Le taux de syndicalisation : 9% dans le secteur privé, 20% dans le public


"La syndicalisation en France Des salariés deux fois plus syndiqués dans la fonction publique", Dares analyses N°025, mai 2016

Source : enquête sur les Conditions de travail   

 

En 2013, 11% de l’ensemble des salariés se déclarent syndiqués et 5% être sympathisants d’une organisation syndicale; le taux de syndicalisation est de 9% dans le secteur marchand et associatif (+ 3,7% de sympathisants) et de 20% dans la fonction publique (+ 7,2% de sympathisants).

Toutefois le taux de participation aux élections professionnelles  a été de 43% en 2012 dans le secteur marchand et associatif et de 53%, fin 2014, dans les trois fonctions publiques.

Par ailleurs, les organisations syndicales représentent l’ensemble des salariés, syndiqués ou non, notamment lors des négociations des conventions collectives qui couvrent plus de 90% des salariés du secteur marchand et associatif.  

 

Le taux de syndicalisation français est parmi les plus faibles d’Europe : Le taux moyen de syndicalisation des salariés dans les pays membres de l’Union européenne est de 23 % ; il varie de 10 % à plus de 70 % des salariés selon les pays. Aux pays nordiques, où la syndicalisation concerne la grande majorité des salariés, s’opposent les pays de l’Europe centrale et de l’Est, où les relations professionnelles sont moins favorables à la syndicalisation. De grands pays comme l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne ou la France ont des taux de syndicalisation parmi les plus faibles.  

 

Le taux de syndicalisation est plus faible dans les entreprises de petite taille dans le secteur marchand et associatif : 5% dans les entreprises de moins de 50 salariés, 11,5% dans les 50-99 salariés et 14,4% dans les 20 salariés et plus; il est par contre proche dans la fonction publique (entre 18,5% pour les plus petites tailles et 22,8% au-delà).  

 

Il est élevé dans certains secteurs d’activité tels les transports (18%), les activités financières et d’assurance (12,9%), et l’industrie (12%) et faible dans les HCR et la construction (4,1%), les commerces (5,5%) et les services hors santé et éducation (6,5%), du fait notamment de la petite taille des entreprises.  

 

Les salariés des professions intermédiaires et les ouvriers sont plus syndiqués (respectivement 10,7% et 9,2%) que les cadres (7,2%) et les employés (environ 7,4%). Un peu plus d’un million et demi des salariés du secteur marchand et associatif adhèrent à une organisation syndicale; 30% sont des ouvriers, 30% des professions intermédiaires, 26% des employés et 14% des cadres.  

 

Les hommes sont plus syndiqués que les femmes (9,8% contre 7,4); les jeunes de moins de 40 ans moins syndiqués que leurs aînés (moins de 30 ans, 3%, de 30 à 39 ans, 6,8%, de 40 à 59 ans, entre 11,3 et 13,6%); les CDI sont aussi plus souvent syndiqués (9,9% contre 2,1% pour les CDD et 1,2% pour l’intérim). Même chose pour le plein temps (9,3%) contre 6,7% pour les temps partiels.  

 

Les salariés syndiqués sont plus nombreux que les non syndiqués à exprimer un avis négatif sur les relations entretenues avec leur supérieur ou leurs collègues. Ils déplorent plus souvent un manque de considération et un manque d’aide ou d’écoute de la part de leurs supérieurs, 25% contre 17% des non syndiqués. 39% des salariés syndiqués, dans la fonction publique ou dans le secteur marchand et associatif, déclarent ne pas bénéficier de l’estime que leur travail mériterait, contre environ 28% des salariés non syndiqués.

Les salariés syndiqués sont ainsi encore plus sceptiques sur leurs perspectives de promotion que les non-syndiqués, notamment dans le secteur marchand et associatif (60% contre 47%). Des tensions avec les supérieurs sont évoquées par 40% des salariés syndiqués contre 26% des non-syndiqués.  

 

Parmi les salariés de la fonction publique, ceux de la fonction publique d’État sont les plus syndiqués (24% contre respectivement 17% dans la fonction publique hospitalière  et 16% dans la fonction publique territoriale). Les métiers de « l’éducation, de la formation et de la recherche » sont particulièrement syndiqués (24 %).