Sources :
– le dispositif d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprises (Ésane) et celui sur les liaisons financières (Lifi) gérés par l’Insee;
– les indices des prix de production des services;
– les déclarations annuelles de données sociales (DADS), la déclaration sociale nominative (DSN), les statistiques de la Dares sur les secteurs utilisateurs de l’emploi intérimaire, les fichiers Pôle emploi des déclarations mensuelles des agences d’intérim.
Fin 2018, le secteur tertiaire est le principal utilisateur de l’emploi intérimaire (42%), devant le secteur industriel (38%) et la construction (20%).
⇒ Le nombre d’entreprises
♦ Le secteur de l’intérim compte 1 600 entreprises en 2017. Elles réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires au travers d’unités légales du secteur (93% en 2017); seulement 3% du chiffre d’affaires de l’intérim échappe aux entreprises d’intérim.
Le secteur de l’intérim comporte près de 7 400 établissements employant des intérimaires, en hausse par rapport à 2006.
♦ Les groupes étrangers jouent un rôle important dans le secteur de l’intérim. En 2017, les entreprises appartenant à des multinationales étrangères réalisent 49% du chiffre d’affaires du secteur de l’intérim, une part beaucoup plus élevée que dans l’ensemble des services aux entreprises (18%). 3 principales entreprises du secteur appartiennent à des groupes étrangers (Adecco, Manpower et Randstad). Crit, Proman et Synergie sont les principales entreprises du secteur n’appartenant pas à des groupes étrangers.
⇒ Les données financières
♦ En 2017, le secteur de l’intérim génère un chiffre d’affaires de 31,4Md€ (10% du chiffre d’affaires de l’ensemble des services aux entreprises). À titre de comparaison, le chiffre d’affaires du secteur du placement de main-d’œuvre, activité correspondant à un service de placement permanent, est beaucoup plus faible (0,9Md€).
Depuis 2007, le chiffre d’affaires a évolué passant en indice de 100 à 119,5 en 2016 et 134,3 en 2017 (97,4 à 119,3 puis 125,3 pour les services aux entreprises).
♦ Le taux de valeur ajoutée est nettement plus élevé que dans l’ensemble des services aux entreprises (87% contre 52); la rémunération des salariés représente l’essentiel des dépenses des entreprises; le taux de sous-traitance est de 2% en 2017 (contre 15% dans l’ensemble des services aux entreprises).
Le taux de marge est très faible dans le secteur de l’intérim (taux médian de 4% en 2017).
Le taux d’investissement est également bas (moins de 1% en 2017 contre 15% dans l’ensemble des services aux entreprises).
⇒ Les clients
♦ Les clients du secteur de l’intérim sont quasi exclusivement des entreprises (99% du chiffre d’affaires), alors que les administrations représentent 6% du chiffre d’affaires de l’ensemble des services aux entreprises et les particuliers, 14%. Ces entreprises clientes du secteur de l’intérim n’appartiennent que très rarement au même groupe (5% du chiffre d’affaires contre 18% dans l’ensemble des services aux entreprises); en outre, la part des clients étrangers est très faible (1% contre 14 dans l’ensemble des services aux entreprises), les agences d’intérim ayant essentiellement pour but de satisfaire une clientèle locale.
♦ Fin 2018, le secteur tertiaire est le principal utilisateur de l’emploi intérimaire (42%), devant le secteur industriel (38%) et la construction (20%). Au sein du secteur tertiaire, l’emploi intérimaire se concentre dans les transports et l’entreposage (12% de l’emploi intérimaire total), les services aux entreprises (12%) et le commerce (9%).
♦ Le secteur de l’intérim pâtit de la baisse de l’emploi intérimaire dans l’industrie. Fin 2018, ce dernier est inférieur au niveau atteint fin 2007 (301 000 intérimaires fin 2018 après 310 000 fin 2007), alors qu’il progresse fortement dans le secteur tertiaire (329 000 intérimaires fin 2018 après 231 000 fin 2007).
Toutefois, dans le même temps, le taux de recours à l’intérim est en hausse dans l’industrie, la construction et le secteur tertiaire : Il est globalement de 3% fin 2018, 10% dans la construction, 9% dans l’industrie et 2% dans le tertiaire.
♦ D’une part, les salariés permanents des agences d’intérim recueillent les besoins des entreprises et, d’autre part, ils recrutent les intérimaires et suivent leur parcours en entreprise.
Dans certains cas, les intérimaires sont recrutés comme salariés dans les entreprises utilisatrices : 37% des intérimaires se voient proposer d’autres formes de contrat par les entreprises utilisatrices à l’issue de leur mission.
⇒ Les effectifs
♦ Fin 2016, les entreprises d’intérim comptent 42 900 salariés permanents et 645 000 intérimaires. Parmi ces derniers, 10 900 sont en contrat à durée indéterminée (CDI). Le CDI intérimaire est un nouveau dispositif apparu en 2013.
Le nombre médian de salariés permanents est de trois dans les établissements du secteur employant des intérimaires. 87% de ces établissements ont au plus 5 salariés. Dans une majorité d’entre eux, les profils des intérimaires se concentrent sur un faible nombre de métiers.
♦ Parmi les salariés permanents du secteur de l’intérim, la part des femmes est nettement plus élevée que dans l’ensemble des services aux entreprises (63% contre 48). La part des salariés de moins de 50 ans y est forte (86% contre 76 pour l’ensemble des services aux entreprises). Par ailleurs, la proportion de cadres, professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires est élevée (54% contre 41 dans l’ensemble des services aux entreprises) et 62% d’entre eux sont des femmes. Les cadres sont principalement des spécialistes des ressources humaines et du recrutement et des commerciaux.
♦ À l’opposé, les intérimaires sont majoritairement des hommes (74% vs 48 dans les services aux entreprises hors intérimaires). Parmi eux, la part des moins de 50 ans est élevée (88% vs 76); ils sont à 77% des ouvriers et 9% des cadres et professions intermédiaires (vs 41).
Le salaire horaire brut moyen des salariés permanents (18€) et celui des intérimaires de 13€.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4237301