Méthodologie : échantillon de 1014 dirigeants de très petites entreprises (0 à 19 salariés), interrogé par téléphone du 26 mars au 15 avril. Les entreprises réalisant moins de 50 000€ de chiffres d’affaires à l’année n’ont pas été interrogées. L’échantillon a été raisonné puis ramené à son poids réel lors du traitement sur les critères suivants : secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation.
Pour les intentions de vote,
-D’une part, une enquête a été menée auprès de 686 dirigeants de TPE inscrits sur les listes électorales, issus d’e l’échantillon des 1 014 dirigeants de TPE, interrogés par téléphone du 26 mars au 15 avril,
-D’autre part, une enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 376 personnes Français inscrits sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 1 509 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ; il a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 18 avril 2024.
Les résultats doivent être interprétés avec prudence dans la mesure où ils évoluent au fil du temps.
En sus de quelques éléments sur la conjoncture sans grande évolution, le sondage permet d’aborder à la fois l’opinion des dirigeants de TPE sur l’Europe et l’UE, mais aussi leurs intentions ce vote.
⇒ la conjoncture.
♦ 57% sont optimistes pour leur activité, dont 9% très optimistes. Les plus optimistes sont les 6-19 salariés (60-62%), alors que les 0-5 salariés le sont moins (56-57%).
Les moins optimistes sont ceux du secteur du commerce (52%), et les plus optimistes ceux de la santé/éducation (70%) et ceux du BTP (63%), alors que les autres secteurs oscillent entre 56 et 58%. Paradoxalement, les pessimistes étaient plus nombreux dans les années 2013 à 2016.
♦ 10% ont embauché du personnel depuis le 1er janvier 2024 (plutôt moins qu’entre mars 2023 et janvier 2024, avec 12-15%) et 8% en ont débauché (un niveau proche entre mars 2023 et janvier 2024 avec 6-8%).
Bien sur l’embauche suit la taille des entreprises : 5% les sans salarié, 10 les 1-2 salariés, 21 les 3-5 salariés et 32-47 les 6 salariés et au-delà. La suppression de postes suit aussi les tailles avec quelques nuances : 8% les sans salarié, 3 les 1-2 salariés et 13 les autres tailles.
L’embauche suit aussi le type d’activité : plus fréquente dans les HCR (19%) et le BTP (15), elles le sont beaucoup moins dans les autres activités (5-10). Les suppressions ont par contre étaient plus nombreuses dans le commerce (12%), les services aux particuliers (11), les HCR (9) et le BTP (8). Peu dans l’industrie (5), les services aux entreprises (4), la santé (1).
Noter que 86% des répondants n’ont pas actuellement de poste vacant.
♦ Si 33% disent rencontrer des difficultés financières, pour 14% elles sont peu importantes, pour 12 assez importantes et pour 7 très importantes.
Les sans salarié sont 20% à rencontrer des difficultés assez et très importantes vs 16-17 les autres tailles ; les HCR et les services aux particuliers sont 25% à les rencontrer vs 9 la santé, 12 l’industrie, 14 le BTP, 17 le commerce et 20 les services aux entreprises.
Au sein des 19% déclarant des difficultés financières conséquentes, 35% disent pouvoir être contraints de déposer le bilan ou de cesser leur activité (6,7% des répondants), dont 22 dans les 6 mois (5,6% des répondants). On ne constate pas de hausse depuis juin 2023.
⇒ Les dirigeants de TPE et l’UE.
♦ Le contexte : 31% ont confiance dans les mesures et actions annoncées ou mises en place par Emmanuel Macron et son gouvernement, alors que 69% n’ont pas confiance (dont 47% pas du tout). Ils étaient de 48-54% en début de mandat, puis ont connu une situation proche en septembre 2023 (27%) et en mars 2023 (34%) alors qu’elle avait été plus favorable en juin 2023 (41%) et en janvier (39%). Ce constat est plutôt plus favorable qu’au moment de la présidence de François Hollande et proche de celle de Nicolas Sarkozy.
Si les différences par taille d’entreprise sont peu perceptibles (30-34% font confiance sauf les 10-19 salariés avec 39%) comme le sont ceux selon le chiffre d’affaires (25-29% sauf plus de 1 million€ avec 45%), ils différent nettement plus selon les activités (les plus favorables sont les services 33-38% et les moins favorables le BTP et l’industrie 21-24%).
♦ Pour 37% l’Europe représente des contraintes ou des risques, pour 31% des opportunités ou des avantages et pour 32% ni l’un, ni l’autre.
Toutefois, l’UE représente des avantages pour 49% des répondants en ce qui les concerne et leurs proches (39 des inconvénients), pour 48% leur vie quotidienne en tant que citoyen (37 des inconvénients), pour 42% les conditions de travail des salariés (33 des inconvénients) , pour 35% un niveau de protection sociale (mais 42 les inconvénients).
Du coté positif, c’est une monnaie commune (75%), des délocalisations (64 plutôt non), des échanges économiques facilités (56), et pas une augmentation de la concurrence (56), des impôts et taxes supplémentaires (52 plutôt non).
Du coté négatif, l’UE représente des débouchés commerciaux (60% plutôt non), des règlementations contraignantes (57% plutôt oui), des subventions supplémentaires (72 plutôt non).
Noter que pour 58% l’Union Européenne élabore trop de règles et de normes inadaptées, pour 22% elle laisse un pouvoir d’appréciation suffisant aux Etats membres et pour 20% elle a moins de pouvoir que les politiques ne l’affirment, car c’est l’Etat français qui légifère et réglemente tout en accusant l’Europe.
♦ L’appartenance de la France à l’Union Européenne a un impact positif.
Cet impact est reconnu notamment pour la paix, les relations entre les états membres, les relations internationales, mais aussi pour l’innovation devant le commerce extérieur, l’environnement et l’économie. Il l’est moins pour l’emploi, les règlementations et la fiscalité.
De ces faits, pour 66% il est dans l’intérêt de la France d’appartenir à l’Union Européenne (24% disent non).
Toutefois, si 46% considèrent que l’Union Européenne fonctionne bien, 54% estiment qu’elle fonctionne mal (dont 21% très mal).
♦ Alors qu’en est-il des intentions de vote des dirigeants de TPE ?
Les dirigeants de TPE, contrairement à des sondages antérieurs relatifs à des élections en France, seraient moins portés vers les extrêmes droites (20% vs 37,5 pour les Français) et davantage vers les listes écologistes (14% vs 9) ; ils sont aussi majoritaires à voter pour la majorité présidentielle (20% vs 17,5).
Pour en savoir davantage : https://www.ifop.com/publication/le-barometre-de-conjoncture-des-tpe-vague-75/