Méthodologie : un panel d’environ 2,4 millions d’entreprises et 9 453 entreprises répondantes en 2023 (contre 4 671 en 2022, et 2 796 en 2021), garantissant une forte robustesse statistique des résultats dont 3 343 PME et 6 110 TPE (dont 2 056 de 0 salarié) interrogées du 09/03 au 07/04/2023. 8 713 réponses obtenues en ligne et 740 réponses obtenue par téléphone.
Redressement des données sur les axes suivants : taille (6 tranches de taille : 0 salarié, 1-4 salariés, 5-9 salariés, 10-19 salariés, 20-49 salariés et 50-249 salariés), secteur d’activité (12 secteurs), région (les 13 régions de France métropolitaine).
Ou en est-on de la numérisation des TPE et PME : quels équipements, quels apports dans la commercialisation ? le pourquoi du refus du numérique ?
⇒ Le profil des répondants et des entreprises :
57% sont des hommes ; 23% ont moins de 40 ans (dont 5% moins de 30 ans), 25% entre 41 et 50 ans, 34% entre 51 et 60 ans et 19% 60 ans et plus (dont 4% 71 ans et plus).
30% ont le bac et moins (dont 13% un niveau inférieur au bac), 35% bac+2 et 3, 36% au-delà de bac +3.
67% des entreprises ont été crées il y a plus de 10 ans.
34% travaillent exclusivement en B to C, 33% en mixte et 33% en B to B.
56% ont un ou plusieurs projets en cours de réalisation (investissement, recrutement…).
53% souhaitent poursuivre leur développement : surtout les NTIC et l’industrie, les plus de 50 salariés, les plus diplômés, en B to B ; 11% envisagent des changements majeurs, 22% souhaitent garder leur niveau actuel d’activité, 13% changer d’activité ou se retirer, 3% la réduire (9% ne savent pas répondre).
⇒ La perception du numérique
La perception du numérique et des bénéfices associés par les dirigeants de TPE/PME reste positive en 2023 (76% après 81% en 2022 et 68 en 2020). Le numérique facilite la communication avec et entre les employés ou collaborateurs (59% vs 50 en 2020) ; le numérique facilite la communication avec les clients (74% vs 79 en 2021 et 72 en 2020).
Il permet de faire des économies (48% vs 53 en 2020) ; il permet de gagner de l’argent (39% vs 41 en 2021) ; 51% estiment qu’au moins 5% de leurs clients viennent d’internet (79% les HCR, 68% les services aux personnes, 56% les 0 salariés, 60-62% les moins de 40 ans, 56% les B to B).
35% disent être passionné par le numérique et les nouvelles technologies (35% vs 42 en 2020).
Mais aspects négatifs : pour 48% il y a la crainte de perdre ou de se faire pirater des données ; il fait aussi perdre plus de temps qu’il ne m’en fait gagner (19% vs 12 en 2021). 61% ont une solution de cybersécurité (sécurité informatique traditionnelle) et 44% une solution cloud qui fournit un certain niveau de sécurité(minimiser, prévenir les menaces, protéger le stockage des données contre le piratage, système de double authentification …).
18% disent être en retard par rapport aux autres entreprises du même secteur.
⇒ L’équipement numérique
♦ 90% ont un des outils de gestion dont 72% disposent d’un logiciel de gestion comptable, 69% d’un logiciel de facturation, 41% de terminaux de traitement, 31% d’un logiciel de caisse, et 26% d’une solution de paiement en ligne.
39% des entreprises envoient au moins la moitié de leurs factures dans un format électronique permettant leur traitement automatique. Ce sont plus souvent les NTIC (59%), et ceux de l’Ile-de-France (50%).
♦ 39% des outils de gestion de la production, des achats, et de logistique : 26% ont un logiciel pour traiter les achats et les stocks, 25% un logiciel de gestion des commandes et livraisons, 25% un logiciel de gestion de la production ou pour la maintenance.
♦ Et 73% Outils collaboratifs : 70% des outils collaboratifs : 57% une messagerie instantanée, 45% une plate-forme d’échanges, 34% des outils de collaboration professionnelle, 27% un intranet.
♦ Pour la gestion de l’entreprise, 44% disposent de solutions cloud (ou informatique en nuage), 26% de logiciel de gestion multi-usage, 23% de solutions d’échange de données (EDI, API, autres), 11% de solutions d’analyse de données décisionnelles et 5% de solutions d’intelligence artificielle.
⇒ Un zoom sur les très petites tailles d’entreprise.
Les entreprises de 0 salarié se distinguent des 1-4 salariés par une présence plus forte sur les réseaux sociaux (outil de référencement et outil de vente), un référencement gratuit sur internet, une plateforme d’échanges, une messagerie instantanée, des outils de collaboration professionnelle et ont plus souvent une solution cloud. Ils sont surreprésentées dans les secteurs de l’agriculture, de la construction et des HCR.
En revanche, leur taux d’équipement est inférieur à celui des 1 à 4 salariés pour les logiciels spécifiques : gestion comptable, logiciel de facturation, logiciel d’achat, d’approvisionnement et de stock, logiciel de gestion de commande, livraison et suivi de colis, solution de cybersécurité.
⇒ Le numérique et la commercialisation
♦ Pour 67% le site internet présente l’activité de l’entreprise ; 79% les NTIC, l’industrie 77%, le commerce 77%, les 50 à 250 salariés 87% vs les moins de 5 salariés (62-63%), 73% les moins de 30 ans vs 58% les 71 ans et plus, les bac +2 et au-delà 71%.
Les bénéfices attendus d’un point de vue commercial : se faire connaitre (47%), trouver des clients (31%), l’image de marque de l’entreprise (17%), échanger avec les clients (6%), fidéliser les clients (5%). Et d’un point de vue organisationnel : gagner du temps (8%), optimiser les coûts de communication (6%) et son efficacité (3%).
♦ 61% ont un compte sur réseaux sociaux : 19% dispose d’un site internet de vente en ligne, 12% une solution de commande en ligne et retrait en magasin, 10% font de la vente sur les réseaux sociaux et 7% sur les places de marché.
Les bénéfices attendus d’un point de vue commercial : se faire connaitre (39%), trouver des clients (24%), l’image de marque de l’entreprise (17%), échanger avec les clients (13%), fidéliser les clients (8%). Et d’un point de vue organisationnel : gagner du temps (5%), optimiser les coûts de communication (8%) et son efficacité (4%).
24% y ont recours au moins une fois par jour, 37% au moins une fois par semaine, 18% au moins une fois par mois. Ceux qui y ont recours au moins une fois par semaine sont plus souvent : des entreprises du commerce (73% vs 47 pour la construction), les 50 à 250 salariés 70% (vs les 5 à 9 salariés 58%), les moins de 30 ans 72% (vs les 71 ans 46%), les Bac+3 et au-delà 64%.
Noter que l’aspect fidélisation et échange avec les clients est plus attendu quant au recours aux réseaux sociaux, alors que la visibilité et l’acquisition est plus le fait du site internet.
♦ 27% des entreprises disposent au moins d’une solution de vente en ligne (même niveau qu’en 2022), conduisant à 18% du chiffre d’affaires. Le site marchand reste la solution la plus utilisée (19%), aux cotés de la solution de commande en ligne et retrait en magasin (12%), de la vente sur les réseaux sociaux (10%) ou sur une place de marchés (7%).
La vente en ligne sur le site (19%) concerne plutôt : le commerce (36%), les HCR (35%), et peu la construction (6%) ou les services à la personne (4%) ; c’est plus le fait des 31 et 40 ans (26%).
Pour 14% elle permet de gagner de nouveaux clients : 29% pour les HCR, 28% pour le commerce et peu pour la construction (3%) et les services à la personne (2%) ; c’est plus le fait des 10-19 salariés et des 50-250 salariés (20%), plus le fait des 31 à 40 ans (20%).
40% des entreprises déclarent que le numérique les aide à se démarquer de la concurrence (59% les NTIC,47% les 20-49 salariés, 53% les moins de 30 ans, 49% les plus diplômés), alors que 40% disent non et que 20% ne savent pas répondre.
⇒ Pour 52% l’utilisation du numérique n’est pas pertinent.
♦ Celle d’un site internet : les raisons les plus cités sont le coût (19%), le retour limité sur investissement (18%), la priorité à d’autres projets (15%), l’effort continu de mise à jour (13%), la complexité (11%), un autre type de référencement (10%), la peur d’être victime d’actes de malveillance ou de piratage (4%) et la difficulté de trouver un professionnel qui pourrait m’aider à le mettre en place (3%).
Cette proportion de 52% varie : c’est le fait des activités financières (75% et peu des HCR (24%), des 1 à 4 salariés (54% vs 15 pour les 50 à 250 salariés), des plus de 60 ans 56% mais tout de même de 41% des moins de 30 ans, des bac +2 ou +3 (56%) et des B to B 66% vs BtoC 44%.
♦ Pour 60% le recours aux réseaux sociaux n’est pas pertinent pour leur métier ; cela concerne plutôt : les activités financières (78%), les 1 à 4 salariés (64% vs les 50 à 250 salariés 46%), les 31 à 40 ans (68%), ceux travaillant en B to B (71%).
⇒ Projets en direction du numérique
♦ Quels types de projet :
-Améliorer l’accès au numérique par l’acquisition de nouveaux matériels ou logiciels (22%) dont les 50-245 salariés (41%), les NTIC (30%), l’industrie (30%), acquérir un logiciel multi-usages (9%),
-Améliorer la visibilité de l’entreprise et la vente : communiquer sur les réseaux sociaux (17%), être référencé sur internet (moteurs de recherche, annuaires, réseaux sociaux..12%), trouver des clients sur internet (11%), vendre des produits et des services en ligne (8%), avoir un site internet (6%),
-Gérer son activité numérique : définir ou redéfinir ma stratégie numérique (11%), sécuriser les données et le site internet (11%), gérer ses données pour mieux connaître ses clients, son activité (7%),
-Se faire accompagner pour (re)démarrer les activités avec le numérique (2%).
♦ Quel budget ?
En 2022, le budget consacré au numérique par les entreprises est comparable à celui de 2021 : 24% n’ont rien dépensé, 37% ont dépense moins de 1 000€, 40% plus de 1 000 € en 2022 (41% en 2021), dont 14% plus de 5 000 € (14% en 2021).
En 2023, 33% des entreprises prévoient de dépenser moins de 1 000€, 43% plus de 1 000€ (47% en 2022) dont 14% plus de 5 000€ (16% en 2022).
⇒ Quels accompagnements ?
♦ Comment sont-ils accompagnés ?
64% des entreprises souhaitent être accompagné en numérique (38% en interne, 26% par un prestataire, globalement en baisse de 7 pts par rapport à 2022), 5% s’y emploient par la formation ou par un recrutement. Noter que 31% n’ont aucun projet (notamment des dirigeants de 61 à 70 ans).
L’accompagnement en interne (38%) est davantage le fait des NTIC (80%), des 50-245 salariés (48%), du B to B (47%), des dirigeants de moins de 40 ans (45%), des diplômés bac et plus (44%).
♦ Vers qui vont-ils ou iraient ils pour être accompagnés ?
Selon les dirigeants, 42% ayant des projets numériques pensent recourir à leurs réseaux professionnels (+3 pts) ou personnels (13%, -8 pts) ou encore à leur expert-comptable (10%, +3pts), peu par les CCI ou CMA (7%), ou par France Num (7% , de fait 14% seulement connaissent France Num), ou des collectivités territoriales (3%).
En ce qui concerne l’appel à des prestataires, 81% privilégient un prestataire français pour les services, dont 56% un prestataire de proximité. Pour les logiciels, ces proportions sont inférieures : 65% (France) et 24% (local).
⇒ Sobriété et souveraineté numérique
40% conduisent des actions en ce sens ; ce sont plutôt des NTIC (56%), des 50-250 salariés (55%).
⇒ En conclusion, une typologie
♦ 4 types d’entreprise selon le niveau d’équipement et les projets en numérique :
-Les entreprises “dynamiques” (22% et +6 points) : équipées, avec de très nombreux projets de numérisation. Elles sont sur-représentées parmi les entreprises du Commerce, IAA, Industrie, et HCR ; elles ont plus de 10 salarié, avec des dirigeants plutôt jeunes (27% ont moins de 40 ans contre 22% en moyenne) et de niveau de formation un peu plus élevé (Bac+2/+3 et > Bac+3).
-Les entreprises « matures » (26% des entreprises, -5 pts) : bien plus équipées que les autres, mais avec peu de projets de numérisation, elles sont sur-représentées parmi les entreprises des NTIC, assurance-finance, commerce, et services aux entreprises ; elles sont de plus grande taille (au moins 20 salariés), avec des dirigeants plus jeunes (31% < 40 ans) et
de niveau de formation plus élevé (> Bac+3).
-Les entreprises « en potentiel » (31% et +4 pts) : moins équipées que les autre et avec peu de projets de numérisation, elles sont sur-représentées parmi les entreprises de l’Agriculture, des IAA, du BTP, du Transport et des HCR ; elles ont peu plus souvent de 1 à 4 salariés, avec des dirigeants un peu plus âgés, et de niveau de formation plus faible.
-Les entreprises « réticentes » (21% des entreprises, -5 pts) : moins équipées que les autres et quasiment pas de projets de numérisation, elles sont sur-représentées parmi les entreprises artisanales, et ont plus souvent entre 1 et 4 salariés, avec des dirigeants plus âgés (38% > 60 ans) et un niveau de formation moins élevé (< Bac).
♦ Une autre typologie en 4 groupes selon le niveau de numérisation et la dynamique de projets numérique :
-Les entreprises dynamiques (16%) : plutôt numérisées (10% à 20% au dessus du niveau moyen), avec de très nombreux projets de numérisation (4 à 5 fois le niveau moyen) et un niveau de compétences moyen (interne 40%), elles sont sur-représentées parmi les entreprises du commerce, IAA, transport ; on y trouve davantage de 0 salarié, avec des dirigeants sont plus jeunes et de niveau de formation dans la moyenne.
–Les entreprises matures (31%) : bien plus numérisées que les autres (1,5 à 2 fois le
niveau moyen), mais avec peu de projets de numérisation (3 à 10 fois moins que la moyenne et un niveau de compétences élevé (interne 58%), elles sont sur-représentées parmi les entreprises des NTIC et de l’assurance-finance. Ce sont habituellement des PME, dont les dirigeants sont plus jeunes (moins de 40 ans) et de niveau de formation plus élevé (48% de
supérieur à Bac+3, contre 34% en moyenne).
-Les entreprises en potentiel (27%) : beaucoup moins numérisées que les autres (2 à 3
fois moins que la moyenne), elles ont peu de projets de numérisation (2 à 5 fois
moins que la moyenne), un faible niveau de compétences (interne 20%). Elles sont sur-représentées parmi les entreprises de l’Agriculture, des IAA, du BTP, du
Transport. Elles ont souvent de 1 à 4 salariés, avec des dirigeants plus âgés que la moyenne,
et de niveau de formation plus faible (29% n’ont pas le bac, contre 13% en moyenne).
-Les entreprises réticentes (26%) : plutôt moins numérisées que les autres (10% à 30% en
dessous du niveau moyen) et n’ayant quasiment pas de projets de numérisation (10 à 50 fois moins que la moyenne), leur niveau de compétences est moyen (interne 40%). Elles sont surreprésentées parmi les entreprises des Services à la personne, de l’artisanat, du B to C ; elles ont plus souvent entre 1 et 9 salariés, avec des dirigeants d’un âge dans la moyenne,
et un niveau de formation plus élevé (Bac+2/Bac+3).
Pour en savoir davantage : https://www.francenum.gouv.fr/guides-et-conseils/strategie-numerique/comprendre-le-numerique/barometre-france-num-2023-ou-en-sont