9% des Français affirment vouloir certainement créer une entreprise.


"La création d’entreprise en 2024", Go entrepreneurs, CCIFrance, Medef, Opinion Way, mars 2024

Méthodologie : 2 échantillons

– L’un de 1 011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI les 17 et 18 janvier ; l’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence,

– L’autre de 405 entreprises, représentatif des entreprises du secteur privé de 0 salarié (70%) et plus (0 salarié 70%, de 1 à 9 salariés 26% et 10 et plus 4%), interrogé par téléphone sur système CATI entre le 15 janvier et le 5 février 2024 ; l’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de taille d’entreprise, de secteur d’activité et de région d’implantation.

« Sondage Opinion Way pour CCI France et le MEDEF à l’occasion de Go Entrepreneurs 2024 »

 

Il est étonnant de constater que l’envie de créer concernait 29% des Français en 2000 vs 25% début 2024, et un même ordre de grandeur pour ceux qui le feraient certainement (de l’ordre de 10%), alors que le nombre de création est passé de 216 000 en 2000 à 1 051 500 en 2023 (784 000 si l’on exclut les microentrepreneurs qui ne feront jamais de recettes et donc 3,6 fois plus !), alors que pendant la même période la population active n’a augmenté que de 13%. Quelle fiabilité donner à cette mesure ?

 

L’envie de devenir patron ne faiblit pas depuis de longues années et concerne davantage les moins de 35 ans et les CSP+.

⇒ Une perception positive de la création d’entreprise et du fait d’être patron.

♦ Perception de la création d’entreprise :

– Pour 42%, c’est une forme de travail comme une autre, moins pour les 25-34 ans (26% ? vs 42-49 pour les autres tranches d’âge), moins pour l’Île-de-France (35% vs 44 la province),

– Quelque chose qu’il faut au moins avoir essayé une fois dans une vie (20%), mais 38% pour les 25-34 ans vs 15-20% pour les autres tranches d’âge, et 25% pour les CSP+ vs 18 pour les CSP-, et 28% pour l’Ile-de-France vs 18 la province,

– L’avenir du travail pour tous pour 12% mais 14-17% pour les moins de 35 ans vs 8-11 pour les plus de 35 ans.

Mais aussi un risque inutile à prendre (26% mais 17-19 pour les moins de 35 ans et 28-33 pour les plus de 35 ans et encore 21 pour les CSP+ et 34 pour les CSP-).

 

Les régions de prédilection pour s’installer suivent celles des créations d’entreprise ; toutefois en Ile-de-France les moins de 50 ans et les CSP+ sont les plus favorables ; dans le sud, ce sont les hommes, les plus de 50 ans et nettement moins les 25-34 ans ; dans l’ouest, ce sont les hommes et les moins de 35 ans ; dans le nord et l’est, les moins favorables sont les plus de 35 ans. 

 

♦ La perception de la reprise d’entreprise.

Tous les items proposés sont positifs, aucun ne faisant appel à un risque de perception négative.

 

– 33% (dont 9 certainement) sont intéressés par l’idée de reprendre, alors que 33% ne font aucune différence entre reprendre et créer, 

– Reprendre parait une option intéressante : pour moderniser une entreprise (56% dont 13 certainement), cela parait plus simple que la création (52% dont 10), cela parait plus abordable financièrement (45% dont 8),  et apparait moins risqué que de créer (44% dont 8) ; par ailleurs 16% ont déjà repéré une entreprise à reprendre,

– Reprendre est une opportunité pour éviter la perte de savoir-faire (70% dont 22), pour éviter qu’une entreprise de son territoire ferme (39% dont 8).

 

Globalement les moins de 35 ans sont pour tous ces items bien plus favorables que leurs ainés, tout comme le sont plus habituellement les CSP+, alors qu’il n’y a guère de différence entre femmes et hommes.

 

♦ Etre son propre patron :

Les perceptions positives sont le sens du travail (69% d’accord dont tout à fait 25), l’acceptation d’une charge de travail plus importante (69% dont 24), le fait qu’il y a des avantages à être son propre patron (63% dont 19). 49% (dont tout à fait 19) aimeraient l’être ;  47% (dont 16) y trouvent plus d’avantages que d’inconvénients. 

Les femmes expriment davantage les perceptions négatives, tout comme les CSP-, alors que les moins de 35 ans sont plus positifs que leurs ainés.

⇒ L’envie de créer / reprendre une entreprise ou de se mettre à son compte.

♦ 25% y sont favorables dont 9% certainement.

Les plus favorables sont les moins de 35 ans  : les 18-24 ans sont plus enclins à le faire certainement que les 25-34 ans (24% vs 11), alors que ces derniers s’inscrivent davantage dans le probable (42% vs 17). Noter que les 50 ans et plus sont les moins favorables (11% dont 4 certainement), les 35-49 ans étant 28% à le penser, mais plutôt dans l’ordre de la probabilité (18%).

Autre groupe favorable les CSP+ : les cadres y sont les plus ouverts (36% dont 12 certainement aux cotés des professions intermédiaires (33% dont 4) contre les ouvriers (22% dont 9) et les employés (20% dont 5).

Par contre il n’y a pas de différence entre les femmes et les hommes.

 

♦ Parmi ces 25% qui ont envie, 53% le feraient dans les 2 ans.

– 17% le feraient dans l’année à venir, dont 28% les 50 ans et plus et 23% les CSP +,

– 36% le feraient d’ici 1 à 2 ans, dont 43% les 25-34 ans et 44% les CSP-,

– 47% le feraient au-delà de 2 ans, dont 66% les 18-24 ans.

⇒ Avec qui créer et quelles aides sont souhaitables ?

♦ Avec qui créer ?

Pour les 25% qui ont envie de créer, le faire seul concerne 43% (61% les 50 ans et plus et 48% ceux de l’Ile-de-France).

Par contre 23% l’envisagent :

– avec leur conjoint : plus les inactifs (34%), les femmes (25 vs 20 les hommes),

– avec un membre de la famille (16% mais 28 les inactifs),

– ou avec des amis (12%), voire un collègue (10 mais 13 les femmes et 6 les hommes ; 16 en Ile de France vs 8 pour le province).

– Noter que 13% l’envisagent dans un réseau, dont 20 en Ile de France.

Pour tous ces items, les 18-24 ans sont toujours plus favorables que les autres âges, notamment les 50 ans et plus ; les CSP- sont un peu plus demandeurs.

 

♦ Quelles aides sont souhaitables ?

En 1er lieu, l’aide de professionnels administratifs et financiers (70%, moins les CSP- 61), puis l’accompagnement de mentors déjà à la tête d’entreprise (54% mais 61 les 25-34 ans, 60 les CSP-), ou le retour d’expérience de personnes ayant accompli les mêmes projets (50%), sans oublier la participation à des salons pour s’informer et réseauter (50%).

Pour toutes ces aides souhaitées, les 18-24 ans et ceux d’Ile-de-France sont les plus demandeurs.

⇒ Les nouveaux outils dont l’intelligence artificielle.

♦ Quels nouveaux outils vont révolutionner l’entrepreneuriat selon l’ensemble des Français ?

L’intelligence artificielle est cité en 1er par 54% des Français, devant les services en ligne (43%), la robotique (31%), la réalité virtuelle (23%), des réseaux sociaux utilisés différemment (19%), google et ses nouveaux services (17%) et le low code (programmation sans avoir besoin de connaissance spécifique) avec 13%. 

Paradoxalement la plupart de ces nouveaux outils sont moins cités par les moins de 35 ans et les CSP+ , hors le low code et sans manifester de grands écarts entre ceux de l’Ile-de-France et ceux de province.

 

♦ Comment est envisagée la place de l’IA dans le monde des entreprises ?

L’IA conduit à l’apparition d’une nouvelle génération d’entrepreneurs, différente de l’actuelle (77%) et donnera naissance à de nouveaux métiers (68%) ; d’ailleurs, plus aucun entrepreneur dans 15/20 ans ne se lancera sans y recourir (62%) ; elle devrait aussi permettre que les entreprises répondent mieux aux besoins des consommateurs (52%).

 

Sur ces questions, les moins de 35 ans sont plutôt réservés, alors que les CSP+ croient davantage à l’apparition de nouveaux métiers. Les femmes sont plus persuadées que les hommes sur l’apparition d’une génération de nouveaux entrepreneurs.

 

Effet néfaste, l’IA conduira à limiter les embauches (64%) et sera plus une menace qu’un atout pour les entrepreneurs (54%) ; il ne pourra s’en sortir que s’il la maitrise (54%). Les femmes sont plus persuadées par ces items que les hommes.

Toutefois, pour l’ensemble de ces items, les réponses “tout à fait d’accord” sont modestes en nombre (entre 8 et 21%).

♦ Quel usage serait pertinent ?

Les usages jugés pertinents sont proches en flux de recours (entre 40 et 54%) : effectuer des formalités juridiques ou administratives (67%), piloter l’activité (facturation, process) avec 54%, développer son affaire (53%), établir la stratégie de communication (48%), et aide dans le recrutement (40%). 

Noter que les moins de 50 ans sont les plus demandeurs, tout comme les CSP+.

⇒ L’interrogation des dirigeants en activité.

Les différentes modalités de recours sont proches quelques soit l’activité ; par contre, elles sont plus conséquentes pour les employeurs, notamment les entreprise aux effectifs les plus conséquents.

♦ Le retard dans l’intégration des innovations technologiques et de l’environnement sociétal : le plus marquant est le retard dans l’appropriation de l’IA, suivi par la cybersécurité et les engagements sociétaux. Le groupe des activités agricole, industrie et BTP est celui qui accuse le plus de retard, tout comme les plus petites tailles d’entreprise.

♦ L’impact d l’IA demain : la réponse en tête est une meilleure réponse au profit des clients, alors que ceux qui ont l’intention de créer ajoutent des propos plutôt négatifs (menace envers les entreprises qui n’auraient pas intégré l’IA, baisse de l’emploi…), menaces jugées bien plus modestes par les dirigeants.

 

Pour en savoir davantage : https://www.opinion-way.com/fr/component/edocman/opinionway-pour-cci-france-medef-go-entrepreneurs-2024-la-creation-d-entreprise-en-2024-mars-2024/viewdocument/3316.html?Itemid=0