Des TPE-PME au ralenti.


"77éme ENQUÊTE DE CONJONCTURE SEMESTRIELLE AUPRÈS DES PME", Bpifrance, juillet 2023

Méthodologie : 5 011 réponses reçues entre le 11 mai et le 12 juin ont été exploitées.

34% des entreprises ont moins de 10 salariés, 21% de 10 à 19 salariés, 28% de 20 à 49 salariés et 17% au-delà. 28% sont du ressort de l’industrie, 26% des services, 21% du commerce, 14% de la construction, 6% des transports et 5% du tourisme.

 

4% des bénéficiaires de PGE craignent de ne pouvoir le rembourser.

⇒ L’activité

En 2023, l’activité est attendue en net ralentissement ; seuls 33% anticipent une hausse de leur activité vs 42% il y a un an ; 21% prévoient une baisse de leur chiffre d’affaires. Globalement, la croissance attendue est quasi atone par les TPE-PME cette année (1% de hausse vs 6 en novembre dernier), du fait de la hausse des coûts de production, de l’inflation et d’approvisionnement toujours difficile (40%). Les TPE escomptent une baisse de 1% de la croissance de leur chiffre d’affaires vs une hausse de 2% pour les PME.

 

Le ralentissement s’observe dans l’ensemble des secteurs d’activité. La croissance resterait plus élevée dans le tourisme, qui poursuit son rattrapage, mais moindre qu’en 2022. Industrie et services anticipent une croissance de 2% alors que le commerce et les transports l’envisagent proche de 0%.

Pour 2024, les perspectives sont jugées plus sombres, y compris pour les recrutements (notamment pour les TPE).

⇒ Les recrutements

Les embauches seraient également moins dynamiques (sans changement depuis novembre dernier) mais en meilleure situation que par le passé long terme.

77% ont ou comptent augmenter les salaires en 2023 (46% plus de 5%).

 

82% de ceux qui ont cherché à recruter ont rencontré des difficultés (dont 42 très importantes). Elles sont plus importantes dans le tourisme, la construction et l’industrie.

Les créations d’emploi seraient plus effectives au sein des plus de 10 salariés, des innovantes et des entreprises à l’international.

⇒ La trésorerie

♦ 52% comptent augmenter leur prix de vente en 2023 (évolution moyenne de 3,5% vs +3,9% l’augmentation des salaires), alors que 72% les ont augmenté en 2022. Toutefois 42% envisagent une hausse supérieure d’au moins 5% (17% plus de 10%).

 

♦ Ceci étant, 78% estiment leur rentabilité bonne ou normale en 2022, comme en 2021. Pour 2023, 20% escomptent une meilleure rentabilité et 22% une dégradation.

 

♦ Partant d’un niveau très élevé en 2021, la trésorerie continue de se dégrader légèrement, mais la situation est jugée meilleure qu’en novembre dernier (baisse des coûts de l’énergie notamment). 60% jugent toutefois leur trésorerie difficile, 25% très difficile, mais 15% aisée.

 

Si l’accès au crédit de trésorerie s’est légèrement durci depuis 6 mois, les conditions d’accès restent toutefois relativement souples, proches des niveaux observés avant crise ; 12% disent avoir eu difficulté d’accès.

 

♦ La moitié des TPE-PME ont eu recours au PGE ; 46% l’ont consommé en quasi totalité et 18% en majorité, soit 64% une large consommation (vs 53% en mai 2022) ;  ils sont 69% dans la construction, vs 58 dans les transports et 62-64% les autres secteurs. 

Les 3/4 envisagent de l’amortir sur plusieurs années, alors que 21% auront remboursé en fin 2023 ; 4% (et non plus 5%) craignent de ne pouvoir le rembourser.

⇒ Les investissements

45% déclarent avoir ou prévoir d’investir en 2023 (vs 45 en 2022 et 50 en 2019). Les entreprises de l’industrie investissent le plus (58% vs 60 en 2019), vs 33% celles du commerce.

39% auraient recours au secteur bancaire et 37% autofinanceraient.

 

Pour 48% le coût du crédit est perçu comme obstacle à l’investissement, mais aussi la faiblesse de la demande (48%), suivis de la rentabilité insuffisante (37%) et de fonds propres insuffisants (29%). 

 

Pour en savoir davantage : https://lelab.bpifrance.fr/enquetes/77e-enquete-tpe-et-pme-les-dirigeants-prevoient-une-croissance-contrainte-pour-2024

 

J’ajoute la dernière note de conjoncture de l’Insee, exprimant les mêmes tendances :  “En août 2023, le climat des affaires en France et le climat de l’emploi se détériorent”, Informations Rapides · 24 août 2023 · n° 212

 

En août 2023, le climat des affaires passe juste au-dessous de sa moyenne de longue période :  à 99, l’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd un point. Il passe ainsi juste au-dessous de sa moyenne de longue période (100), au plus bas depuis avril 2021. Ce recul s’explique notamment par la détérioration de la situation conjoncturelle dans l’industrie manufacturière et les services.

 

L’indicateur synthétique de climat de l’emploi se dégrade nettement par rapport au mois de juillet. À 101, l’indicateur perd 5 points et se situe juste au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Il s’agit de son plus bas niveau depuis avril 2021. Cette dégradation provient notamment du recul du solde d’opinion concernant l’évolution à venir des effectifs dans les services (hors agences d’intérim) et, dans une moindre mesure, de la baisse du solde relatif à l’évolution récente des effectifs dans ce même secteur ainsi que dans l’industrie manufacturière.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7660695