Sur la période début 2021 à mi-2022, le revenu disponible moyen, est 720€ plus bas que ce qu’il aurait été si les prix étaient restés ceux de 2020.


"Entre janvier 2021 et juin 2022, la hausse des prix de l’énergie a entraîné une perte de pouvoir d’achat, malgré la mise en œuvre des mesures exceptionnelles", Insee Analyses N°78, décembre 2022

Tous les ménages sont affectés, mais plus encore ceux qui vivent hors unité urbaine, car ils consomment plus de carburants. Les ménages modestes reçoivent les montants d’aides les plus élevés mais ils restent les plus touchés en proportion de leurs revenus.

 

Les prix de l’énergie ont crû pour les ménages de 18% entre janvier 2021 et juin 2022 :

Les prix au détail ont été plus élevés en moyenne de 20% pour l’essence et de 24% pour le diesel par rapport à leur moyenne de 2020. le prix du gaz a augmenté de 37%, celui de l’électricité de 5% et le fioul domestique de 41%. 

 

Dans le même temps, un bonus exceptionnel de 100€ (chèque énergie en direction des foyers modestes), une indemnité de 100€ à destination des personnes percevant moins de 2 000€ nets mensuels (indemnité ou prime inflation), et un « bouclier tarifaire » ont été mis en place.  ; enfin, d’avril à fin août 2022, une remise à la pompe de 15 centimes hors taxe par litre (18 centimes après TVA) a été instaurée sur l’ensemble des carburants, prolongée du 1er septembre au 15 novembre à 25 centimes par litre (30 centimes après TVA), et ramenée ensuite à 8,33 centimes (10 centimes après TVA).

 

Malgré ces mesures, les ménages ont perdu en moyenne 720€ entre janvier 2021 et juin 2022. La baisse de pouvoir d’achat des ménages vivant hors unité urbaine est plus grande que celle des autres ménages : leur perte de revenu disponible corrigé des dépenses énergétiques est, après versement des aides, de 910€ contre 780 dans les unités urbaines de moins de, 20 000 habitants, 650 dans les unités de 200 000 à moins de 2 millions d’habitants et de 580 pour les ménages vivant dans l’agglomération de Paris.

 

Cette perte est d’autant plus forte que les ménages résident dans des communes peu peuplées. En effet, dans les communes hors unité urbaine, les dépenses moyennes des ménages en énergie sont en moyenne 30% plus élevées que dans l’ensemble de la population, et 60% plus fortes que dans l’agglomération de Paris. Mais le bonus du chèque énergie et l’indemnité inflation est un peu plus élevé pour les ménages hors unité urbaine, de l’ordre de 130€, contre 110 pour les unités urbaines hors agglomération parisienne et 90 dans l’agglomération parisienne.

 

La perte de revenu est proportionnellement plus forte pour les plus modestes, malgré les aides. Les ménages les plus pauvres perdent en moyenne 300€ entre janvier 2021, les 10% de personnes juste au-dessus de la médiane 770, et les 10% les plus aisés 1 230 ; toutefois, en proportion de leur revenu disponible corrigé, les 30% les plus aisés sont moins affectés que le ,reste des ménages (– 1,2% contre – 1,6%).

 

Les dépenses d’énergie représentent pour les ménages les plus modestes une plus grosse part de leur revenu disponible que pour les autres ménages : de l’ordre de 14% pour les 10% les plus pauvres, contre 10% pour les ménages juste au-dessus de la médiane et 5% pour les 10% de ménages les plus aisés.

En moyenne, les 30% les plus pauvres bénéficient avec les aides d’une compensation de 170€, soit 0,7% de leur revenu disponible et les 30% les plus aisés de 60€, soit 0,1% (40€ pour les 10% les plus aisés).

 

Pour en savoir davantage : Entre janvier 2021 et juin 2022, la hausse des prix de l’énergie a entraîné une perte de pouvoir d’achat, malgré la mise en oeuvre des mesures exceptionnelles – Insee Analyses – 78