Définitions :
– L’unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être une personne morale, dont l’existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ; une personne physique, qui, en tant qu’indépendant, peut exercer une activité économique.
– Le taux de créations économiques sur une année donnée est égal au ratio entre le nombre de créations économiques sur cette année et le stock d’unités légales sur l’année précédente.
– Le taux de cessations économiques est égal au ratio entre les cessations économiques et le stock d’unités légales sur cette année.
– Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusqu’en 2014) et s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.
Le nombre d’entreprises actives économiquement a progressé de 42% entre 2014 et 2022, notamment du fait des microentreprises.
⇒ Le nombre d’unités légales par nature juridique.
En 2022, le nombre d’unités légales économiquement actives atteint 5,526 millions. Il augmente de 42% entre 2014 et 2022. Cette hausse est plus rapide à partir de 2018 (plus de 4,5% par an) qu’avant (moins de 3% par an), du fait des autoentreprises puis des microentreprises (elles sont 1/3 des entreprises en 2022). Les créations sont plus nombreuses que celles qui cessent.
L’envolée du nombre de micro-entrepreneurs résulte d’un taux de créations économiques très élevé, compris entre 24 et 32% entre 2015 et 2022, et d’un taux de cessations économiques moindre, de 11 à 18% entre 2014 et 2021. Les taux de créations et de cessations économiques des micro entrepreneurs sont nettement plus élevés que ceux des autres entreprises.
Par contre, le nombre d’entreprises individuelles classiques diminue de 8% sur la période 2014-2022, en raison de taux de cessations économiques (7% entre 2014 et 2021) légèrement plus élevés que les taux de créations économiques (6% entre 2015 et 2022) ; de fait on assiste à un transfert des créations vers les microentreprises.
La part des sociétés évolue peu sur la période 2014-2022, passant de 48 à 46%. La part des SARL chute, passant de 70% des sociétés en 2014 à 47% en 2022, tandis que celle des SAS augmente de 17 à 43% et atteint 1 092 000. Les SAS ont une plus grande souplesse pour définir les statuts de l’entreprise et il est plus simple d’avoir de nouveaux investisseurs que pour une SARL.
La part des autres formes de sociétés diminue légèrement, passant de 13 à 11% des sociétés.
⇒ L’évolution selon les activités.
Les secteurs où la croissance du nombre d’entreprises économiquement actives est la plus forte sont souvent ceux où les taux de créations et de cessations économiques sont simultanément les plus élevés.
On y trouve le secteur du transport (notamment les livraisons à domicile), l’informatique et la communication, les services administratifs et de soutien aux entreprises, les activités spécialisées, scientifiques et techniques, l’enseignement et les activités financières et assurances (évolution entre 70 et 113%). Ce sont 36% des entreprises actives.
A l’inverse les activités immobilières, les HCR, la construction, le commerce ont des plus faibles croissances et des taux de créations moyens, légèrement supérieurs aux taux de cessations (évolution entre 16 et 24%) ; ce sont 25% des entreprises actives.
Noter les évolutions entre 2014 et 2022 :
⇒ L’évolution selon les régions.
Le nombre d’entreprises augmente plus fortement en Île-de-France que dans les autres régions de l’Hexagone (+46,9% entre 2014 et 2022), où les taux de créations et de cessations sont également plus élevés que dans les autres régions (15,3% de créations et 9,9% de cessations). Cela s’explique par la surreprésentation en Île-de-France de secteurs avec des taux de croissance élevés (la livraison à domicile, le conseil aux entreprises, l’informatique).
Les régions de l’ouest et du sud sont celles qui ont connu les plus fortes hausses (entre 40,6 et 48%), alors que celles du nord et de l’est ont moins progressé, mais avec des taux honorables (entre 31 et 39%) .
Noter aussi la forte évolution dans les départements d’outre-mer sauf à Mayotte (entre +56 à +60% pour les DOM, hors Mayotte). Cette forte croissance s’explique notamment par celle des services administratifs et de soutien (la location et location-bail d’autres machines, équipements et biens, en lien avec des dispositifs fiscaux au titre d’investissements réalisés outre-mer).
⇒ L’évolution selon la tailles des entreprises.
En 2021, 54% des sociétés économiquement actives en fin d’année emploient au moins un salarié dont 43% entre 1 et 9 et 11% 10 salariés ou plus. La majorité des sociétés (SAS et SARL) sont employeuses (58% des SAS et 55% des SARL) ; en revanche, seuls 29% des autres formes sociétaires le sont (sociétés civiles immobilières, par nature peu employeuses).
Par tranche de taille d’effectifs, le nombre de sociétés augmente plus lentement à mesure que les effectifs employés sont plus élevés. Le nombre de sociétés qui emploient au moins un salarié augment de 19% entre 2017 et 2022, de 15% pour celles qui emploient 10 salariés ou plus et de 12% pour celles qui emploient 50 salariés ou plus (ces dernières représentent 3 à 4% des sociétés économiquement actives) ; le nombre de sociétés non employeuses s’accroît plus fortement (29%).
Dans le secteur des HCR 74% des entreprises ont au moins un salarié : c’est le taux le plus élevé de tous les secteurs.
Les secteurs où la part d’entreprise employant 10 salariés ou plus est la plus élevée sont la santé humaine et action sociale (28%), l’industrie (24%), le transport et entreposage (21%, 57% y ont une activité de transports routiers de fret).
Ceux où le nombre de salariés compris entre 1 et 9 sont sont les plus fréquents (on peut les nommer secteurs traditionnels) : les HCR, les services aux personnes, le commerce et la construction (entre 52 et 61%)
À l’inverse, dans les activités financières et d’assurance et les activités immobilières la part des sociétés sans salarié est la plus élevée (78 et 81%) ; elles présentent des caractéristiques spécifiques : dans les activités financières et d’assurance, 3 sur 5 sont des holdings (qui par définition ne sont pas censées employer de salarié) ; du côté des activités immobilières, un peu plus de la moitié exercent une activité de location de terrain et d’autres biens immobiliers, souvent sous la forme d’une société civile immobilière dans le cadre d’un groupe d’entreprises.
Mon opinion : une approche de cadrage bien utile pour situer le nombre d’entreprises actives, leur évolution 2014-2022, notamment en termes de secteurs d’activité, leur localisation et leur taille.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8540568