22 à 27% des non salariés se sentent très vulnérables dans le domaine protection sociale.


"Indice de vulnérabilité des travailleurs non-salariés" Lylicare, Swiss life, Opinions Way, septembre 2024

Méthodologie : échantillon total de 673 travailleurs non-salariés (300 dirigeants d’entreprises de 1 à 9 salariés et 373 indépendants comprenant tous les travailleurs non-salariés de 0 salarié), interrogé entre le 29 avril et le 12 mai 2024, par questionnaire autoadministré en ligne.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille d’entreprise.

 

Parmi les dirigeants en entreprise individuelle ou à gérance majoritaire, les hommes sont 55% : les moins de 40 ans sont 20% et les 50 ans et plus 52% ; les 1-5 salariés sont 87% : 40% appartiennent aux activités de services, 30% au BTP/industrie et 30% au commerce/HCR et transport.

Parmi les sans salarié, les hommes sont 49% ; les moins de 40 ans 19% et les plus de 50 ans 55% ; 76% appartiennent aux activités de services, 19 au commerce/HCR et transport et 5 au BTP/industrie. 51% sont en profession libérale.

 

69 à 78% aimeraient mieux maitriser leurs connaissances et droits en matière de protection sociale, et à se faire accompagner pour y parvenir.

⇒ L’importance de leur vulnérabilité.

♦ Dirigeants et indépendants se sentent vulnérables (87 et 84% dont très 27 et 22) : cette vulnérabilité est un peu plus marquée dans le champ de la protection sociale (83 et 76 mais très 31 et 25).

Notez que paradoxalement les plus très vulnérables sont les dirigeants (notamment ceux du commerce), devant les sans salarié (notamment les professions libérales moins inquiètes), et les moins de 40 ans dans l’un et l’autre groupe interrogé.

♦ Comparés à la vulnérabilité chez les salariés en matière de protection sociale, les acteurs des 2 groupes se perçoivent beaucoup moins avantagés (55 et 58% selon le groupe répondant). Chez les dirigeants, ce sont les hommes (58% vs moyenne de 55 et femmes 51) et les 40 ans et plus (59% les 40-49 ans et 56% les 50 ans et plus) qui se perçoivent les moins avantagés, alors que ce sont les moins de 40 ans (65% vs 58 en moyenne) et les femmes (61%) qui le sont chez les non-salariés.

⇒ Les points de vulnérabilité ressentis (ensemble des points de vulnérabilité).

Ils chiffrent selon les items proposés entre 53 et 81% pour les dirigeants et entre 46 et 78% pour les sans salarié.

 

Précisons ces points : l’interrogation porte essentiellement sur les risques courus pour l’activité du fait d’arrêt de travail (5 items), un autre sur la perte de revenus au moment de la retraite, un dernier sur les soins médicaux trop couteux (le point de vulnérabilité le moins évoqué, concernant davantage les moins de 50 ans et moins les sans salarié).

 

 – La crainte d’un long arrêt de travail fait peur quasiment aux 2 groupes (81 pour les dirigeants et 78 pour les sans salarié), moins pour les sans salarié en ce qui concerne le risque d’accidents du travail  (les professions de services, notamment libérales y dominent).

On retrouve le clivage déjà observé (chez les dirigeants plus de crainte des hommes, chez les sans salarié plus de craintes chez les femmes), avec un décalage en ce qui concerne les âges, et plutôt moins de craintes pour les 50 ans et plus. Les dirigeants évitent des activités qui risqueraient de provoquer un accident du travail ; ces derniers sont plus inquiets en ce qui concerne les activités BTP/industrie.

– La perte de revenu au moment de la retraite inquiète les chefs d’entreprise des 2 groupes, davantage les moins de 50 ans, et nettement moins les sans salarié.

– Bien sur les femmes les plus jeunes craignent la perte d’activité suite à leur maternité (70% vs 56 en moyenne chez les dirigeants et 62% vs 49 en moyenne chez les sans salarié). 

⇒ Les difficultés rencontrées pour une prise en charge.

– En 1er lieu elles surviennent lors d’un arrêt de travail (60 les dirigeants, 55 les sans salarié) ; elles concernent davantage les moins de 50 ans (les 2 groupes) et ceux du BTP/industrie pour les dirigeants.

 – Seconde difficulté, celle à l’occasion de soins paramédicaux (kinésithérapie, orthophonie, ostéopathie, etc.) ; sont davantage concernées les dirigeants (50 vs 36), et parmi ces derniers les moins de 50 ans.

– Puis les soins médicaux pour leur santé physique (44 vs 31 les sans salarié) ; là, encore plus souvent pour les dirigeants de moins de 50 ans (60%).

– Et enfin les soins pour leur santé mentale (34 et 23%) : les dirigeants hommes sont davantage touchés (40 vs 34 en moyenne) et plus encore les moins de 50 ans (48) et ceux du BTP/industrie (50) ; chez les sans salarié, ce sont davantage les femmes  (32 vs 23 en moyenne).

⇒ En cas de problèmes importants de santé,

La prise en charge des soins médicaux nécessaires (opération, traitement médicamenteux, rééducation, etc.) parait suffisante pour 70% des dirigeants et pour 58% des sans salarié.

Pour les dirigeants cette prise en charge est perçue comme plus satisfaisante pour les moins de 40 ans (77% vs 70) mais nettement moins pour les femmes (64% vs 70).

 

Mais les autres prises en charge sont jugées insuffisantes (32 à 48% pour les dirigeants et 27 à 40% pour les sans salarié) : 

-Notamment le maintien de la rémunération  : 32% pour les dirigeants (dont 40 pour les hommes mais 23 pour les femmes ; 49 pour les moins de 40 ans mais 27% au-delà en âge ; 41 pour ceux du commerce) et par ailleurs 27% pour les sans salarié (35 pour les professions libérales).

Et pour la protection de la famille (43% jugent suffisant chez les dirigeants et 35 chez les sans salarié).

-Pour assurer la continuité de l’activité professionnelle 36% des dirigeants estiment la couverture suffisante (44 les hommes et 53% les moins de 40 ans)  vs 29 les sans salarié (mais 35 les professions libérales).

Pour accéder à un accompagnement psychologique 48% des dirigeants estiment la couverture suffisante (64 les moins de 40 ans, 54 ceux du commerce/HCR et transport) vs 40 les sans salarié (mais 33% les femmes et 35 les moins de 50 ans)

 

Rappelons que la question posée ne s’adresse pas à qui a connu un arrêt dû à un accident du travail mais à tout chef d’entreprise de l’échantillon. 

 

Autrement formulé, ce qu’en disent les répondants en termes d’insuffisance de couverture : 

⇒ 2 autres difficultés.

♦ Les difficultés rencontrées pour la prise en charge.

Il faudrait les mettre en perspective avec le recours à chaque type de prestation, ce qui ne semble pas avoir été fait ; de fait les difficultés de prises en charge seront moins grandes si le répondant n’a pas fait appel à une prestation. Il faut donc relativiser les réponses proposées puisque l’ensemble des répondants ont été sollicités et non ceux concernés par tel ou tel type de prise en charge.

 

Les difficultés les moins importantes de prise en charge sont celles relatives aux soins médicaux pour leur santé mentale (34% pour les dirigeants et 23 pour les sans salarié), puis celles relatives aux soins médicaux pour leur santé physique (44 et 31), ensuite les soins paramédicaux (50 et 36), et enfin les prestations relatives aux arrêts de travail (60 et 55). Pour chaque type de prestation, celles des dirigeants s’affiche plus fréquentes que celles des sans salarié.

 

♦ Et la maitrise de leur protection sociale.

Mieux connaitre leurs droits est la proposition la moins sollicitée (dirigeants 48%, non-salarié 44), alors que bénéficier d’un accompagnement est bien plus sollicité (68 et 59%). 72 et 67% avouent que c’est un sujet complexe, où l’on a besoin d’informations claires (76 et 71%) ; 78 et 69% aimeraient mieux maitriser ces sujets. 

Les 40-49 ans sont plus souvent que les autres âges demandeurs, tout comme les dirigeants de l’industrie/BTP (mais moins les services).

⇒ Les types de contrats souscrits.

74% des dirigeants ont souscrit au moins un contrat (dont 50% 2 contrats et 23% 3 contrats au moins). 59% concernent un contrat prévoyance, 49% un contrat retraite supplémentaire et 30% de l’épargne salariale. 

Les non salarié ont moins souvent souscrit de contrat : 56% (dont 29% 2 contrats et 8% 3 contrats au moins). 45% concernent un contrat prévoyance, 33% un contrat retraite supplémentaire et 11% de l’épargne salariale. 

 

En type de contrat :

Ceux ayant souscrit un contrat de prévoyance sont chez les dirigeants (en moyenne 59%), plus souvent des femmes (63% vs 59 les hommes), des 40-49 ans (69% vs 47 les moins de 40 ans), et ceux du BTP/industrie (65% vs 48 pour le commerce/HCR/transport).

Par contre, chez les non salariés (en moyenne 45%), ce sont les plus de 50 ans (48% vs 41pour les moins de 40 ans et 43 pour les 40-49 ans), et les professions libérales (59% vs 31 les autres).

 

-Ceux ayant souscrit une retraite supplémentaire sont plutôt chez les dirigeants (moyenne 49%), ceux du BTP/industrie (64% vs 42 et 43 les autres activités) et moins souvent les moins de 40 ans (41% vs 49-52 les autres tranches d’âge).

Par contre, chez les non salarié ont davantage souscrit (33%), les hommes (39% vs 27 les femmes), les 50 ans et plus (38% vs 21 les moins de 40 ans et 31 les 40-49 ans), et les professions libérales (46% vs 20 les autres).

 

Ceux bénéficiant d’un contrat d’épargne salariale sont 30% des dirigeants, moins souvent les femmes (25%), les 50 ans et plus (26%)  et ceux plus souvent les hommes (34%), les 40-49 ans (39%), et ceux du BTP/industrie (42% vs 23 les services).

Par contre, parmi les sans salarié (moyenne 11%), ce sont les professions libérales qui ont davantage bénéficié de ce type de contrat (15% vs 5 les autres).

 

Que retenir ? Les moins de 40 ans ont moins souscrit de contrat, contrairement aux plus de 40 ans ; ceux du BTP/industrie et des professions libérales sont eux qui ont le plus souvent souscrit des contrats de protection sociale.

⇒ L’indice de vulnérabilité.

Calcul de l’indice de vulnérabilité à partir de 8 indicateurs suivant 3 thématiques :

– Sentiment de vulnérabilité des travailleurs non-salariés (aspect émotionnel) : sentiment de vulnérabilité en termes de protection sociale, de désavantage en termes de protection sociale par rapport aux travailleurs salariés, face à la perte de revenus à la retraite.

– Difficultés rencontrées et appréhensions des travailleurs non-salariés (aspect pragmatique) : difficultés rencontrées dans la prise en charge médicale / de leurs arrêts de travail, crainte des accidents de travail, crainte d’un arrêt de longue durée.

 – Connaissance des enjeux de protection sociale par les travailleurs non-salariés (aspect intellectuel) : connaissance de leurs droits et maîtrise des sujets de protection sociale.

Pour ce faire, des points ont été attribués selon les réponses données à chacun de ces indicateurs : « 100 » en cas de vulnérabilité maximum, « 0 » en cas d’absence de vulnérabilité, des notes de 25, 50 et 75 permettant de qualifier les situations intermédiaires.

 

L’indice de vulnérabilité est très élevé pour 44% des dirigeants et 36% des non-salarié ; ces derniers sont aussi moins nombreux à se préoccuper de maitriser leur protection sociale (69% vs 78 les dirigeants).

 

Pour en savoir davantage : https://www.swisslife.fr/home/le-groupe/L-Espace-Presse/Protection-sociale-TNS-Swiss-Life6france-et-Lilycare-creent-le-1er-indica-de-vulnarabilite.html