Méthodologie : la principale source est l’enquête sectorielle annuelle (ESA) de l’Insee ; elle porte sur 23 000 à 35 000 unités légales actives dans le commerce de détail (dont les moins de 10 salariés), dont 8% ont déclaré avoir réalisé plus d’un euro de chiffre d’affaires dans la vente à distance entre 2009 et 2020 dans le commerce de détail de biens, principalement destinée à une clientèle de particuliers.
L’e-commerce a nettement été le fait des plus grandes entreprises pendant la crise sanitaire, mais une minorité de TPE y ont aussi connu un développement important.
Au cours de la période 2009-2019, la vente à distance de biens a connu une progression de 132% vs+14% en euros constants pour la vente en magasin. 6% des commerçants de détail faisaient du commerce en ligne en 2009 contre 13% en 2019 (14% en 2020).
⇒ Les acteurs du commerce de détail peuvent être répartis en trois catégories :
– Les commerçants traditionnels (30% des ventes en ligne en 2019) ; parmi ces derniers ils ont réalisé 23% des ventes en ligne (80% via des supermarchés et hypermarchés) vs 6% en 2009, alors que les petits commerçants traditionnels (TPE) n’ont réalisé que 1% du chiffre en ligne (ils comptent pour 20% du chiffre d’affaires du commerce de détail et de l’emploi),
–Les commerçants spécialistes de la vente à distance ; ils ont réalisé 69% de l’ensemble du chiffre d’affaires de la vente à distance en 2019, dont près des 2/3 par les entreprises des ETI et des grandes entreprises.
-Les commerçants non spécialisés dans le commerce de détail (seulement 41% de leur chiffre d’affaires), dont 38% du chiffre d’affaires provient du commerce de gros et 20% d’activités hors commerce.
Ce découpage n’est pas toujours explicite dans le texte de l’étude.
⇒ Quelle évolution entre 2009 et 2019 ?
-Les grands commerçants traditionnels (notamment supermarché et hypermarché) ont accru leur part dans ce segment de marché (de 6% en 2009 à 23% en 2019, avec 8Md€), alors que les spécialistes de la vente à distance ETI-Grandes Entreprises ont diminué dans leur part de marché passant de 56% en 2009 à 44% en 2020.
-En revanche, les petits commerçants traditionnels (TPE) restent à l’écart de la vente à distance puisqu’ils représentent seulement 1% du chiffre d’affaires en ligne en 2019, alors qu’ils comptent pour 20% du chiffre d’affaires et de l’emploi du secteur.
En fait les spécialistes de la vente à distance sont passés de 90% de parts de marché en 2009 à 71% en 2020, alors que les traditionnels passaient de 9% à 29% de parts de marché.
⇒ Pendant la crise du covid (entre 2019 et 2020).
Le chiffre d’affaires du commerce de détail dans son ensemble s’est contracté de 3% et de 5% pour le ventes en magasin en 2019 et 2020.
Le chiffre d’affaires des TPE-PME ayant réalisé au moins 1/4 de leur chiffre d’affaires dans la vente à distance pendant la période mars et avril 2020, a nettement moins chuté que celui des autres TPE-PME.
Les ventes en ligne ont progressé :
–Pour les ETI-GE spécialistes de la vente à distance (+3,5 Md€ ou +24% par rapport à 2019), contribuant pour plus de moitié au bond de la vente à distance en 2020 avec une part de marché de 44% au cours de l’année 2020,
-Pour les PME (hors TPE) spécialisées dans la vente à distance (+1,7 Md€ ou +25%).
-Les grands commerçants traditionnels ETI et grandes entreprises ont aussi progressé (+1,2Md€ ou +15%), notamment celles avec une activité principale dans le commerce d’appareils électroménagers (+63%) et dans commerce d’habillement (+44%),
-Les ventes en ligne des TPE ont progressé de 11% (+0,3 Md€) ; alors que les TPE spécialistes de la vente à distance progressaient de 6% (0,13Md{), les TPE traditionnelles progressaient de 40% (+0,16 Md€), résultant d’un doublement de celles ayant recours à la vente à distance sur un an.
⇒ France Num
Depuis le lancement de France Num fin 2020, près de 10 000 commerces ont profité des diagnostics opérés par les CCI ; un programme de formation, lancé en juin 2021 a bénéficié à plus de 3 000 dirigeants de petits commerces. Début 2023, plus de 1 500 experts du numérique qui sont actifs en France.
Les mesures de soutien à la numérisation se sont accélérées dans le contexte de la crise sanitaire, proposant en sus une aide forfaitaire de 500€ distribuée de janvier à juillet 2021 ; 16 000 dirigeants du commerce de détail en ont bénéficié, notamment pour développer un canal de vente à distance (création d’un site de commerce en ligne, mise en place d’une solution de réservation ou de prise de rendez-vous en ligne) et bénéficier d’une garantie de crédit bancaire (garantie de prêt France Num) afin de faciliter l’obtention d’un prêt en vue de réaliser leurs projets de transformation numérique (dispositif prolongé jusqu’au 31 décembre 2023).
Pour en savoir davantage : https://www.entreprises.gouv.fr/fr/etudes-et-statistiques/themas-de-la-dge/commerce-de-detail-ligne-et-la-crise-de-la-covid-19