Avec une proportion d’immigrés 2 fois plus élevée qu’en France métropolitaine (18,5% vs 9), l’Île-de-France se positionne au premier rang des régions accueillant le plus d’immigrés, devant Paca (10,2%) et l’Auvergne – Rhône-Alpes (9,0 %); pour mémoire, le taux d’immigrés en Île de France en 1968 était de 10%, et de 6,5% en France métropolitaine.
En 2013, 38,6% des immigrés vivant en France résident en Île-de-France (28% en 1968), une proportion stable depuis 2008, après avoir progressé de dix points entre 1968 et 2008.
L’immigration familiale est devenue le principal moteur de la progression du nombre d’immigrés.
L’âge moyen des immigrés franciliens a augmenté, passant de 42,9 ans en 1999 à 45,1 ans en 2013; noter q’un immigré sur cinq a plus de 60 ans en 2013. La part des jeunes Franciliens de moins de 25 ans dont au moins un des parents est immigré s’est accrue passant de 33,6% en 1999 à 40,2% en 2013; 9 sur 10 sont nés en France. En 2013 comme en 1999, un enfant sur cinq seulement a deux parents immigrés.
La moitié des immigrés franciliens sont nés en Afrique (dont 29% du Maghreb), 27% en Europe et 18% en Asie; la part des immigrés d’origine européenne a baissé de moitié depuis 1982 : ces derniers représentaient alors un immigré sur deux.
L’Algérie (295 000 personnes et +38% entre 1999 et 2013) est le premier pays d’origine des immigrés vivant en Île-de-France, devant le Portugal (243 000, en baisse de 4,6%) et le Maroc (233 000, en hausse de 40%), puis la Tunisie (112 000, en hausse de 30%), la Turquie (69 300 en hausse de 38%), la Chine (64 000, en hausse de 151%), le mali (57 400 en hausse de 85%) et l’Italie (55 500 en baisse de 11%).
Parmi les 36 communes de France métropolitaine comptant plus de 10 000 habitants et dont plus de 30% de la population est d’origine étrangère, 33 sont situées dans la région, dont 15 en Seine-Saint-Denis; pour autant, la population immigrée n’est majoritaire dans aucune commune (La Courneuve et Aubervilliers avec 43%).
Les immigrés sont surreprésentés dans les secteurs urbains défavorisés du cœur de l’agglomération, où le parc locatif privé le moins prisé et les logements sociaux dominent. Ils sont aussi très présents dans les anciens sites industriels et les grands ensembles de grande couronne. Près de 7 immigrés sur 10 habitent dans une des 159 communes ou arrondissements parisiens dotés d’un quartier de la politique de la ville, Cette proportion est stable depuis 2008, où ils sont 23% de la population. Par contre, ils ne sont que 6% des habitants des communes de moins de 2000 habitants.
Le poids de Paris dans l’accueil des immigrés franciliens a reculé de 9 points, passant de 30% en 1982 à 21%en 2013, quand celui de la Seine-Saint-Denis progressait de 5 points, atteignant 20% en 2013; depuis 1982, la Seine-Saint-Denis a accueilli 293 000 immigrés supplémentaires, cinq fois plus que Paris (+ 55 000).
Les derniers recensements attestent d’une baisse du regroupement des populations immigrées sur le territoire francilien, depuis le milieu des années 2000. Leur proportion baisse sur Paris et dans plusieurs communes limitrophes de la capitale, surtout au nord-ouest (Puteaux, Levallois Perret, Clichy, Saint-Ouen, Bois-Colombes et Asnières). Mais, à l’inverse, la proportion des immigrés continue de s’accroître dans la plupart des secteurs les plus pauvres, notamment en banlieue nord.
Les immigrés se répartissent de façon assez équilibrée entre le parc social (un quart seulement des habitants du parc HLM), le locatif privé et la propriété. 1/3 des ménages sont propriétaires en 2013, c’est davantage dans les secteurs de banlieue que dans le périurbain, où ils sont peu présents.
Quatre immigrés sur dix ont acquis la nationalité française, proportion restée stable entre 2008 et 2013.