, les pertes se réduisent : 
La trésorerie totale des start‑up de l’échantillon s’élève à 11Md€ à fin 2024 (+3% par rapport 2023, et un montant quasi équivalent à  2022. 
Les pertes de l’exercice (mesurées par le résultat net) représentent 12,4% du CA en 2024 après 16,5% en 2023 et 21,3% en 2022.

 

41% affichent un résultat d’exploitation positif (dont le cumul s’élève à 1Md€), contre 59% un résultat d’exploitation négatif (près de 4,1Md€ de pertes cumulées). Les start‑up en perte ont moins d’un an de réserve de trésorerie devant elles hors nouvelle levée de fonds.

⇒ Évolution des défaillances d’entreprises :

Un an après l’étude publiée sur les bilans 2023, 82 start‑up (sur 2295) ont fait l’objet d’une procédure judiciaire (redressement ou liquidation), dont 57 au cours de l’année 2024 (taux de sinistralité annuel de 2,5%). 70% ont été directement placées en liquidation judiciaire (le même taux que l’ensemble des entreprises défaillantes).

Le profil des start‑up défaillantes se caractérise par une absence de fonds propres, la présence de lourdes pertes et la faiblesse de la trésorerie. Le chiffre d’affaires médian de ces start‑up défaillantes est de 3,1M€ pour un effectif médian de 47 salariés. Sur ces 82 entreprises défaillantes, 7% ont une ancienneté inférieure à 5 ans, 51% ont entre 6 et 10 ans d’ancienneté, 30% ont entre 11 et 15 ans, et 12% ont plus de 15 ans d’ancienneté.

⇒ Dans quelles activités exercent les start-up ?

♦ Les activités importantes :

Les secteurs software et data (3,95 Md€ en 2024), énergies et environnement (3,13 Md€) et e‑commerce / marketplace (3,12 Md€) représentent, en cumulé, environ 40% du chiffre d’affaires total en 2024.

Les secteurs qui comptent le plus d’entreprises sont les secteurs software et data (370 start‑up) et santé (267 start‑up).

 

♦ Les évolutions les plus fortes : le secteur software et data affiche, en 2024, une croissance du chiffre d’affaires de 16%, une hausse des capitaux propres de 54%, une augmentation de la trésorerie de 27% et une réduction de la dette bancaire de 10%. Les effectifs atteignent 19 790 en 2024 (+6,7%).

Le secteur tourisme et loisirs réalise 55% de son chiffre d’affaires à l’international. Marketing digital et IoT / hardware suivent avec 47% et 43% réalisés à l’export.

 

♦ Les effectifs : Leur croissance est très variable d’un secteur à l’autre : +16% dans les mobilités, +13% pour tourisme et loisirs, +8% dans les fintechs, alors que des baisses sont constatées dans le secteur de l’éducation et des ressources humaines (-9%) et dans le secteur du marketing digital (-3%).

⇒ Quelles spécificités selon  l’ancienneté de l’entreprise ?

♦ Les moins de 5 ans ou la phase de l’amorçage : ce sont 168 start‑up (8% de l’échantillon). Au total, elles disposent de capitaux propres s’élevant à 2,89Md€ et affichent un chiffre d’affaires de 1,08Md€, pour un effectif cumulé de 6 762 salariés. La dette bancaire s’élève à 311M€ (11% des capitaux propres). Leur résultat d’exploitation moyen est fortement négatif (-4,26 M€), et cohérent avec le modèle de start‑up.

 

♦ Celles de 5 à 9 ans, dites en croissance :  ce sont 861 start‑up (40% de l’échantillon), qui cumulent un chiffre d’affaires de 8,09Md€ et un effectif de 37 038 salariés, avec 43 salariés en moyenne (et une médiane à 25). L’endettement bancaire commence à prendre davantage de place dans la structure financière de ces entreprises (34% des capitaux propres). La rentabilité d’exploitation moyenne reste négative (-1,38 M€) mais la médiane s’améliore (-365 k€) par rapport aux start‑up en phase d’amorçage.

 

♦ Celles de 10 à 14 ans, dites consolidées : ces 684 entreprises (32% de l’échantillon) réalisent 8,45Md€ de chiffre d’affaires, pour une moyenne de 12,4M€ (médiane à 4,2M€), avec un effectif en hausse (50 salariés en moyenne). Elles ont une dette bancaire de 1,37Md€ et des capitaux propres de 3,69Md€, soit un ratio de dette d’environ 37%. Le résultat d’exploitation moyen est toujours négatif (–1,22M€), mais la médiane se rapproche de l’équilibre (-70 k€).

 

♦ Les 15 ans et +, dites matures : ces 452 entreprises (21% de l’échantillon) ont le chiffre d’affaires moyen le plus élevé (16,7M€), avec une médiane à 5,3M€, un effectif moyen de 66 salariés (médiane à 36,5). La dette bancaire s’élève à 1,34 Md€, avec un ratio dette/capitaux propres de 32%. Cependant, malgré cette maturité, la rentabilité moyenne reste négative (-1,74 M€), avec une stabilité de la médiane (– 73k€).

 

Le résultat d’exploitation reste négatif en moyenne pour tous les groupes, mais on constate une amélioration continue lorsqu’on raisonne en médiane, une partie des start‑up s’approchant de la rentabilité. 

⇒ Les programmes de soutien en 2025.

En 2024, pour la 2éme année consécutive, la France a été classée 1ére pour son écosystème favorable aux start‑up par l’European Startup Nations Alliance (ESNA), grâce à ses politiques publiques (notamment Bpifrance, la Mission French Tech, le programme France 2030 et de multiples incubateurs/accélérateurs).

 

Pour en savoir davantage  : https://www.banque-france.fr/system/files/2025-09/Situation_financiere_start_up_2024.pdf