Le dispositif de « prime à l’embauche » (3 000€) visait les entreprises qui embauchaient en CDI un de leurs stagiaires de moins de 26 ans. Le stage devait avoir commencé entre le 1er mai 2008 et le 30 septembre 2009 et durer au moins huit semaines ; la date d’embauche devait être comprise entre fin avril 2009 et fin juin 2010. Il devait aussi être effectué sous statut scolaire, peu importe le niveau de formation. 5 200 entreprises et 7 425 stagiaires en ont bénéficié.
Le secteur des services aux entreprises a concentré plus de la moitié des embauches : 28 % des embauches primées sont le fait d’activité de services d’appui aux entreprises (activités juridiques, comptables, de conseil de gestion ainsi que les activités d’architecture et d’ingénierie) ; 23 % des stagiaires ont également été recrutés dans le secteur de l’informatique, principalement dans la réalisation de logiciels et le conseil en systèmes informatiques ; les autres activités concernent le commerce/HCR (11%), l’industrie (8%), la construction (8%) et la finance/assurance (6%).
Ce sont pour 45% des PME (30% moins de 10 salariés, 24% de 10 à 49 salariés, 19% de 50 à 249 salariés et 25% 250 salariés et plus).
Les stagiaires étaient majoritairement des hommes (63%) ; en quasi-totalité, ils sont en formation au sein de l’enseignement supérieur (60 % de niveau 3éme cycle ou d’école d’ingénieur, 25% de niveau licence et 2% de niveau inférieur au bac) ; 82% ont entre 23 et 26 ans.
Le temps de stage est très lié au niveau de formation : au moins 3 mois pour les jeunes de niveau 2 et 3émes cycles de l’enseignement supérieur, majoritairement moins de 3 mois pour les niveaux inférieurs ; en fait la moitié des stagiaires de 2 et 3émes cycles ont effectué un stage de 6 mois ou plus.
Les embauches ont été rapides, ce qui ne parait pas étonnant au regard des contraintes de la mesure : 45% ont connu un délai de moins de 2 semaines entre la fin de leur stage et l’embauche ; 25% ont attendu entre 2 semaines et 2 mois et 31% plus de 2 mois.
Toutefois plus d’un jeune sur quatre semble « surdiplômé » par rapport à la catégorie d’emploi qu’il occupe après son stage : 11 % des stagiaires de niveau I et 34 % des stagiaires de niveau II ont été recrutés sur des postes d’employé qualifié alors qu’ils seraient plutôt destinés à des postes de cadres ou pour les jeunes de niveau II, de niveau profession intermédiaire.
Les femmes ont plus de risques d’être déclassées ; ainsi, 17% des jeunes femmes de niveau I et 46 % de celles de niveau II ont été embauchées sur des postes d’employé qualifié.
Enfin, les stagiaires apparaissent plus fréquemment surdiplômés par rapport à leur poste quand ils ont été embauchés dans des petits établissements
Niveaux de formation |
Cadre |
Technicien, agent de maitrise |
Employé qualifié |
Ouvrier qualifié |
Employé non qualifié |
Ouvrier non qualifié |
3éme cycle, grandes écoles |
77 |
11,5 |
10,5 |
1 |
||
2éme cycle |
31 |
29 |
34 |
0,6 |
5 |
|
1er cycle |
5 |
29 |
48 |
5 |
12 |
1 |
Bac |
2,5 |
5 |
31 |
34 |
16 |
11 |
Inférieur au bac |
0 |
1 |
33 |
25,5 |
14 |
27,5 |
Ensemble |
55 |
17 |
21 |
2,7 |
3,7 |
1,3 |
En rouge, les surdiplômés au regard du poste occupé
Au final, on peut s’étonner d’une telle mesure puisque les plus diplômés sont aussi ceux qui trouvent le plus facilement à être embauché ; alors pourquoi les y aider et aider leur futur employeur ?