Fin 2023, on compte 4,6 millions de travailleurs indépendants (+5,1%).


"En 2023, la croissance des effectifs de travailleurs indépendants reste en grande partie portée par les auto-entrepreneurs ", Urssaf, Stat'Ur N°392, décembre 2024

Sources : la base Travailleurs Indépendants (TI) des Urssaf centralise depuis 2001 les informations administratives et déclaratives des TI classiques et depuis janvier 2009 les informations relatives aux cotisants relevant du régime auto-entrepreneur ainsi que les déclarations envoyées aux Urssaf. Les données utilisées dans cette publication sur les effectifs et les revenus sont issues d’une extraction au 31 mai 2024. 

 

Fin 2022, l’Insee recensait 4 millions de personnes exerçant une activité non salariée et générant un revenu dont 417 000 exploitants agricoles (3,6 millions hors agricole), alors que l’Urssaf comptait 4,3 millions de comptes de travailleurs indépendants inscrits en fin d’année dans ses fichiers ; parmi eux, 3,6 millions généraient un revenu.

 

2 populations de travailleurs indépendants (TI) ou non-salariés sont particulièrement étudiées : 

– Les autoentrepreneurs (AE), qui paient à l’Urssaf leurs cotisations sociales forfaitaires sur la base de leurs recettes,

– Les Travailleurs indépendants classiques, que sont les autres entreprises individuelles, qui paient des cotisations sociales sur la base de leurs bénéfices déclarés.

 

Les professions libérales ont le vent en poupe, tant au sein des autoentrepreneurs, que des autres entreprises individuelles, du fait de leur positionnement dans les services.

 

Fin 2023, les Urssaf recensent 4,6 millions de comptes de travailleurs indépendants, soit +5,1% au regard de 2022, en baisse au regard des 2 années antérieures (+6,5 et +8,4%).

Par contre, 848 000 autoentrepreneurs sont inactifs économiquement (32% des autoentrepreneurs), ce qui ramène le nombre de non-salariés actifs économiques à 3,727 million de non-salariés. 

⇒ L’évolution à la fois des classiques et des autoentrepreneurs.

– Les autoentrepreneurs (ceux qui cotisent à l’Urssaf de façon forfaitaire) sont en 2023 49% des non-salariés et les chefs d’entreprise classiques (ceux en entreprise individuelle autre) 51% ; ces derniers sont en ce qui concerne les créations nouvelles en diminution constante.

 

– Parmi les classiques, 57% sont des artisans et commerçants ; ces derniers sont en baisse entre 2023 et 2022 (-0,6%) et en faible hausse depuis 2019 (+ 0,7%) contrairement aux professions libérales qui progressent à la fois entre 2023/2022 (+2,1%) et surtout depuis 2019 (+6,8%).

 

– Les autoentrepreneurs actifs économiquement progressent à la fois entre 2022 et 2023 (+7%) et entre 2019 et 2023 (+53%). Parmi eux, les professions libérales connaissent des hausses plus conséquentes que les artisans/commerçants (+8,2 vs +6,3 entre 2022 et 2023 et +69,5 vs +45,2 entre 2019 et 2023).

 

– Noter aussi que les AE inactifs économiques progressent davantage au sein des professions libérales (+18,4% entre 2022 et 2023 et +114,6% entre 2019 et 2023 vs +6,1% et +73,5% pour les artisans/commerçants), signifiant que nombre d’immatriculation le sont au cas où des opportunités se proposeraient, à moins que ce soit pour faire face à une difficulté dans l’emploi exercé.

⇒ Les profils en termes de sexe et d’âge. 

– Si 62% des classiques sont des hommes, ils ne sont plus que 55% parmi les autoentrepreneurs actifs économiques, les femmes s’inscrivant plus souvent dans l’autoentrepreneuriat.

 

En termes d’âge, les autoentrepreneurs ont plus souvent moins de 30 ans (18% vs 6,5), mais il sont moins nombreux après 50 ans (31% vs 45).

– En ce qui concerne l’évolution entre 2022 et 2023, on constate plutôt la stabilité chez les classiques, qu’il s’agisse du sexe et des âges (toutefois plus de jeunes et de 60 ans et plus et une baisse chez les 40-60 ans), alors qu’il y a hausse marquée chez les AE actifs économiques, notamment chez les femmes et les 40 ans et plus (dont les plus de 60 ans).

⇒ Le nombre de non-salariés par activités fines et leur évolution.

Certains groupes d’activité sont d’abord de type autoentrepreneurs, d’autres de type entreprises classiques :

Les services aux personnes (dont l’enseignement), et aux entreprises, l’industrie et le transport sont bien plus le fait d’autoentrepreneur (entre 59 et 84%) ; à l’inverse, le commerce, les activités immobilières, financières et d’assurance, la santé sont davantage sous la forme d’entreprises individuelles classiques (entre 60 et 85%) ; le BTP est en situation moyenne (52% en entreprise classique).

 

Globalement les services, quand leur activité exclut la possibilité de s’immatriculer sous la forme d’autoentrepreneur, sont trés présents sous la forme d’autoentrepreneurs ; à l’inverse les activités exigeant soit des investissements conséquents (commerce, BTP), soit une règlementation spécifique (santé, activités financières et immobilières) sont habituellement sous forme d’entreprise classique.

 

La hausse de leur nombre au sein de certaines activités classiques entre 2022 et 2023 est peu importante (en moyenne 1,3%) ; font exception les livraisons à domicile (+40%), certains services aux entreprises, la vente à distance. 

Celle des autoentrepreneurs est plus importante avec +7,6%, notamment dans les activités de services aux personnes, et quelques activités de services aux entreprises, le transport (notamment la livraison à domicile) et le commerce à distance ; la progression est souvent moindre dans le commerce.

⇒ Les polyactifs.

♦ Le taux de polyactifs augmente légèrement chaque année depuis 2019, quel que soit le statut. Entre 2019 et 2023, chez les TI classiques, la part de polyatifs est passé de 6,3 à 7,4%, tandis qu’elle a évolué de 20,9% à 23,2% chez les auto-entrepreneurs économiquement actifs.

Au total, le taux de polyactivité en 2023 est de 28,6% pour les AE et de 10,9% pour les TI classiques, des chiffres stables par rapport à 2022.

♦ Les polyactifs sont majoritairement sous le statut d’AE et avec un contrat dans le privé :  parmi les 730 000 travailleurs indépendants polyactifs en 2023, 523 000, soit 70%, sont auto entrepreneurs.

 

♦ Près des trois-quarts de ces polyactifs (539 000) sont salariés dans le secteur privé, 23% dans le public et 4% cumulent simultanément des contrats dans le privé et dans le public.

 

♦ Les femmes indépendantes sont plus polyactives que les hommes, surtout dans le secteur public (11,3% des femmes contre 10,6% des hommes pour les TI classiques, 30,1% contre 27,4% pour les AE économiquement actifs). Dans le secteur privé, la proportion de polyactifs est relativement équivalente entre les femmes et les hommes. En revanche, dans le secteur public, la polyactivité est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes (4,2% des femmes contre 3% des hommes pour les TI classiques, 6,8 contre 4,4% pour les AE). Ces différences s’expliquent par la prédominance des femmes dans les professions médicales et paramédicales.

 

♦ En ce qui concerne les tranches d’âge, la polyactivité chez les TI classiques est plus forte chez les moins de 30 ans (15% vs 10-12% chez les 30-60 ans) et chez les 60 ans et plus (9%). Par contre chez les AE, elle est proche pour les moins de 60 ans (29-33%) mais plus faible chez les 60 ans et plus (11%).

 

♦ La polyactivité est nettement sur-représentée en Ile-de-France, où elle est  1,3 fois plus élevée que celle observée au niveau national (pour les TI classiques 14,1% et pour les AE 34,2%) 
Plus généralement, les régions du nord et du nord-est de la métropole, ainsi que la Corse, enregistrent des taux de polyactifs supérieurs à la moyenne nationale, notamment l’Alsace (AE polyactifs, 33,4%). A contrario, les régions du sud et de l’ouest de la métropole sont le moins concernées par la polyactivité.

 

♦ Une large majorité des TI polyactifs en fin d’année 2023 ont eu un seul contrat au cours de l’année (73% des TI classiques polyactifs et 65% des AE polyactifs). Néanmoins, près d’un tiers des TI polyactifs ont cumulé au moins deux contrats de travail salariés.

Certains secteurs d’activité se démarquent chez les TI classiques  (moyenne 10,9%) : la livraison à domicile (56,7%), l’hébergement (50), les activités sportives (19,5), les services aux entreprises en soutien (18), l’enseignement (17) ; par contre la polyactivité est moins fréquente dans le BTP (entre 4,6 et 5,7%), le commerce de détail sur les marchés (4,3), la restauration/débit de boisson (2,2), les taxis-VTC (1,6).

 

Des secteurs se différencient chez les AE : si 2 activités pratiquent peu la polyactivité (le BTP entre 10 et 16% et l’hébergement 12), nombre d’activité ont recours au-delà des 28,6% de moyenne ; on y trouve notamment : la livraison à domicile (44%), les activités sportives (43), l’enseignement (42), la santé (38), les activités récréatives et artistiques (38), les taxis-VTC (36), l’informatique (35), le commerce à distance (35), le conseil de gestion (35). 

 

♦ Les polyactifs ont consacré en moyenne 1 252 heures de travail dans l’année à leur(s) activité(s) salariée(s), soit plus de 2/3 d’un  temps plein : 1 116 heures par an pour les TI classiques et 1 306 heures pour les AE. La moitié dépasse même 1 517 heures,

Mais les TI classiques du secteur de la santé et de l’action sociale (1/3 des polyactifs sous ce statut), affichent une moyenne d’heures relativement plus faible (901 heures par an), comme ceux des activités juridiques (517 heures par an, notamment dans les cas de cumul avec une activité d’enseignement supérieur).

 

Parmi les AE économiquement actifs polyactifs, certains secteurs d’activité affichent des volumes d’heures qui dépassent largement le nombre d’heures moyen : les  taxis-VTC,  le commerce-réparation auto avec plus de 1 500 heures sur l’année à leur activité salariée (80% d’un temps plein sur la base d’une activité de 35 heures par semaine).

 

 

Pour en savoir davantage : https://www.urssaf.org/files/Statistiques/Nos%20%C3%A9tudes%20et%20analyses/Travailleurs%20ind%C3%A9pendants/Nationale/2024/Stat_Ur_392.pdf