Méthodologie : L’étude mobilise 4 sources principales : les comptes nationaux annuels, les estimations d’emploi de l’Insee (effectifs salariés), la Dares (déclarations sociales nominatives) et Pôle emploi (déclarations des agences d’intérim).
Le volume de production de l’industrie manufacturière, tout comme les taux de marge ont connu de nettes baisses, notamment au cours des années 2008-2013, pour se rétablir progressivement ensuite et atteindre le niveau de l’année 2000 en 2017.
En 2017, la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière augmente de 1,7% en volume, après +1,4% en 2016, mais croît moins rapidement que le produit intérieur brut (+ 2,2%), tiré par les services marchands.
De fait, la demande intérieure en produits manufacturés ralentit nettement: +1,4%, après +4,2% en 2016 et +3,5% en 2015; la consommation des ménages décélère (1,7% après +2% en 2016).
La production manufacturière en volume progresse de 1,9% (vs +1,6% en 2016), particulièrement dans le secteur fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (+6,1%), la fabrication de matériels de transport (+4,6%), notamment dans la construction automobile et aéronautique, les industries chimique et pharmaceutique (+3,9% et +3,7%).
Elle régresse dans la fabrication de textiles, habillement,cuir et chaussures (–1,6%), et les IAA (-0,5%).
Comparé à 2 000 (indice 100), la production en volume diminue atteignant l’indice de 98,8 en 2017 (en baisse de 1,2%), après avoir atteint l’indice de 104,4 en 2007.
En 2017, comparé à 2000, l’indice est de 113,8 pour le matériel de transport, 103,2 pour les IAA et 94,5 pour la fabrication de biens d’équipement.
Les gains de productivité apparente du travail atteignent 2,4%, vs 3,4% dans l’avant-crise.
Ils sont utilisés dans la restauration du taux de marge (39,1%, au même niveau qu’en 2000), alors que la hausse des frais de personnel demeure faible (1,3%). Les taux sont de 47,8% dans le matériel de transport (vs 38,1 en 2000), de 43,2% dans les IAA (vs 51,4 en 2000), et de 38,1% dans le matériel d’équipement (vs 43,9 en 2000); ces deux derniers secteurs ont connu des baisses des taux de marge au regard des années antérieures.
Les exportations en volume de biens accélèrent fortement (470,7Md€ soit +4,7% après +1,9%), augmentant dans toutes les branches à un rythme proche de 4,5%.
4 branches s’avèrent plus dynamiques : les vêtements, les cuirs et les chaussures, les produits chimiques (incluant les parfums et cosmétiques), avec un peu plus de 6%, en partie grâce à la reprise du marché chinois pour les produits de luxe, les ventes de matériels de transport avec 5,3% (notamment l’industrie automobile sur les marchés allemand, belge et espagnol et les matériels aéronautique et spatial vers l’Asie), alors que les exportations de navires reculent, tout en se maintenant à un niveau élevé; enfin, les exportations de produits agroalimentaires rebondissent grâce aux ventes de vin et de cognac vers les États-Unis et la Chine et de produits laitiers vers la Chine.
Toutefois, le déficit commercial se dégrade fortement (500,3Md€ soit -29,6Md€ en 2017 après -22,9Md€ en 2016), notamment dans les biens d’équipement, mais aussi les matériels de transport (importation des moteurs Rolls Royce, mais aussi celles des marques automobile Dacia, Seat, Skoda et Mercedes, grâce à leurs petites voitures citadines).
Entre 2000 et 2 006, le solde était positif (notamment entre 2001 et 2003 avec en moyenne 19,5Md€) pour se dégrader ensuite et atteindre 31,9Md€ en 2011 et une moyenne de 17,5Md€ entre 2007 et 2017.
En valeur, le solde du commerce extérieur s’améliore dans 4 branches : l’industrie chimique (+1,8Md€), les industries agroalimentaires (+0,6Md€ en un an), l’industrie pharmaceutique (+0,1Md€), et la fabrication de matériels de transport.
Par contre le déficit est important dans le secteur des produits informatiques, électroniques et optiques (16,2Md€) et dans celui de l’habillement et cuir (14,4Md€).
2,8 millions de salariés travaillent dans le secteur de l’industrie manufacturière (11% de l’ensemble de l’économie.).
Comparé à 2000 (indice 100), l’emploi salarié hors intérim a particulièrement chuté dans la fabrication des biens d’équipement (indice 69,2 en 2017), moins dans la fabrication des matériels de transports (80), peu dans les IAA (97,3) conduisant à un indice pour la totalité de l’industrie manufacturière, de 74,1.
Noter que le taux de recours à l’intérim est de 9,9%.
L’industrie crée à nouveau des emplois, hors intérim (+5 400, soit +0,2% en un an) pour la première fois depuis 2000.
Le recours à l’intérim (+39 800 en un an; 7 fois plus que les créations nettes) reste donc privilégié et est en nette accélération : +15% en 2017 après +7,4% en 2016. et +10,1% en 2015.