142 pages de rapport et 15 pages sur l’économie, dont 5 pages sur le tissu économique !
Le taux de chômage des 15-64 ans est de 16 points supérieur dans les quartiers prioritaires à celui des unités urbaines englobantes (26,4% contre 10,1%); il en est de même du taux d’activité (59% vs 72): l’inactivité est particulièrement importante chez les femmes de 15 à 64 ans (48,7%).
Le taux d’emploi
– part de personnes effectivement en emploi
– est, chez les 15-64 ans habitant dans les quartiers prioritaires, de 43,5% contre 64,7% dans le reste des unités urbaines englobantes. Le taux de chômage des personnes ayant un niveau d’études supérieur ou égal à Bac + 2 augmente (18,8% en 2014 vs 15,9% en 2015).
Chez les jeunes de moins de 30 ans, il diminue cependant de 2,5 points (35,9% en 2015).
L’analyse de la part de chômage chez les jeunes est préférable à celle du taux de chômage qui exclut une part importante de personnes encore en études; elle est en 2015 de 17,2% contre 19% en 2014 et donc en diminution.
Même constat chez les non immigrés (notamment les descendants d’immigrés) pour lesquels le chômage aurait également tendance à baisser; en revanche, pour les immigrés, les taux de chômage est de 30%, en hausse de 2,2 points par rapport en 2014. En dehors des quartiers prioritaires, les taux de chômage concernant ces catégories restent stables entre 2014 et 2015.
Le taux d’inactivité atteint plus de 40%, soit 12 points de plus que dans le reste des unités urbaines englobantes. Il comprend les personnes qui sont en formation et en études (11%) et les sans emploi ni formation en cours (29,5%, 12,8 points d’écarts avec les unités urbaines englobantes).
Le taux d’inactivité est élevé chez les moins de 30 ans (33,5%), avec un taux proche des unités urbaines englobantes pour ceux en formation (11%); mais la proportion des personnes ni en emploi, ni en études et formation atteint 35,8% vs 17,9%.
Les taux d’inactivité sont particulièrement importants chez les 50-64 ans (46,4%) et chez les femmes (48,7%). Parmi les 1 200 000 inactifs des quartiers prioritaires, 16,4% (vs 12,3) sont dans le halo du chômage (6,7% des 15-64 ans) et souhaiteraient travailler, une situation plus fréquente chez les hommes (20,4%) que chez les femmes (14,1%), plus fréquente chez les 30-49 ans (27,6% contre 14,2 pour les moins de 30 ans et 9,5 pour les 50-34 ans),
Parmi les personnes en activité (1 304 000 vs en unités urbaines englobantes, 13,143 millions) 38,7% (vs 27%) étaient employées et 34,1% (vs 15,8) ouvriers; 17% (vs 27) étaient professions intermédiaires; 5,9% (vs 24,2) étaient cadres ou professions libérales et 3,7% (vs 5,5) artisan ou commerçant; ces différences résultent pour beaucoup des écarts de niveau de formation . Pour autant, 23,1% (vs 29,4) des moins de 30 ans, et résidant dans un quartier prioritaire, appartient à la catégorie des professions intermédiaires; ils sont aussi moins fréquemment ouvriers (28,8% vs 25% chez leurs aînés).
Ces personnes sont un peu plus nombreuses à travailler dans les activités HCR (6,3 vs 3,9), construction (6,5% vs 4,9), et les service aux entreprises (17,2 vs 13, notamment du fait de l’intérim) et moins nombreuses dans les activités financières et immobilières (1,3 vs 6), l’information/ communication (3 vs 4,3), le commerce (10,6 vs 12,3); par contre peu de différences dans l’administration, l’éducation et la santé (31,4 vs 32,4), l’industrie (8,3 vs 10,3), les transports (6 vs 5,5) et les services aux personnes (5,6 vs 5,5).
4,8% des personnes actives des quartiers prioritaires sont des non salariés contre 9,3% dans les unités urbaines englobantes; les femmes n’y sont que 2,9 % des actives occupées, contre 6,6 pour les hommes, les jeunes de moins de 30 ans (1,7%).
Par ailleurs, les salariés (95,2% des emplois occupés vs 90,7 pour les unités urbaines englobantes) sont plus souvent en intérim (5,4% vs 2,2), plus fréquent chez les hommes que chez les femmes (8,4% vs 2,2) ou en CDD (17% vs 10,4), les CDI demeurant toutefois majoritaires (76,2% vs 85,8).
Par ailleurs 185 000 actifs en emploi (14,1% vs 12,7% en 2014) souhaitaient travailler davantage, notamment du fait de temps partiel; ils ne sont que 6,1% dans les unités urbaines englobantes. Le sous-emploi touche particulièrement les femmes (18,2% des femmes contre 10,2% des hommes), mais diminue avec l’âge (16,8% vs 11,3% des 50-64 ans) et moins les très diplômés (11,2% contre 15,6 % pour personnes ayant un faible niveau d’études).
54 000 résidents des quartiers prioritaires de France métropolitaine ont bénéficié d’un contrat unique d’insertion (CUI) ou d’un emploi d’avenir (EAv), soit 13% de l’ensemble des bénéficiaires ; en CIE, 34% (vs 27 dans les autres unités urbaines) ont moins de 26 ans, et 62% sont des hommes (vs 54%). 21% des bénéficiaires de CAE et 16% des bénéficiaires de CIE ont un niveau supérieur au Bac (contre 32% et 26%).
Au 1er janvier 2015, 190 000 établissements économiques étaient recensés dans les quartiers prioritaires, soit une augmentation de près de 20 000 établissements par rapport à l’année précédente (une hausse de 10% vs 8). Cette hausse du stock fait suite à une année 2014 au cours de laquelle près de 42 300 établissements s’étaient implantés dans les quartiers prioritaires, et où les taux de survie des établissements déjà en place étaient élevés. Mais en 2015, le nombre d’établissements qui s’y sont implantés est en diminution de 5%, quand il progresse de 0,9% dans les unités urbaines environnantes du fait d’un repli des créations sous forme d’autoentrepreneurs (16 000 créations en 2015, en baisse de 24,2% par rapport à 2014).
Le taux de vacance commerciale s’élève à 20%, mais les cœurs de ville et quartiers anciens des quartiers sont plus durement touchés que les centre villes, avec des taux de vacance s’établissant respectivement à 35% contre 10,4% en moyenne. L’offre en commerces et services de ces quartiers est résolument tournée vers la proximité : la moitié des pôles comptent moins de 13 locaux avec une offre structurée essentiellement autour des commerces et services de base (pharmacie, boulangerie, etc.) et de la restauration rapide. Seul un pôle sur quatre dispose d’une « locomotive » alimentaire (commerce généraliste de type alimentation générale, supérette, supermarché ou hypermarché, qui joue un rôle moteur pour la polarité), cette proportion se réduisant à mesure que la taille du pôle diminue.
La moitié des polarités connaissent des difficultés, principalement liées à leur environnement (accessibilité réduite, localisation hors flux, signalétique insuffisante, sentiment d’insécurité, etc.): un besoin de valorisation du bâti ou des abords est identifié: 3 polarités sur dix sont touchées par une problématique lourde (bâti et/ ou conception spatiale obsolète, vacance structurelle, etc.) qui pourrait nécessiter une recomposition et un repositionnement en profondeur de l’offre commerciale (réhabilitation, restructuration ou déplacement de la polarité à envisager).