Le taux de syndicalisation est de 7,8% dans le secteur privé.


"Léger repli de la syndicalisation en France entre 2013 et 2019 : dans quelles activités et pour quelles catégories de salariés ?", Dares Analyses N°6, février 2023

Source : les enquêtes Conditions de travail (Dares-DGAFP-Drees-Insee), réalisées en 2013 et 2019. où 24 900 personnes de 15 ans ou plus ont répondu au volet « actifs occupés » de l’enquête 2019, dont 22 400 salariés. Les individus sont suivis en panel tous les trois ou quatre ans.

 

Cette proportion baisse de 1,4 point dans la fonction publique (à 18,4%) et de 0,9 point dans le secteur privé (à 7,8%).

⇒ Le taux de syndicalisation dans le privé par secteur d’activité

♦ En 2019, les salariés travaillant dans les activités financières et d’assurance sont 2 fois plus nombreux à adhérer à une organisation syndicale (16,9%) que la moyenne des salariés du privé (7,8%) ; la syndicalisation y progresse de 4 points depuis 2013.

 

♦ Dans les transports, 2éme secteur du privé le plus syndiqué (16,5%), le taux de syndicalisation baisse d’1,5 point ; la part des CDD y augmente de près de 5 points.

 

♦L’industrie, représente moins d’un salarié sur cinq du privé, mais plus d’un salarié syndiqué sur quatre, connaît aussi une érosion du taux de syndicalisation (10,9% en 2019, vs 12,2% en 2013).

 

♦ Les salariés de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale privés ont un taux de syndicalisation proche de la moyenne (8% vs 9,6) essentiellement dans l’enseignement ; la part des emplois des CDD s’accroît (+2,5 points).

 

♦ Le taux de syndicalisation demeure faible et diminue dans le commerce (4,3% vs 5,5), la construction (3,4% vs 4,1), mais augmente dans les HCR (5,9% vs 4,1).
Dans ces deux derniers secteurs, plus de la moitié des salariés travaillent dans de petites entreprises (moins de 50 salariés), non assujetties légalement à la présence de représentants syndicaux ; le taux d’adhésion syndicale recule légèrement dans la construction (-0,7 point) et le commerce (-1,2 point), alors qu’il s’accroît dans les HCR (+1,8 point).

 

Le recours important aux CDD (22% dans la construction, +4 points par rapport à 2013, et 23% dans les HCR avec +2 points). Dans les HCR, les moins de 30 ans, très peu syndiqués, représentent comme 6 ans auparavant un peu plus du tiers des salariés, alors que les plus de 40 ans, davantage syndiqués que la moyenne, augmente de près de 10 points. 

 

La progression des emplois en CDD est défavorable à la syndicalisation.

⇒ Qui est syndiqué ?

♦ Dans le secteur privé, le recul de la syndicalisation concerne toutes les catégories socioprofessionnelles à l’exception des cadres. Les professions intermédiaires sont les plus syndiquées (8,9%), mais les plus en retrait (-1,8 point).

 

 

♦ Comme en 2013, les hommes déclarent adhérer à une organisation syndicale plus souvent que les femmes en 2019 (11% contre 9,5%) ; cependant, leur taux de syndicalisation baisse davantage sur la période (-1,2 point contre -0,8 point pour les femmes).

 

♦ La baisse de la syndicalisation entre 2013 et 2019 touche toutes les classes d’âge ; dans le privé, le repli est plus marqué chez les 40-49 ans (-1,3 point) et les moins de 30 ans (-1,2 point).

⇒ Instances paritaires et syndicalisation

♦ Dans la fonction publique, la représentation des personnels dans les instances paritaires est assurée exclusivement par des représentants élus sur listes syndicales là où, dans le privé, le cas échéant, les représentants des salariés dans les instances représentatives peuvent être élus sur des listes non syndicales lors des élections professionnelles.

 

Depuis la réforme de 2008, la légitimité des représentants syndicaux procède des élections professionnelles ; les réformes successives en matière de relations sociales ont en outre promu la négociation d’entreprise. : 38% des salariés du privé ont voté sur le cycle 2017-2020, contre près de 43% sur celui de 2013- 2016 ; dans la fonction publique, c’est le cas de 50% des agents en 2018, contre 53% en 2014.

 

♦ Parmi les salariés qui déclarent travailler dans un établissement couvert par des représentants du personnel en 2019, 23% affirment avoir participé à une discussion avec des élus ou des délégués syndicaux sur les problèmes liés à leur travail au cours des douze derniers mois (contre 25% en 2013). C’est le cas de plus de la moitié des syndiqués (54%, contre 59 en 2013), et de 19% des non-syndiqués (vs 21).

 

♦ 59% salariés syndiqués se considèrent comme de simples adhérents et déclarent n’avoir jamais ou rarement participé aux activités de leur syndicat au cours des 12 derniers mois (vs 51% en 2013) ; à l’opposé, 22% déclarent s’être impliqués de manière régulière, en recul de 9 points. Parmi eux, 71% ont au moins un mandat.

28% des salariés qui déclarent adhérer à un syndicat détiennent au moins un mandat d’élu ou de délégué syndical ; cette proportion est plus élevée parmi les syndiqués du secteur privé (31%), que du public (25%).

 

La participation aux activités de leurs organisations syndicales ne diffère pas significativement entre les salariés du public et du privé.

 

Pour en savoir davantage : Léger repli de la syndicalisation en France entre 2013 et 2019 : dans quelles activités et pour quelles catégories de salariés ? (travail-emploi.gouv.fr)