Les entreprises indépendantes (2,26 millions sont composées sur le plan juridique d’une seule unité légale) constituent l’écrasante majorité des entreprises principalement marchandes non agricoles et non financières (98%) face aux 42 000 entreprises englobant plusieurs unités légales liées entre elles (groupes). Elles ne représentent toutefois que 37% de l’emploi salarié, mais 74% de ces emplois parmi les petites et moyennes entreprises.
De 1995 à 2009, le nombre d’entreprises indépendantes a augmenté de plus de 30% (intégrant les auto-entrepreneurs de 2009) ; en moyenne, sur 100 entreprises indépendantes et actives une année donnée, 11 ont été créées dans l’année et 9 ont cessé leur activité l’année suivante. Seules 80 existent au cours de l’intégralité de deux années consécutives.
Le nombre d’entreprises indépendantes a le plus augmenté (+ 65%) dans les services : le taux annuel de création y est particulièrement élevé (près de 13%) et dépasse largement celui des cessations. À l’inverse, il a très peu évolué dans l’industrie (+ 3%), secteur où les créations sont les moins fréquentes (moins de 8%), même si les cessations y sont aussi plus rares.
Ces créations ou cessations apparentes, appréhendées à partir des immatriculations dans le répertoire national d’entreprises Sirene, correspondent parfois à de simples modifications juridiques ; dans les entreprises indépendantes, toutefois, ces cas de fausses créations ou cessations sont marginaux.
Le risque de cessation évolue avec l’âge de l’entreprise
La première année apparaît comme celle d’un « état de grâce » ; les chances de survie y sont meilleures que dans les deux ans qui suivent, au cours desquels elles se dégradent continûment.
À l’issue de cette délicate deuxième phase, le risque de cessation diminue régulièrement, sous deux effets convergents ; l’entreprise développe son expérience, améliore sa connaissance des marchés, étend son réseau et les entreprises les plus fragiles ont disparu.
Vers la dix-huitième année d’activité, le taux de cessation recommence à s’élever (départ en retraite notamment dans les entreprises individuelles).
Plus l’entreprise est petite à la création, plus il est probable qu’elle conserve le même nombre de salariés ; sur la période 1995-2009, 78% des entreprises sans salarié n’ont pas connu de hausse en nombre de salarié, 58 % des entreprises indépendantes de 1 à 4 salariés contre 8 % de celles de 50 salariés et plus.
Période moyenne 1995-2009 |
% en début d’année |
% des entreprises en n+1 |
Nbre d’emploi salarié en milliers |
|||||
Dans l’ensemble des indépendantes |
Dans l’emploi total |
Ayant cessé |
Effectif stable |
Effectif en baisse |
Effectif en hausse |
Dans les cessations |
Dans les pérennes |
|
Total |
100 |
100 |
9 |
63 |
12 |
10 |
-240 |
284 |
Sans salarié |
50 |
0 |
12 |
78 |
0 |
10 |
0 |
306 |
1 à 4 salariés |
34 |
23 |
6 |
58 |
19 |
17 |
-78 |
30 |
5 à 9 salariés |
10 |
22 |
4 |
40 |
30 |
26 |
-52 |
-10 |
10 à 49 salariés |
5 |
36 |
3 |
24 |
37 |
36 |
-68 |
-16 |
50 salariés et plus |
1 |
19 |
4 |
8 |
45 |
43 |
-42 |
-26 |
Moins de 5 ans |
40 |
25 |
10 |
62 |
10 |
18 |
-74 |
247 |
Plus de 5 ans |
60 |
75 |
8 |
65 |
13 |
14 |
-167 |
38 |
Lecture : Les entreprises sans salarié sont 50% des entreprises indépendantes ; en cours d’année, 12% ont cessé ; en fin d’année, 78% n’ont toujours pas de salarié, alors que 10% ont embauché contribuant à la création de 306 000 postes de salariés.
Toutefois, ce sont les nouvelles entreprises et les plus petites qui ont le plus apporté d’emplois salariés (respectivement 173 000 pour les moins de 5 ans d’ancienneté et 306 000 pour les sans salarié). Au total, les entreprises avec salariés perdent d’une année sur l’autre en moyenne près de 262 000 emplois, alors que les entreprises initialement sans salarié créent en moyenne 306 000 emplois, permettant un solde de + 44 000 emplois par an pendant cette période.