Méthodologie : 3 sous-populations interrogées :
– 326 dirigeants d’entreprise interrogés par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI entre le 21 mai et le 5 juin ; la représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille d’entreprise.
Profil : 55% hommes ; 48% 50 ans et +, 25% 40-49 ans, 27% moins de 40 ans ; 41% services, 30% HCR/commerce/transport et 29% BPT/industrie ; 87% de 1 à 5 salariés, 13% de 6 à 9.
– 339 Indépendants comprenant tous les travailleurs non-salariés, professions libérales et dirigeants d’entreprises de 0 salarié, interrogés par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI entre le 21 mai et le 5 juin.
Profil : 49% hommes ; 62% 50 ans et +, 23% 40-49 ans et 15% moins de 40 ans ; 69% services, 25% HCR, commerce, transport et 6% BTP/industrie ; 60% artisan, commerçant, 26% libéraux et 14% sans salarié.
– 205 Médecins généralistes interrogés par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI entre le 21 mai et le 5 juin ; l’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, et de région de d’exercice.
Profil : 47% hommes ; 48% plus de 55 ans, 34% moins de 45 ans et 18% de 45 à 54 ans ; 93% en libéraux et 7% en mixte.
Les chefs d’entreprise femmes et ceux âgés de 40 à 49 ans s’identifient comme les plus vulnérables.
⇒ Les priorités des chefs d’entreprise.
♦ Un 1er groupe de priorités, exprimée parmi celles proposées par l’enquête, vise l’épanouissement du chef d’entreprise : mieux concilier sa vie professionnelle et sa vie personnelle, le bien être au travail, et s’épanouir dans son activité professionnelle, que l’on soit chef d’entreprise en société, indépendant ou médecin.
Un second groupe composé des priorités simplification administrative, protection sociale, et sécurisation des revenus est jugé moins important.
Noter que les médecins sont ceux qui formulent les priorités avec le plus d’intensité ; les dirigeants sont aussi plus sensibles à la sécurisation de leurs revenus (37% vs 27 médecins) et à la simplification des démarches administratives et fiscales (45% vs 38 les indépendants).
♦ Les priorités selon le sexe.
Les femmes sont plus sensibles à leur bien-être que les hommes ; par contre les dirigeants hommes et les femmes indépendantes sont plus soucieux de la conciliation vie professionnelle et vie personnelle ; quant à s’épanouir dans son travail, ce sont plutôt les femmes dirigeantes et les indépendants hommes qui le formulent le plus.
Enfin, ce sont aussi les femmes qui sont les plus inquiètes de la conjoncture, pour leur activité professionnelle.
♦ Les priorités selon l’âge.
Les 40-49 ans sont les plus sensibles à mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle, qu’ils soient dirigeants ou indépendants (66 et 64%), alors que les moins de 40 ans privilégient leur bien-être (79% les indépendants et 60 les dirigeants). Par contre, les 50 ans et plus sont plus soucieux que leurs ainés, de leur protection sociale et de la simplification administrative et fiscale.
Les dirigeants sont les plus inquiets de la conjoncture et des conséquences pour l’entreprise. Ceci étant, cela ne les décourage pas, dirigeants comme indépendants, à poursuivre en tant que chef d’entreprise.
♦ Noter que les différences de priorité sont assez proches entre ceux en profession libérale et les autres indépendants, même si les libéraux expriment avec davantage d’intensité leurs priorités.
Par ailleurs en termes d’activité, ce sont ceux du BTP/industrie qui disent plus intensément leurs priorités.
⇒ Les vulnérabilités des chefs d’entreprise : leurs perceptions.
♦ De manière générale, les femmes se sentent trés ou assez vulnérables (67-71%, quelque soit leur statut vs 53-62 les hommes), tout comme les 40-49 ans, notamment les dirigeants (77% vs 54-58 les autres âges) et les indépendants (68%, qui ajoutent les moins de 40 ans avec 69%, vs 59 les 50 ans et plus).
Noter que les libéraux craignent un peu moins leur vulnérabilité (59% vs 63 les autres indépendants), alors que les dirigeants du BTP/industrie la craignent davantage (79% vs 56-61 les autres activités).
♦ En termes de protection sociale, la situation est assez proche de la situation précédente : les femmes sont aussi celles qui se perçoivent plus vulnérables (62-71% vs 60-62). Les dirigeants de 40-49 ans se disent aussi plus vulnérables (70% vs 60 les 50 ans et plus et 49 les moins de 40 ans) alors que les indépendants se sentent vulnérables à tout âge (68-69%), un peu moins les 50 ans et plus (avec 64%).
Les dirigeants de l’industrie/BTP s’affirment comme les plus vulnérables (72% vs 53-56 les autres activités), Par contre, les libéraux et les autres indépendants ne manifestent pas de différences (65% les 2 situations).
♦ Les indépendants, dont les libéraux, se perçoivent beaucoup moins avantagés que les salariés vs les dirigeants en société (60-65% vs 45).
♦ Le plus craint est la longueur d’arrêt d’activité qui met l’entreprise en péril (entre 79 et 87%), puis la perte de revenu lors de leur retraite (79-81%), quelque soit leur statut,
Les femmes dirigeantes sont celles qui s’en inquiètent le plus (82-85% vs 76-77 les hommes), et plus encore les femmes indépendantes (87% vs 71-75).
Les dirigeants (hommes et femmes réunis) de 40 ans et plus craignent davantage (81-88% vs 68-76 les moins de 40 ans), alors que les indépendants ne connaissent pas de fortes différences dans ces 3 tranches d’âge (77-83%). Les libéraux craignent plutôt un peu moins que les autres indépendants, tout comme les services au regard des autres activités.
⇒ Les difficultés de prise en charge rencontrées.
♦ 61% des dirigeants ont rencontré au moins une difficulté vs 58% les médecins et 52 les indépendants.
♦ Il s’agit surtout des arrêts de travail (48-58%), des soins médicaux pour leur santé physique (38 et 43% vs 27 pour les médecins), moins des soins médicaux pour leur santé mentale (28-39%) et des soins hospitaliers (28 et 35%, mais 8 pour les médecins, ce qui est fort compréhensible). Les dirigeants ont rencontré davantage de difficulté dans ces domaines (35-48% vs 26-52 les indépendants).
Les dirigeantes femmes ont rencontré davantage de difficulté (67% vs 56) , tout comme les indépendantes (57% vs 44).
Ces difficultés décroissent au fil des âges chez les dirigeants (70, puis 61 et 55%), et plus modérément chez les indépendants (63, 52 puis 47%).
♦ Suivent le peu de pertinence de recourir aux prestations maternité ou paternité au regard des risques de perte financière pour l’entreprise (arrêt plus ou moins partiel) selon 69 à 74%.
49 à 58% évitent certaines activités pour prévenir ou réduire le nombre d’accident du travail et la durée d’éventuels arrêts de travail et 50% certains frais médicaux (hors les médecins dans ce dernier cas).
⇒ Les garanties de la couverture actuelle en cas d’arrêt de travail de longue durée.
♦ Si la couverture des soins est jugée suffisante (76% pour les médecins, 70 pour les dirigeants mais 57 pour les indépendants), en revanche les garanties sont perçues insuffisantes pour maintenir la rémunération, assurer la continuité de l’activité professionnelle, pouvoir accéder à un accompagnement psychologique et protéger leur famille, et ce davantage chez les indépendants.
♦ De façon plus fine au regard du sexe et de l’âge des chefs d’entreprises et hors les frais médicaux.
Les femmes perçoivent les garanties insuffisantes, qu’il s’agisse des femmes dirigeantes (56-66% vs 47-56 les hommes) et plus encore les femmes indépendantes (64-81% vs 49-66 les hommes).
Les dirigeants de 40-49 ans sont ceux qui pensent le plus, les garanties insuffisantes (63-71% vs 37-43 les moins de 40 ans et 51-66 les 50 ans et plus) ; la situation est plus disparate chez les indépendants, ou les libéraux sont en meilleure situation (46-68% vs les autres indépendants 60-76).
♦ De façon plus globale, la couverture actuelle est jugée insuffisante qu’il s’agisse des arrêts maladie de longue durée, de l’invalidité ou du décès.
Les femmes y sont toujours plus sensibles, tout comme les 40 ans et plus.
⇒ Le nombre et les types de contrat souscrit.
En nombre de contrat et en type de contrat, les médecins sont proches des dirigeants, alors que les indépendants ont signé moins de contrat et ont été moins soucieux des différents types de contrat offerts.
Majoritairement, un seul contrat a été souscrit, notamment chez les indépendants (que l’on soit homme ou femme et quel que soit l’âge). Par contre, les dirigeants hommes et femmes ont souscrit plus souvent 2 ou 3 contrats, notamment pour les plus de 40 ans (hommes ou femmes), alors que chez les indépendants l’âge ne semble pas avoir d’influence.
Le type de contrat souscrit concerne en 1er lieu la prévoyance, puis une retraite supplémentaire et nettement moins un contrat d’épargne que ce soit pour leurs salariés ou pour eux-mêmes, ou un contrat décès. En ce qui concerne les indépendants, quelque soit le type de contrat, l’adhésion est moins fréquente que pour les dirigeants.
⇒ La maitrise des enjeux à la protection sociale.
Trés majoritairement, que l’on soit indépendant ou dirigeant, femme ou homme et quelque soit l’âge, la demande d’informations claires, précises pour les différentes situations et types de contrat, est sollicitée, parce que leur protection sociale leur parait compliquée.
⇒ Au final, quel indice de vulnérabilité ?
L’indice de vulnérabilité a été construit à partir de 8 indicateurs suivant 3 thématiques :
– l’aspect émotionnel : sentiment de vulnérabilité en termes de protection sociale, sentiment de désavantage en termes de protection sociale par rapport aux travailleurs salariés, sentiment de vulnérabilité face à la perte de revenus à la retraite,
– L’aspect pragmatique : difficultés rencontrées dans la prise en charge médicale / de leurs arrêts de travail, crainte des accidents de travail, crainte d’un arrêt de longue durée,
– L’aspect intellectuel : maîtrise des sujets de protection sociale.
Le calcul de l’indice permet d’aboutir à un chiffre compris entre 0 et 100 : 100 signifiant un état global «d’extrême vulnérabilité» et 0 d’absence de vulnérabilité.
L’indice moyen est assez proche quelle que soit la situation (entre 62,8 et 72,2).
Mais il est un plus élevé chez les indépendants : entre 75 et 100, il est de 49 pour les femmes indépendantes vs 43 chez les femmes dirigeantes et proches pour les hommes (37 vs 39).
Chez les indépendants et les dirigeants, les 40-49 ans ont l’indice le plus élevé (48 et 50) ; mais chez les moins de 40 ans, il est plus faible chez les dirigeants (32 vs 43).
Pour en savoir davantage : https://www.opinion-way.com/wp-content/uploads/2025/09/OpinionWay-pour-Swiss-Life-Indice-de-vulnerabilite-des-travailleurs-non-salaries-Juin-2025.pdf