36% des Français ont envie d’entreprendre; 12% ont un projet concret.


"Baromètre envie d'entreprendre", Invest Partners, le Figaro Economie, novembre 2017

Méthodologie : cet observatoire semestriel consiste en une étude d’opinion menée auprès d’un vaste échantillon représentatif de la population française (5 003 personnes de 18 ans et plus), au sein duquel les opinions des entrepreneurs sont regardées en priorité, qu’il s’agisse d’aspirants à l’entrepreneuriat (personnes ayant la volonté de créer une entreprise) ou des personnes déjà engagées dans un projet concret de création d’entreprise.

Sondage réalisé par Viavoice, en ligne, du 24 au 31 octobre 2017. Représentativité par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession de l’interviewé, région et catégorie d’agglomération.

L’indice entrepreneurial proposé par ce baromètre est le % des personnes ayant envie d’entreprendre X par le % des personnes ayant un projet concret.

 

L’indice entrepreneurial est en novembre de 432, le plus élevé depuis novembre 2014 (370 en novembre 2014, 328 en moyenne lors des 5 baromètres suivants).

36% disent avoir envie de créer leur entreprise, s’ils en avaient l’opportunité (37% en novembre 2014, 33% en moyenne dans les 5 baromètres suivants). parmi ces personnes, 32%, soit 11,5% de l’ensemble des français, disent avoir un projet concret (10,4% en novembre 2014, 9,8% en moyenne pour les 5 baromètres suivants).

36% de celles qui ont un projet concret choisiraient l’autoentrepreneuriat, 35% l’entreprise individuelle et 25% la création en société.

 

Plusieurs facteurs expliquent une telle progression de l’indice :

 

-Une explication politique en forte hausse : 34% des personnes souhaitant créer leur entreprise considèrent la politique actuelle comme un atout, en très forte hausse de 22 points (mais 44% estiment qu’elle demeure un frein) et 20% que la politique actuelle de l’UE est un atout.

 

-Une explication économique :

 *67% pensent que l’évolution des modes de vie et de consommation est un atout

 *Même atout important, le secteur d’activité dans lequel ils envisageraient de créer (63%)

 *Une conjoncture favorable (26% en France, 27% dans le monde, 25% dans l’UE, mais 51 à 61% pensent que c’est un frein),

 

-Une explication du fait de l’appui aux entreprises par les banques (capacité des banques à financer 23%, mais frein pour 62%)

 

-Une grande confiance dans les futurs entrepreneurs et leur exemple :

 *84% (dont 33% tout à fait) pour réinventer de nouveaux modes de consommation, et 75% (dont 19% tout à fait) estiment que « les entrepreneurs qui créent leur entreprise aujourd’hui en France participent à transformer le pays en inventant le monde et les modes de vie de demain” 

 *88% pour relancer l’économie locale au sein des territoires, 83% pour relancer la production et l’industrie,

 *85% (dont tout à fait 37%) pour réinventer de nouveaux modèles économiques plus responsables (88%), 80% pour trouver des solutions aux problèmes environnementaux, 

 *75% (dont 19% tout à fait) affirment que « les entrepreneurs qui créent leur entreprise aujourd’hui en France constituent des modèles pour le reste de la société ».

 

En quoi l’entrepreneur est modèle ? 

-Ses qualités humaines (écoute, relationnel) pour 61%

-Sa créativité (49%), sa vision de l’avenir (39%)

-Son courage et la prise de risques (44%)

-Le travail et le dépassement de soi (39%)

-L’expertise et ses qualités techniques (34%)

 

Alors quel profil ? Ce sont les attentes de la société qui s’expriment :

-Responsable, sensible aux enjeux sociaux et environnementaux (49%), charismatique, proche des gens (35%), notamment entrepreneur en zone rurale (28%), en quartier difficile (19%), 

-Innovant en proposant de nouveaux produits et concepts (44%), visionnaire, anticipant l’évolution de la société (44%), un créateur de start-up dans le digital (16%),

Une possibilité largement ouverte :

-28% le voient comme ex chômeur ou ancien salarié en reconversion, ou issu d’un milieu défavorisé (15%), 

-Une femme (21% et pas seulement un homme 10%), un autodidacte (20%), une personne issue de milieu défavorisé (15%), un jeune qui sort d’études (13%),

-Mais aussi un expert particulièrement doué dans son domaine (26%); âgé de plus de 40 ans (21%), 

-Peu issu d’une famille riche (4%), ou issu d’une grande école (4%).

 

Revenons aux porteurs de projet concret (11,5% des créateurs)

 

Par quoi sont-ils motivés ?

-être libre, indépendant (51% +5 points au regard des 3 derniers baromètres), 

-S’épanouir (43%, +7 points), exploiter davantage ses compétences et sa créativité (25%), concrétiser une idée, une vision qui tient à cœur (25%), vivre une aventure, des défis (22%,+5 points)

-Gagner de l’argent (30%)

-Se sentir utile à la société (13%), transmettre quelque chose à l’avenir (11%)

-Changer les choses (7%), innover (6%)

-Diriger des personnes, des équipes (6%), réaliser un  travail en équipe (6%)

 

Quels secteurs d’activité envisagent-ils ? Des réponse en déconnexion avec la réalité des  créations

On y trouve nettement plus de projet dans la restauration (HCR), la santé/éducation, les activités récréatives et artistiques, l’informatique et communication, et l’immobilier et nettement moins dans les services aux entreprises et le BTP.

Pourquoi ce décalage ? Une question de qualité de l’échantillon (usage en ligne oubliant pour partie des porteurs de projet plus manuels) ou un décalage avec la réalité ?

A quelles valeurs sont-ils personnellement attachés ?

4 valeurs clés ; le liberté/ l’indépendance (37%), l’effort/le courage (36%) et la morale/l’éthique (32%), la détermination (22%), conjuguée avec la confiance en soi (21%) pour réussir (19%). Viennent ensuite la bienveillance (28%), la solidarité/le partage (24%), la modestie (22%), l’esprit collectif (14%), mais aussi l’ordre (12%). La prise de risque est citée en dernier avec 8%.

 

Ce qui provoque la décision de se lancer; c’est le moment :

-Le sentiment dans sa vie personnelle que c’est le moment de le faire (44% +4 points)

-La certitude de réussir, un moment de grande confiance en soi (32%)

-La fait d’avoir tout prévu (29%)

-Le fait d’une idée nouvelle (27%)

-La conjoncture le permet (24%)

-Le sentiment d’être soutenu par se proches dans cette démarche (22%)

-Le besoin d’argent (19%)

-La fait de trouver un associé collaborateur (18%)