Que pensent les Françaises de la création d’entreprise par les femmes ?


"Les femmes et la création d'entreprise", France Active, Fédération Bancaire Française, Opinion Way, mars 2024

Méthodologie : échantillon de 1011 personnes représentatives des français de 18 ans et plus, interrogé en ligne sur système CAWI entre le 17 et le 18 janvier 2024 : l’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas (critères de sexe, âges, CSP, catégorie d’agglomération, et région de résidence).

“Sondage Opinion Way pour France Active et la Fédération bancaire Française”

 

Quelle est la population mère sur laquelle est basée l’enquête ? Cette question provient du fait que la plupart des enquêtes plus anciennes font état d’intentions de créer plus modestes en ce qui concerne les femmes. Y aurait-il un changement de comportement des femmes ? Et plus globalement plusieurs items manifestent un décrochage avec les résultats d’autres enquêtes.

L’exploitation plus fine de résultats par tranche d’âge et CSP est impossible parce qu’ils ne peuvent être utilisés pour différencier les femmes des hommes (sauf les colonnes femme et homme) puisqu’ils concernent à priori les femmes et les hommes réunis. En fait, on sait peu de choses sur les femmes qui ont l’intention de créer (2 tableaux sur les 25 pages).

 

Les différences entre les Françaises et les Français sur le thème création d’entreprise sont peu importantes. Celles sur les tranches d’âge et les CSP le sont davantage.

⇒ L’opinion des Françaises, comparées à celles des Français sur le fait de créer une entreprise.

♦ L’intention des femmes de se lancer dans une création d’entreprise : 27% le feraient (22 % les hommes, ce qui est fort inhabituel !), dont 10% dés que possible (7 les hommes), dans quelques années (17 vs 15 les hommes). 

Dans les études très récentes : l’étude Go Entrepreneurs, que conduit aussi Opinion Way, mentionne 26% de femmes et 23% d’hommes,  28% vs 37 d’hommes selon l’enquête Bpifrance, 17% selon GEM, 20% des étudiantes vs 29% les hommes dans l’enquête “l’entrepreneuriat au prisme du genre”, NEMOW Lab, et 26% des étudiantes dans l’enquête Moovje.

 

Noter que femmes et hommes cumulés, ce sont les 25-34 ans qui souhaitent le plus se lancer (54% vs 16 à 37 les autres âges)  et les CSP+ (41 vs 23 les CSP-)

 

Avec qui, selon les Français interrogés, les femmes créeraient elles leur entreprise ?

61% des Françaises disent seules (comme les Français 60) ; 42% avec le conjoint, 37% en famille (vs 34), 32 avec d’anciens collègues (vs 39), avec des amis (33 vs 37) et les collègues actuels (33 vs 34). Et donc peu de différences entre les propositions des Français femmes et hommes (dommage que l’on ne sache pas ce qu’il en est des femmes ayant l’intention de créer !).

 

Quelques repères femmes et hommes cumulés : les moins de 35 ans souhaitent davantage que les plus de 35 ans créer en famille (44-52% vs 34), avec des amis (40-54% vs 24-31), avec des collègues (44% vs 25-34), tout comme les CSP+ : création avec des collègues (40% vs 27 CSP-), avec des amis (39% vs 29) ou avec le conjoint (49% vs 43).

 

♦ Toujours selon les Françaises, les femmes sont plus portées que les hommes à se former, à être conseillées :

33% pour suivre une formation professionnalisante (vs 27 les hommes), 32% à demander conseil et accompagnement (vs 27), à faire part de leurs difficultés à des proches (31 vs 23). Mais comme les hommes, elles testeraient leur idée d’entreprise auprès de leurs proches (27 vs 28) ; comme les hommes, elles demanderaient de l’argent à des organismes de crédit (17 vs 18), ou à des proches (15 vs 13). (Là encore, dommage que l’on ne sache pas ce qu’il en est des femmes ayant l’intention de créer !).

 

Quelques points de repère femmes et hommes confondus : peu de différences selon les tranches d’âge, et assez peu selon la CSP : toutefois les CSP+ testeraient plus souvent l’idée auprès de leurs proches (28% vs 22) ou feraient davantage part de leurs difficultés à leurs proches (29% vs 24).

⇒ Les motivations des femmes 

♦ Les motivations formulées par les Français, comparant femmes et hommes :

 

– D’abord des motivations d’épanouissement personnel (peu de différences femmes/hommes) : concrétiser une idée personnelle (46% les femmes et 48 les hommes), donner plus de sens à sa vie professionnelle (45 les femmes et 44 les hommes), avoir plus de responsabilité (moins les femmes 23 vs 28 les hommes), innover et faire autrement que ce qui existe (23 les femmes et 24 les hommes),

 

– Puis des motivations de confort personnel : gagner de la flexibilité et de la liberté dans l’organisation de son travail (davantage les femmes 42% et 35 les hommes), gagner plus d’argent (35 à égalité hommes et femmes), créer son propre emploi (30 les femmes et 34 les hommes), 

 

– Enfin des motivations sociétales bien plus modestes (dans d’autres enquêtes bien plus conséquentes) : apporter une réponse à un besoin sociétal ou environnemental (20% à égalité femmes et hommes), créer d’autres emplois (15 les femmes et 12 les hommes).

Pour 48% des femmes, il est plus motivant de créer son entreprise que d’être salarié 51% (60% pour les CSP-).

 

♦ Quelques points de repère sur les motivations perçues par les Français femmes et hommes cumulés : 

-Les plus de 35 ans sont plus dans le souci de concrétiser une idée personnelle (43-56% vs 35-37 les moins de 35 ans), de donner plus de sens à sa vie (52-54% les plus de 50 ans vs 28-38), avoir plus de responsabilités (25-28% vs 17-21) ; par contre les moins de 35 ans sont plus motivés par gagner de l’argent (47% vs 33-35).

-En termes de CSP : les CSP+ sont plus portés par le souci de concrétiser une idée personnelle (49% vs 42 pour les CSP-), gagner plus de flexibilité et de liberté dans l’organisation de son travail (44% vs 33), et répondre à un besoin social ou environnemental (22 vs 16), alors que les CSP- sont demandeurs de donner plus de sens à leur vie professionnelle (43% vs 38), et gagner plus d’argent (41 vs 35).

 

♦ Par contre, pour celles qui envisagent de créer, comparées aux hommes qui le souhaitent aussi, les différences sont plus notables : si elles souhaitent plus souvent gagner plus d’argent (54 vs 49) et plus souvent sortir d’une situation précaire (32 vs 26), elles ont moins l’intention de concrétiser une idée personnelle (49 vs 59), de donner sens à leur vie professionnelle (45 vs 52), d’apporter une réponse à un besoin social ou environnemental (29 vs 35), d’opter pour une façon plus humaine de gérer (28 vs 34), et de s’engager sur leur territoire pour créer de l’emploi (27 vs 39) ; les réponses de ces 3 items sont en contradiction avec d’autres enquêtes.

 

♦ Enfin, quelques autres points de repère entre les Françaises et les femmes qui envisagent de créer : celles qui veulent créer mettent plus en avant le souhait de gagner de l’argent (54% vs 35), alors que les 3 autres items formulent peu de différences.

 

⇒ Les raisons proposées par les Français pour ne pas se lancer :

 

♦ Ces raisons manifestent peu d’écart entre les femmes et les hommes, sauf les questions de financement (50%, plus que les hommes 46). A la question, il est plus facile pour une femme que pour un homme d’obtenir un prêt bancaire pour créer son entreprise, 52% des femmes et 66% des hommes répondent ni plus difficile ni plus facile et 39% des femmes plus difficile vs 25% des hommes.

D’autres raisons pour ne pas créer, manifestant dans les autres enquêtes des écarts importants ne le font pas ici ou très modestement : peur d’échouer (femmes 42, hommes 40), peur de se lancer (27 vs 29), besoin d’une formation spécifique (33 vs 34 pour les hommes), incompatibilité avec la vie de famille (34 et surtout les hommes 39).

2 autres raisons  : la complexité administrative (44 et 43) et le manque de soutien de l’entourage (15 et 17) font état d’une grande proximité.

 

♦ Quelques repères avec les résultats femmes et hommes cumulés : les CSP- avancent bien plus le fait de ne pas trouver de financement (57% vs 40 les CSP +), la peur de l’échec (55% vs 43), la complexité des démarches administratives (46% vs 40) ; par contre les CSP+ s’inquiètent davantage de trouver du conseil (40% vs 31) et  l’incompatibilité avec la vie familiale (35% vs 30).

 

Pour en savoir davantage : https://www.franceactive.org/les-femmes-et-la-creation-dentreprise-barometre-france-active-federation-bancaire-francaise-realise-par-opinionway/