Innovation

Entre 2010 et 2012, 56,4% des PME régionales de Paca ont développé au moins une innovation : 28% ont mis sur le marché un nouveau produit et une proportion identique une nouvelle méthode de production, 35% une innovation d’organisation et 26% une innovation marketing.

« L’innovation tirée par les petites entreprises et les services technologiques », Insee Analyses Paca, N°6, novembre

L’enquête communautaire sur l’innovation (CIS 2012) a été réalisée entre juin et décembre 2013, à la demande de l’Union européenne et porte sur la période 2010-2012 ; elle a fait l’objet d’une extension en Provence-Alpes-Côte d’Azur sur le champ des entreprises de 10 à 249 salariés, dont 80% au moins des salariés sont employés dans des établissements de la région, et dont l’activité principale s’exerce dans les secteurs de l’industrie manufacturière, du traitement de l’eau et des déchets, de l’activité d’entreposage et des services auxiliaires des transports et des services technologiques.

 

Une société est innovante au sens large, lorsqu’elle introduit une innovation dans au moins une des quatre catégories d’innovations possibles qui permet les comparaisons internationales (produits, procédés, organisation, marketing), ou lorsqu’elle est engagée dans des activités d’innovation en produits ou en procédés non abouties qu’elles soient ou non  technologiques.

 

Les ¾ des entreprises de l’informatique et des services d’information, sont innovantes contre à peine un peu plus d’un tiers dans l’entreposage et les services auxiliaires des transports.

La propension à innover s’accroît également avec la taille de l’entreprise : 70% des entreprises de 50 à 250 salariés ont innové, contre 50% des entreprises de 10 à 19 salariés.

Si l’on réduit le champ aux innovations technologiques, les plus coûteuses, cette hiérarchie très marquée de l’innovation selon les secteurs et les tailles d’entreprise,s est presque identique dans toutes les régions.

 

Au cours de la période 2010-2012, les PME de Paca se sont révélées plus innovantes que la moyenne des PME de France de province, alors que la taille des entreprises régionales présagerait d’un résultat inverse tout comme l’orientation sectorielle de l’économie régionale (IAA et l’installation-réparation de machine) ; la composition de son tissu productif régional a un effet négatif (-1,1 point) sur la propension à innover ; si les entreprises régionales avaient innové dans la même proportion que leurs homologues de province, le taux d’innovation de Paca aurait été de 53,7% contre 56,4% dans les faits. Toutefois certaines caractéristiques du tissu local d’entreprises favorisent le développement des innovations (l’informatique et les services d’information, l’édition-audiovisuel-diffusion, la fabrication de composants informatiques électroniques et optique, la métallurgie, la chimie et la pharmacie) la région compte, dans l’industrie manufacturière un ensemble de petites entreprises très innovantes, qui compense le déficit d’innovation des PME de 50 à 250 salariés. 

 

En Paca, 43% des PME régionales qui ont développé une innovation technologique entre 2010 et 2012, ont bénéficié du crédit impôt recherche (CIR) et 52% ont obtenu un soutien financier spécifique en provenance de l’Europe, des services de l’État et de leurs opérateurs, ou des collectivités territoriales et leurs établissements publics ; des proportions très proches de la moyenne de province.

L’informatique ou les télécommunications, ont connu entre 60 et 90% de projets soutenus ; la participation publique est plus rare dans la logistique, les transports ou le traitement de l’eau et des déchets ou encore l’édition-audiovisuel-diffusion, pourtant très innovants dans la région ; dans l’industrie manufacturière, une entreprise sur deux a eu accès à ces aides. Les grandes entreprises y  ont davantage eu accès que les petites (38% des entreprises de moins de 20 salariés, 55% des 20-49 salariés et 73% des 50-249 salariés.

 

Le manque d’information (45%) et la lourdeur des démarches (26%) sont très souvent évoqués pour justifier l’absence de recours aux aides potentielles ; 20% ne remplissaient pas les conditions d’accès aux aides.

Enfin, de 25 à 35% des PME innovantes en technologie déclarent n’avoir pas besoin des aides publiques, en Paca comme en France de province, sachant que la contribution des aides publiques ne couvre en moyenne que 5% des dépenses engagées.

Parmi les entreprises innovantes en technologie qui ont accédé aux financements publics, 24% ont rencontré des problèmes d’accès à l’information, 54% ont jugé les démarches lourdes et 53% ont jugé les conditions d’éligibilité exigeantes.

 

Noter que parmi les entreprises adhérentes dans l’industrie ou dans les services technologiques, 55% ont coopéré lorsqu’elles ont développé un nouveau produit ou un nouveau procédé de production contre 28% pour celles n’appartenant pas à un pôle, un constat identique dans les deux autres régions où l’enquête Innovation a plus particulièrement observé les pôles de compétitivités (Pays de la Loire, Rhône-Alpes).

Les entreprises qui coopèrent pour innover ont généralement plusieurs partenaires ; concurrentes, elles peuvent être des partenaires au sein des pôles ; hors des pôles, les partenariats les plus fréquents sont noués avec les fournisseurs, les clients, les consultants, les autres entreprises au sein d’un même groupe, puis les entreprises concurrentes, la recherche publique et l’enseignement supérieur