Les groupes d’entreprises en France en 2018.


"Les entreprises en France, édition 2020", Insee, collection références, et Insee focus N°318, décembre 2020

Sur les 2,5 millions d’entreprises (unités légales), 88% sont le fait d’entreprise mono-légales, alors que 440 000 sociétés appartiennent à 132 000 groupes qui emploient prés de 11 millions de salariés.

⇒ Une approche globale des entreprises en France en 2018

En France en 2018, l’Insee chiffre 2,3 millions d’entreprises (hors microentreprises) et 2,5 millions d’unités légales. 5 000 entreprises, pour la plupart grandes firmes multinationales, concentrent 41% de la valeur ajoutée et emploient 34% des salariés. Il s’agit le plus souvent de multinationales sous contrôle français, industrielles ou commerciales.

Le chiffre d’affaires de la moitié des entreprises croit de 1,4% (1,1% pour les TPE contre 4,3% pour les PME, 3,9% pour les ETI et 3,6% pour les GE) ; la dispersion des évolutions de chiffres d’affaires est grande notamment au sein des TPE : ¼ enregistrent un très fort recul de leur chiffre d’affaires (plus de 10%), tandis qu’un autre quart connaissent une croissance supérieure à 15%, alors que ces disparités sont moins prononcées chez les PME et encore moins chez les ETI et les GE. Néanmoins, quelle que soit la catégorie d’entreprises considérée, le chiffre d’affaires d’au moins un quart des entreprises recule.

 

♦ Entre 2016 et 2018, la valeur ajoutée des entreprises croît nettement : + 2,6% en 2018 après + 3,6% en 2017 ; si elle progresse dans toutes les catégories d’entreprises, ce sont les PME, les ETI et les GE qui contribuent le plus à la croissance de la valeur ajoutée des entreprises en 2017 et ce sont les PME et les GE qui y contribuent le plus en 2018 (la valeur ajoutée des ETI décélérant nettement en 2018). Au‑delà des effets positifs de la nette reprise des exportations en 2017‑2018, la croissance de la valeur ajoutée des firmes multinationales a été amplifiée en 2017 par le fait qu’un certain nombre de grands groupes franco‑français en 2016 sont devenus multinationaux sous contrôle français en 2017.

 

♦ Les effectifs

La nette progression des frais de personnel des entreprises en 2017 et en 2018 (respectivement + 3,2% et + 3,4%) traduit d’abord celle des salaires annuels bruts par ETP (respectivement + 2,3% et + 2,9%), puis celle des effectifs salariés (+ 1,3% en 2017 et + 0,6% en 2018).

Les effectifs salariés progressent dans les GE et les PME, et sont quasi stables dans les TPE, alors qu’ils reculent dans les ETI. Ils progressent nettement dans les entreprises organisées en groupe (+3,5%), et reculent dans les entreprises mono‑unité légale (‑3%).

 

Les 500 entreprises les plus importantes en nombre de salariés sont pour moitié des grandes entreprises (GE) et pour moitié des ETI. Les deux tiers sont des firmes multinationales sous contrôle français et un tiers sont sous contrôle étranger. Enfin, 58% exercent une activité principale dans l’industrie ou le commerce.

 

♦ Le taux de marge des entreprises recule légèrement entre 2016 et 2018 (– 0,5 point) : en effet, les frais de personnel progressent plus vite que la valeur ajoutée aux coûts des facteurs : + 6,7% contre + 6%. Ce recul est particulièrement net chez les GE (– 1,6 point) et modéré chez les TPE (– 0,3 point), alors que le taux de marge est quasi stable chez les ETI et les PME.

♦ Entre 2016 et 2018, l’investissement des entreprises s’est nettement accru (+ 3,4% en 2017 et + 5,2% en 2018). Le taux d’investissement des entreprises augmente entre 2016 et 2018 (+ 0,3 point) : s’il recule dans les GE, il est en hausse dans les autres catégories d’entreprises ; la hausse de l’investissement est cohérente avec l’évolution favorable des conditions de financement : d’une part, l’autonomie financière des entreprises demeure à un niveau élevé avec un taux d’autofinancement supérieur à 130% entre 2016 et 2018 et des fonds propres qui progressent chaque année (+ 4,2% en 2017 et + 5,7% en 2018) ; d’autre part, les conditions d’endettement restent très favorables avec des taux d’intérêt à leur plus bas historique.

 

La hausse de l’investissement est particulièrement marquée chez les TPE (+ 8,3% en 2017 et + 11,3% en 2018) ; ce regain d’investissement dans les plus petites entreprises est imputable aux nombreuses créations d’entreprises. Entre 2016 et 2018, 45% des entreprises ont investi, mais seules 43% des TPE investissent en 2018, contre 90% des PME et la quasi‑totalité des ETI et GE. Près des deux tiers de l’investissement total est réalisé par les ETI et les GE et près de 60% dans les firmes multinationales. Au sein des ETI, un quart d’entre elles a un taux d’investissement inférieur à 2,6%, tandis qu’un autre quart présentent un taux d’investissement supérieur à 18,3%.

 

♦ Recul du résultat net comptable des entreprises, surtout pour les ETI, entre 2016 et 2018. L’excédent brut d’exploitation des entreprises a progressé entre 2016 et 2018 (+ 3,8%) et le résultat net comptable a reculé (– 1,6%), en raison d’une baisse notable des résultats exceptionnels. Le résultat net comptable des ETI recule fortement (– 24,8%), tandis que celui de PME progresse nettement (+ 21,4%). La réduction des résultats la plus marquée concerne les firmes multinationales sous contrôle français, entreprises dans lesquelles les ETI sont très représentées avec 30% des entreprises en déficit ; cette proportion est quasi stable entre 2016 et 2018. Si la part d’entreprises déficitaires avoisine les 30% au sein des TPE, cette part s’élève autour de 20% dans les autres catégories d’entreprises.

 

♦ Entre 2016 et 2018, la rentabilité économique des entreprises baisse légèrement (– 0,4 point). La rentabilité financière (rentabilité des capitaux propres) diminue également (– 0,8 point) dans toutes les catégories d’entreprises, à l’exception des PME. Au niveau agrégé, la rentabilité économique des TPE est près du double de celle des grandes entreprises : elle dépasse 14,9%, tandis que pour la moitié des grandes entreprises elle est inférieure à 6,7% ; le commerce, la construction et les services aux entreprises, avec des rentabilités économiques élevées, sont très représentées dans les TPE. L’écart est encore plus marqué pour la rentabilité financière par effet de levier: celle de la moitié des TPE dépasse 23%, alors que celle de la moitié des GE se situe en dessous de 6%.

⇒ Entreprises mono-unités légales et groupes d’entreprises

♦ Les entreprises mono-unité légales

 

Les 2,2 millions d’entreprises mono‑unité légales constituent l’essentiel du tissu productif de proximité et sont 88% des entreprises unités légales et 96% au sens LME, le tiers des salariés (en ETP) et le quart du chiffre d’affaires total. Une majorité des salariés de ces entreprises exercent leur activité dans des secteurs proches des consommateurs finaux (23% dans le commerce, 17% dans la construction, 1% dans les HCR) ; toutefois, près d’un tiers relèvent du business to business (B to B) : 18% dans les services aux entreprises (cabinet de conseil, bureau d’étude, cabinet comptable, etc.) et 15% dans l’industrie.

 

Les groupes d’entreprises

440 000 entreprises sont intégrées dans un groupe, liées entre elles par des participations au capital et parmi lesquelles l’une exerce sur les autres un pouvoir de décision.

444 000 sociétés présentes sur le territoire français sont organisées sous forme de 132 000 groupes de sociétés ou contrôlées par des collectivités publiques et emploient 10,7 millions de salariés (ETP), soit un peu moins de la moitié de l’ensemble des salariés des secteurs privé et public.

 

295 groupes sont considérés comme de grands groupes (41% des salariés des groupes), 5 700 sont de taille intermédiaire, 66 700, moyens ou petits et 59 500 sont des microgroupes.

 

 

65% des groupes ont moins de trois sociétés sur le sol français et seuls 3% en ont au moins dix. Par ailleurs, 85% des groupes sont franco‑français, les plus petits concentrant 37% des salariés travaillant dans un groupe.

 

Les groupes relevant de l’industrie ou du commerce emploient 4,5 millions de salariés en France, soit 42% des salariés des groupes (dont 24% dans les seuls groupes industriels), équivalent aux groupes de l’ensemble des services (41%).

 

Parmi les 132 000 groupes implantés en France, 99 000 (75%) appartiennent au champ de la statistique structurelle d’entreprise. 67 000 groupes comptent des sociétés financières au nombre de 82 000 sociétés (holdings 76%, fonds de placement 10%, gestion de fonds 9% et autres intermédiaires monétaires 4%) ; 62% n’y ont aucun de leurs salariés ; en revanche, ces sociétés financières enregistrent une part importante du bilan comptable des groupes.

 

Pour en savoir davantage : Catégories d’entreprises − Les entreprises en France | Insee

 

♦ En 2018, les firmes multinationales françaises (hors secteur bancaire et services non marchands) contrôlent 45 500 filiales à l’étranger. Elles y réalisent 50% de leur chiffre d’affaires consolidé et y emploient 6,2 millions de personnes (57% des effectifs des firmes dont elles font partie).

Elles réalisent 1 298Md€ de chiffre d’affaires annuel consolidé (la moitié du chiffre d’affaires consolidé total des firmes multinationales françaises). Ces firmes ont effectué 63Md€ d’investissements corporels dans leurs filiales à l’étranger.

Les grandes firmes multinationales sont prépondérantes : elles regroupent 42% des filiales et réalisent 83% du chiffre d’affaires consolidé total réalisé à l’étranger. 1 620 firmes multinationales de taille intermédiaire réalisent quant à elles 16% du chiffre d’affaires et emploient 20% des salariés à l’étranger.

 

La moitié des filiales françaises sont implantées dans neuf pays principaux : notamment les États-Unis (4 900 filiales), le Royaume-Uni (3 700 filiales) et l’Allemagne (3 300 filiales) concentrent un quart des filiales françaises à l’étranger.

Le chiffre d’affaires consolidé y est également plus important : 227Md€ aux États-Unis, 109Md€ en Allemagne et 103Md€ au Royaume-Uni (34% du chiffre d’affaires consolidé total réalisé à l’étranger par les firmes multinationales françaises) ; en y ajoutant la Chine (79Md€), l’Italie (76Md€) et l’Espagne (69Md€), ces six pays concentrent 51% du chiffre d’affaires consolidé total. L’Union européenne représente un peu moins de la moitié des filiales de multinationales françaises (47%) et du chiffre d’affaires consolidé total (44%).

 

En matière d’effectifs salariés à l’étranger, les 3 premiers pays sont les États-Unis (666 000 salariés), la Chine (481 000) et le Brésil (435 000), concentrant 26% du total des emplois à l’étranger des multinationales françaises et 42% des emplois hors Union européenne. Au niveau de l’Union européenne, l’Allemagne (417 000 salariés), le Royaume-Uni (412 000) et l’Espagne (367 000) représentent 19% du total des emplois à l’étranger des multinationales françaises et 50% des emplois localisés dans l’Union européenne. Ces six pays concentrent près de la moitié des effectifs employés hors de France dans les firmes multinationales françaises (45%).

Dans son ensemble, l’Union européenne, hormis la France, reste la première zone d’implantation des firmes multinationales françaises, avec 39% des effectifs à l’étranger, soit 2,4 millions de salariés. Le coût salarial par tête est significativement plus élevé dans l’Union européenne (45 900€/an en moyenne) que dans le reste du monde (30 800€).

 

Pour en savoir davantage : Les firmes multinationales françaises en 2018 : 6,2 millions de salariés employés hors de France – Insee Focus – 218