Source : données recueillies par l’Acoss via l’Urssaf en charge d’immatriculer les autoentrepreneurs et de recueillir leurs cotisations sociales et donc de connaitre leur chiffre d’affaires.
Les données 2018 mises à disposition étaient beaucoup plus complètes (sexe, âge, ancienneté dans le statut, activité principale ou secondaire….), ce qui n’est plus le cas en juillet 2020 proposant des données à fin 2019.
Les autoentrepreneurs, connaissent des écarts importants de chiffre d’affaires selon les activités et le taux d’activité économique
♦ Fin décembre 2019, on dénombre 1 711 000 inscrits sous ce régime, qu’ils aient ou non déclaré un chiffre d’affaires. Sur un an, leur nombre augmente de 26,5%, après + 15,1% à fin 2018. Pour ajuster ces données, il faudrait tenir compte des entreprises n’ayant déclaré au 31 décembre aucun chiffre d’affaires durant deux années consécutives, soit 94 000, ce qui ramènerait le nombre d’immatriculés” administratifs” à 1 616 000.
♦ Le nombre d’autoentrepreneurs en activité économique au 31 décembre 2019 est de 952 000, en progression de 12% au regard de décembre 2019. 56% ont ainsi concrétisé leur activité contre 63% en fin 2018.
♦ Ces entreprises ont cumulé au cours du 4éme trimestre 2019 un chiffre d’affaires de 4,3Md€ contre 3,5Md€ en 2018. Le chiffre d’affaires mensuel moyen est de 1 500€ (duquel il faut déduire les charges sociales, quelques frais et des achats pour ceux qui font de la revente en l’état).
Je rappelle que contrairement aux autres statuts, l’autoentrepreneur ne peut déduire ses charges de son chiffre d’affaires, ni amortir ses achats de matériel. En revanche, il bénéficie d’un abattement forfaitaire dont le taux varie selon l’activité. Les taux sont les suivants : 71% pour le commerce (achat et vente) et la location de logements, 50% pour les prestations de services et 34% pour les professions libérales (BNC).
♦ Les taux de concrétisation de recettes oscillent selon les activités entre 47 et 82% ; les activités de construction et celles en direction des particuliers sont celles aux taux les plus élevés, alors que celles en direction des entreprises ou d’activités spécialisées comme les activités immobilières et financières connaissent une concrétisation plus modeste.
Je rappelle que prés de la moitié des autoentrepreneurs exercent sous forme d’une activité complémentaire à une activité principale, le plus souvent salariale.
♦ Les chiffres d’affaires mensuel moyen varient eux aussi fortement autour de 1 000€ (services aux personnes, coiffure, activités sportives, arts et spectacles, ventes sur les marchés) à 2 200-3 000€ (activités juridiques, activités immobilières, commerce de gros et BTP).
Le tableau ci-après propose la lecture suivante ; un classement par sous-catégories d’activité, partant de la plus importante vers le plus faible en nombre d’autoentrepreneurs, puis à l’intérieur de chaque catégorie, un classement des activités fines par chiffre d’affaires moyen mensuel allant du plus important au plus petit.
Mais pour observer les revenus imposables, il faut utiliser les taux de déduction forfaitaire, hors pour ceux qui bénéficient du prélevement libératoire forfaitaire sur le revenu ; ainsi un autoentrepreneur de commerce de gros tire un revenu imposable moyen mensuel de 686€, celui qui vend sur les marchés de 281€, ou encore celui exerçant dans l’activité juridique de 1 911€ contre 1 443€ pour qui est installé dans l’activité informatique et 915€ pour qui fait du nettoyage.
♦ L’auto-entreprenariat se développe dans toutes les régions ; les croissances les plus marquées s’observent dans les régions Hauts-de-France (+ 13,9%), Ile-de-France (+ 13,8%) et Pays de la Loire (+ 13,4%).
Les chiffres d’affaires cumulés progressent partout, du fait de la hausse du nombre d’actifs, avec des pics observés en Ile-de-France (+ 26,1) et en région Auvergne-Rhône-Alpes (+ 24%).
Pour en savoir davantage : https://www.acoss.fr/files/Publications/Acoss_Stat/Acoss_Stat_310.pdf