La finance solidaire en 2013, ce sont 6,02Md€ déposés sur des produits d’épargne (+28,3% sur un an), concernant 2 300 entreprises et 22 000 emplois


« Le baromètre de la finance solidaire, édition 2015-2015 », Finansol, la croix, mai 2015

En 2013, les fi­nancements solidaires ont soutenu près de 2 300 entreprises en France dont 1 270 de moins de 2 ans. Ces entreprises ont ainsi créé ou consolidé 22 000 emplois, dont 6 000 concernaient des personnes éloignées du marché du travail (salariés en insertion, allocataires de minima sociaux, personnes handicapées…) ; elles ont souvent proposé des réponses collaboratives et coopératives à des problèmes sociaux, sociétaux ou environnementaux.

La finance solidaire soutient également la fi­lière bio, en apportant des ­financements aux agriculteurs et aux réseaux de distribution.

Définition des entreprises solidaires : elles produisent des biens ou des services ayant une forte utilité sociale et/ou environnementale ; elles sont notamment présentes dans le secteur du logement social, de l’environnement, de la santé ; elles sont non délocalisables.

 

Par ailleurs, 3 500 personnes en situation d’exclusion ont trouvé un logement décent, un accompagnement visant à favoriser leur insertion professionnelle, leur autonomie et le renforcement de leurs liens sociaux.

L’énergie produite par les installations éoliennes et photovoltaïques ­financées grâce à l’épargne solidaire équivaut à la consommation électrique annuelle de près de 8 500 ménages.

Plusieurs milliers de prêts ont été accordé à des entreprises et des particuliers pour qu’ils fi­nancent des travaux visant à optimiser leur performance énergétique.

 

Enfin la ­finance solidaire a soutenu un millier d’Institutions de Micro­finance et d’entreprises dans les pays en développement (PED). Plus de 1,1 million de personnes ont bénéfi­cié de ces fonds, notamment des petits entrepreneurs, exclus des circuits bancaires classiques. Ce sont des vecteurs de transformation sociale, en répondant aux besoins des plus pauvres ou en développant un modèle d’entrepreneuriat coopératif.

 

Les associations partenaires des produits d’épargne solidaire ont reçu 6,1M€ de dons en 2013 (Habitat et Humanisme, le CCFD-Terre Solidaire et Terre et Humanisme en sont les 3 premiers bénéfi­ciaires). Sur les dix dernières années, les épargnants solidaires ont versé 50M€ à plus de 100 associations.

 

Qui sont les 800­ 000, peut-être un million, d’épargnants ? Une étude quantitative (observant

565 000 personnes) et qualitative  (21 entretiens individuels) a été réalisée.

Le portrait-robot de l’épargnant solidaire est un homme (55­%), âgé de près de 46 ­ans, vivant en Île-de-France (31­%) et investissant en moyenne 4­ 306­€ sur des produits solidaires  avec de fortes disparités (les sommes investies s’échelonnant de quelques euros à plus de 2,8­M€).

 Ces données générales sont fortement influencées par les salariés qui placent l’argent de leur intéressement ou de leur participation sur un fonds solidaire proposé par leur entreprise (55­% des encours totaux et 81­% des souscriptions contre 17­% il y a dix ans) ; ces épargnants ont un profil très différent de ceux qui épargnent en souscrivant un produit bancaire (37­% des encours, 10­% des souscriptions) et plus encore de ceux qui choisissent d’investir directement au capital d’une entreprise (8­% des encours, 9­% des souscriptions).

Les deux dernières catégories regroupent des épargnants plus militants ; certains recherchent à rendre utiles leur argent (notamment les  « idéologues qui remettent en cause le système financier ou des «­militants associatifs­» qui mettent leur épargne en accord avec leurs convictions) ; d’autres y viennent par une «­approche sociétale­», en voulant soutenir des actions à forte utilité sociale et/ou environnementale. À l’inverse, pour celui qui épargne via son entreprise, cette démarche «­ne représente pas un engagement fort­».

 

Les montants investis devraient progresser dans les années qui viennent ; la fidélité aux produits d’épargne solidaire est élevée.

« Mais on peut regretter que la question de la rentabilité financière ne soit pas abordée de front ; les épargnants privilégient la sécurité du placement (retrouver au moins son capital à la sortie) et sont peu exigeants sur le rendement, surtout quand est associé un avantage fiscal à la souscription.­»

 

Le label Finansol : 7 agrées en 1997, 66 en 2007, 135 cette année… l’un des ressorts du succès de la ­ finance solidaire qui tient au sérieux avec lequel il est décerné ; les critères d’attribution sont précis, notamment ceux consistant à s’assurer que les dons ou investissements produits par cette épargne sont bel et bien destinés à des projets sociaux et/ou environnementaux. Le Comité du label contrôle aussi le niveau de l’épargne dévolue au projet solidaire (au moins 5% pour les OPCVM, organismes de placement collectif, au moins 10% pour les autres produits). Il atteste également l’engagement de l’intermédiaire ­ financier à donner une information ­ fiable et garantit que le niveau des frais facturés à l’épargnant reste «raisonnable». Les placements labellisés sont réexaminés chaque année.

Mais le label pâtit d’une faible notoriété auprès du grand public.