Méthodologie : les éco-activités regroupent les activités économiques qui produisent des biens ou services ayant pour finalité la protection de l’environnement ou la gestion durable des ressources naturelles.
Sources de données :
- SDES : comptes de la dépense de protection de l’environnement,
- Insee : EAP (enquêtes annuelles de production), Ésane, Comptes nationaux, COFOG (dépenses des administrations publiques par fonction),
- Douanes et Eurostat pour le commerce extérieur,
- Agence Bio sur les exploitations certifiées Agriculture biologique,
- Céreq, base Reflet ; MENJ, MESR, bases BCP et Sise, Insee, comptes nationaux et Ésane pour l’estimation des montants consacrés aux formations environnementales.
Les fortes progressions sont à observer dans les secteurs agriculture bio, production d’énergies renouvelables, protection de la biodiversité et récupération de matériaux recyclables.
En 2020, les éco-activités représentent 2,2% de la valeur ajoutée de l’ensemble des activités économiques et 2,4% de l’emploi total en France. La valeur ajoutée des éco-activités a presque doublé entre 2004 et 2020 en euros courants : hausse de 91% contre +35% pour l’ensemble des branches. Hors inflation, les progressions sont respectivement de 57% et de 11%.
⇒ 4 éco-activités couvrent 65% des emplois EQTP
Les éco-activités emploient 641 350 personnes en équivalent temps plein (ETP) en 2020 ; ils étaient un peu moins de 400 000 en 2004 et 553 000 en 2014 et donc des progressions de 61% et de 16% au regard de 2022.
L’agriculture biologique est le secteur qui regroupe le plus d’emploi (140 179, 22% des effectifs des éco-activités) et celui qui a le plus progressé entre 2004 et 2020 (4,6 fois plus) et même entre 2014 et 2020 (doublement).
Il est suivi par les activités “maîtrise de l’énergie” (rénovation énergétique des bâtiments, installation de chaudières à condensation, fabrication d’équipements sobres en énergie, etc.) avec 95 732 emplois (forte progression entre 2004 et 2020, avec 1,5 fois plus d’emploi mais stabilité entre 2014 et 2020).
Puis la gestion des déchets (91 250 ETP), en progression plus modeste (un coefficient multiplicateur de 1,30 entre 2004 et 2020 et la stabilité entre 2014 et 2020).
Et enfin la production d’énergies renouvelables (89 750 ETP), en forte progression : une coefficient multiplicateur de 2,69 entre 2004 et 2020 (le plus fort après l’agriculture biologique) et une belle progression entre 2014 et 2022 (coefficient de 1,36).
4 secteurs sont à la baisse voire stables : la gestion des eaux usées, la gestion durable de la forêt, la protection des radiations, et la gestion des ressources en eaux.
2 secteurs sont en forte progression, quoique leurs effectifs comptent peu dans le flux global des effectifs (8,6%) : la protection de la biodiversité et des paysages (coefficient de 1,81 au regard de 2004 et de 1,15 au regard de 2014) et le recyclage des matériaux (coefficient de 1,67 au regard de 2004 et de 1,11 au regard de 2014).
⇒ Les éco-activités selon les branches en 2020
♦ 52% des emplois concernent la protection de l’environnement, 36% la gestion des ressources et 12% l’administration, la R&D et l’ingénierie. Parmi les emplois de services exercés dans les éco-activités, davantage relèvent des administrations publiques (59%) que du secteur privé (41%).
♦ Près d’un quart des emplois (23%) est situé dans la construction. Cela porte sur des travaux de rénovation énergétique des logements, d’installation d’équipements énergétiques (pompes à chaleur, panneaux photovoltaïques), de construction de centres de tri des déchets, de remplacement et entretien des canalisations pour la collecte des eaux usées, etc. La fabrication ou production de biens (produits manufacturés, électricité ou chaleur renouvelable, récupération de matières de recyclage) représentent 15% des emplois.
♦ L’emploi dans l’agriculture biologique constitue 18% des emplois agricoles (multipliés par depuis 2004). 7% dans l’industrie manufacturière. Dans la production d’énergie, 24% des emplois relèvent des éco-activités, contre 14% en 2004. Il s’agit notamment des emplois assurant l’exploitation et la maintenance des équipements fournissant de l’énergie renouvelable (filières éolienne, photovoltaïque, bois-énergie, et dans une moindre mesure, la géothermie et le biogaz, dont l’essor est plus récent).
Les éco-activités représentent 8% des emplois de la construction en 2020, contre 6% en 2004. Il s’agit notamment des emplois relatifs à la rénovation énergétique des logements ou à la construction d’équipements de traitement des eaux usées ou des déchets (stations d’épuration, déchetteries). La progression de ces emplois est en partie stimulée par le contexte réglementaire avec la mise aux normes de stations d’épuration des eaux usées ou les mesures de soutien à l’isolation des logements.
⇒ La France est en dessous de la moyenne européenne.
Le verdissement de l’économie paraît plus avancé dans les pays scandinaves : parts de 7,2% de la valeur ajoutée dans les éco-activités en Finlande, 4,6% en Suède et 3,7% au Danemark, ainsi qu’en Estonie et en Autriche.
La Finlande se détache nettement des autres pays de l’UE par la place prise par les activités de production d’énergies renouvelables et de maîtrise de l’énergie : la part de ces activités dans la valeur ajoutée totale (1,7% chacune) est près de 3 fois plus élevée que la moyenne de l’UE. Par ailleurs, la part de la gestion des aires forestières dans la valeur ajoutée totale (1%) est la plus élevée de l’ensemble des pays de l’UE.
Les activités de production d’énergies renouvelables et de maîtrise de l’énergie sont également surreprésentées en Autriche et en Estonie. Par ailleurs, dans ces deux pays, les activités de protection des sols et des masses d’eau dégagent une valeur ajoutée relative nettement plus élevée que celle de l’UE.
Pour en savoir davantage : https://infoartisanat.artisanat.fr/index.php?lvl=notice_display&id=38967