Le bilan de la formation professionnelle début 2025.


"Le barométre de la formation et l'emploi en 2025", Centre Inffo, avril 2025

Méthodologie : 1 621 actifs français âgés de 18 ans et plus, interrogés entre le 3 et le 11 février par questionnaire de 15 minutes, administré par internet.

En termes de CSP, 10% sont des indépendants, 23 des cadres, 24 des professions intermédiaires, 39% des employés et 6 des ouvriers ; par ailleurs 64% sont des salariés du privé et 19% des fonctionnaires. 17% sont salariés dans des entreprises de moins de 20 salariés, 31% dans des 20-249 salariés, et 46% dans des entreprises de 500 salariés et plus.

14% ont au plus le CAP ou le BEP, 22% le bac, 32% un bac +2 et 32% au-delà.

89% sont en emploi et 11% des chômeurs ayant déjà travaillé. 59% ont déjà changé de métier.

La représentativité de la population repose sur les critères de sexe, d’âge, de statut en emploi, de la catégorie socio-professionnelle, de la région d’habitation et de la taille d’agglomération.

 

Comment se positionnent les actifs face à la formation ? Pourquoi certains ne s’y impliquent-t-ils pas ?

⇒ L’état d’esprit des répondants face à leur emploi actuel.

♦ 69% (dont 16 trés confiants) sont confiants dans leur avenir professionnel (sans grand changement depuis 2021). Les cadres et les moins de 35 ans (78-80%) le sont davantage (81%). 

 

♦ Ceci étant, 85% estiment que leur métier évolue (dont 43% très vite) ; si 27% pensent faire exactement le même métier à l’avenir, 43% disent qu’ils feraient le même métier mais pas forcément de la même manière (et donc 70% le même métier), alors que 19% feraient un autre métier ; 11% ne travailleraient plus.

 

♦  Par ailleurs 34% pensent changer d’emploi  dans les 2 ans (67% dans le BTP, 66-68% les moins de 35 ans), 17% à plus long terme et 49% n’envisagent pas ce changement. Noter que 58% ont déjà changé de métier dans le passé.

⇒ Sont-ils acteurs de leur formation ?

♦ 74% des actifs pensent que c’est à chacun d’être responsable de son parcours de formation professionnelle continue (90% les indépendants) ; noter que pour les chômeurs (40%) et les fonctionnaires (36%), c’est aux pouvoirs publics, aux branches professionnelles et aux entreprises d’être responsables des parcours de formation professionnelle. 

 

69% (84 les indépendants, 85 ceux du BTP, 79 les cadres, 76 les 25-34 ans) ont le sentiment d’être suffisamment acteur de leur formation professionnelle continue, alors que 57% des chômeurs et 41% des 51 ans et plus n’ont pas le sentiment d’être suffisamment acteur de cette formation. 21% répondent tout à fait vs 48 plutôt.

 

♦ 53% (dont trés 14) se sentent bien informés  : 74% les 18-24 ans, 72 ceux du BTP, 62 les 25-34 ans, 59 les cadres, 58 les employés, alors que les chômeurs le sont moins (64), tout comme les fonctionnaires dans la fonction publique d’Etat (55), les 35 ans et plus (52-53). 

 

Ils le sont trés bien (12-16%) ou plutôt bien (30-37%) en ce qui concerne leurs droits à la formation, les lieux d’information et d’orientation, les organismes de formation et le financement de ces formations ; notre que 52% connaissent trés bien ou plutôt bien le compte formation et son utilisation.

Les plus jeunes connaissent le mieux (52-62%) vs 38-48 les 35-49 ans et 35-49 les 50 ans et plus. Les chômeurs moins (29-43). En termes de niveau de diplôme, ceux qui ont un diplôme inférieur au bac connaissent le moins (39-49), proches de ceux de niveau supérieur à bac +2, et des niveaux bac (42-50 ; à l’inverse ce sont les  bac +2 (50-60) qui connaissent le mieux.

 

Quelles sont leurs sources d’information ?

En 1er lieu internet : recherche sur google..(38%),

Mais plus encore des outils de ce domaine à disposition : des sites internet spécialisés (27), les catalogues des organismes de formation sur papier ou en ligne (15, 21 les 25-34 ans), la participation à des salons, des évènements dédiés à la formation professionnelle (11, 24 les 18-24 ans) ou encore la presse spécialisée (7),

Puis l’employeur (32), et le bouche à oreilles dans le milieu professionnel (25, 34% les 18-24 ans).

 

Noter que 21% disent ne pas se renseigner : les chômeurs (34), les indépendants (32), les ouvriers (31), ceux des secteurs commerce (30) et des services aux particuliers (30) puis ceux de niveau inférieur au BAC (29), et les 50-64 ans (28).

 

♦ Parmi les dispositifs de formation, 3 sont bien connus : l’apprentissage (79), le bilan de compétences (68) et la VAE (60).

2 le sont un peu moins : le contrat de professionnalisation (41) et le CPF Transition professionnelle (33).

Le sont nettement moins : le CEP (conseil en évolution professionnelle), 22, Pro-A, la reconversion ou promotion par l’alternance (18), Cléa, le socle de connaissances et de compétences professionnelles (15).

⇒ Souhaitent-ils suivre une formation ?

♦ 47% (15 certainement, 32 probablement) souhaitent suivre une formation dans les 12 prochains mois : ceux en train de préparer une reconversion pro (86), les 18-24 ans (71), ceux qui envisagent de changer d’emploi (67), ceux du BTP (61) et les 25-34 ans (60).

♦ 60% ont une idée précise de la formation souhaitée : ceux en reconversion professionnelle actuelle (75), ceux du BTP (72), les 25-34 ans (68), ceux qui ont déjà connu une période de chômage (67), et les  CSP- (65).

♦ 53% ne pensent pas suivre une formation professionnelle au cours des 12 prochains mois ; pourquoi ? 

Avant tout pour des raisons qui tiennent à la personne : pas envie (29%), pas le temps (25), sa situation personnelle (12),

Ou du fait même du process formation : pas de formation adaptée (25), pas de budget (18), le manque d’information (16), l’employeur ne le propose pas (16) ou le suivi d’une formation récente (12).

18% des actifs sont en train de préparer une reconversion professionnelle : plutôt les 18-34 ans (29-30), et les chômeurs (27). 62% se font conseiller et 61% envisagent se suivre une formation ad hoc..

 

Parmi ceux qui ne préparent pas une reconversion, 36% songent à en effectuer une : 18% d’ici à 2 ans, 18% au-delà

⇒ Un zoom sur l’IA.

♦ 71% savent ce qu’est l’IA. 64% (dont tout à fait 21) sont à l’aise, notamment les 18-24 ans (84), les 25-34 ans (76), les cadres (74), ceux des secteurs des services (72) et de l’agglo parisienne (72). Par contre 36% ne sont pas à l’aise, dont les fonctionnaires (51), les 50-64 ans (49), les chômeurs (46), ceux en communes rurales (45) ou encore les professions intermédiaires (42).

 

64% l’utilisent dans le cadre personnel, pour leurs loisirs (11 tous les jours, 21 une à 3 fois par semaine, 16 une à 3 fois par mois et 16 moins souvent). Un peu moins dans le cadre professionnel (53% dont 13, 18, 13, 10).

 

♦ Pour quelles raisons l’utilisent-ils dans le cadre professionnel ?

– Pour augmenter leurs capacités de recherche d’informations (46% dont 60 le secteur études, ingénierie, informatique et conseil), 
 – Pour augmenter leurs capacités rédactionnelles (écriture de mails, de rapports, de synthèses…), 43 dont 59 le secteur bancaire,
– Pur augmenter leurs capacités d’analyse (33),
– Pour être assisté dans l’utilisation d’outils informatiques ou de logiciels professionnels (33), 
– Pour augmenter leurs capacités de traduction (32), 
– Pour aider à la réflexion créative (32).

 

♦ Pour 43% c’est une opportunité : ceux en études, ingénierie, informatique et conseil (59), les cadres (56), ceux en reconversion pro (54), les 18-24 ans (55), ceux de l’industrie (52), les 25-34 ans (50), ceux de l’agglomération parisienne (49).

Cela permet de gagner du temps (28 tout à fait d’accord), favorise l’innovation (21), permet d’augmenter la productivité (20) et offre de nouvelles opportunités d’apprentissage professionnel (17).

 

♦ Pour 27% c’est une menace. Cela risque de créer une dépendance aux outils IA et de réduire les compétences rédactionnelles, créatives, réflexives (37). Cela réduit les interactions et la collaboration humaines (34) et représente des risques éthiques ou sociaux (confidentialité des données, inégalités d’accès..) pour 32 ; cela représente des risques pour la qualité du travail (manque de fiabilité des informations proposées, absence de sources…) pour 27 et a un impact sur leur métier (17).

 

Pour 30% cela n’a pas d’impact.

 

Pour 78%, l’IA aura un impact d’ici 5 ans et peu dans l’immédiat (24). Alors 72%, dont 25 tout à fait, ressentent le besoin de se former sur l’IA.

 

♦ 7% souhaitent être formés à un niveau d’expertise, 52% pour se conforter et 41% à un niveau débutant. 38% ont déjà bénéficié de telles formations.

Celles -ci ont été données par un organisme externe spécialisé en IA (52), par des collègues de leur organisation (41) par un organisme externe de formation professionnelle généraliste (21).

 

♦ La demande vise :

– Le choix des outils IA adaptés à leurs différents besoins (52), 
– Comment utiliser des outils IA pour automatiser des tâches répétitives (46), 
– Evaluer la fiabilité des informations fournies par l’IA (45), 
– Formuler des demandes efficaces sur les IA conversationnelles (42),
– Maîtriser les enjeux de complémentarité entre humain et IA (38)
– Maîtriser les enjeux liés à la confidentialité et à la protection des données envoyées sur une IA (37).

56% ont connaissance de l’existence d’une offre de formation dédiée à l’IA.

 

Pour en savoir davantage : https://www.centre-inffo.fr/site-centre-inffo/actualites-centre-inffo/6e-edition-du-barometre-de-la-formation-et-de-lemploi-2025