La pratique du commerce le dimanche s’est intensifiée, même si les opinions ne sont pas plus favorables qu’en 2008.


"Commerces le dimanche: les Français restent divisés, les pratiques profitent surtout à l’alimentation" Credoc consommation et modes de vie, N°319, septembre 2021

Les plus concernés à savoir les jeunes, les actifs et surtout ceux qui travaillent dans le commerce et leurs proches sont les plus favorables à l’ouverture le dimanche.

⇒ Pour ou contre ?

♦ La part des Français favorables n’a pas augmenté (53% en 2019 comme en 2008). Les opinions restent très tranchées: si la proportion de consommateurs « très défavorables » a diminué de 2 points, elle reste nettement supérieure à la proportion de Français « très favorables » : 26% contre 21%.

Les Français sont un peu plus favorables à une ouverture dominicale réglementée (28% vs 25). En revanche, une ouverture dominicale limitée aux commerces des grandes agglomérations trouve peu de partisans. Pour 27%, l’ouverture des commerces le dimanche doit être conditionnée au fait que les commerçants et les salariés sont d’accord pour ouvrir et travailler le dimanche.

 

♦ Pourquoi 56% sont favorables aux commerces ouverts le dimanche ?

Pour 59% cette ouverture leur permet de mieux s’organiser et de gagner du temps, loin devant les 14% qui souhaitent lier leurs achats à une activité récréative.

Par ailleurs 16% croient que ce type d’ouverture pourrait procurer plus de gains aux commerçants et aux salariés.

 

♦ Pourquoi 44% sont défavorable à ce type d’ouverture ?

96% d’entre eux estiment que  le temps d’ouverture des commerces est suffisant pour que chacun s’organise pour faire ses achats ;  92% considèrent aussi que l’ouverture dominicale peut avoir des conséquences négatives sur la vie familiale des salariés du commerce et porterait un mauvais coup aux petits commerces.

⇒ Selon les caractéristiques des Français

♦ Caractéristique géographique :

L’ouverture dominicale est souhaitée dans les zones très urbanisées (dont notamment Paris) par 70%, voire les unités urbaines de plus de 200 000 habitants (57%), vs 42% les unités urbaines de moins de 20 000 habitants ou le rural.

En dehors de Paris, le sud-est de la France est globalement plus favorable (56%), à l’opposé des régions de l’ouest (31%).

 

♦ Les hommes sont un peu plus favorables que les femmes (55 contre 49%).

 

♦ L’âge est plus discriminant : les 18-44 ans y sont favorables (entre 57 et 59%) vs 43% chez les 55-64 ans.

 

♦ De même les actifs y sont davantage favorables (55% contre 48 pour les inactifs).

 

♦ De plus, ceux qui travaillent dans le commerce sont pour 57% favorable ; contrairement à 2008, travailler ou avoir des proches qui travaillent dans le commerce en 2019 n’est plus un facteur d’opposition à l’ouverture des commerces le dimanche. 

⇒ Qui achète le dimanche et quoi ?

♦ Les produits alimentaires constituent en 2019 les achats les plus importants effectués le dimanche (51%, +27 points par rapport à 2008) ; loin derrière viennent les achats de produits de bricolage et jardinage (17%), de vêtements et chaussures (15%), de produits pour la maison (14%) et pour les loisirs (11%).

 

♦ 57% déclarent réaliser, « souvent » (27 % en 2019 contre 10% en 2008) ou « de temps en temps », des achats le dimanche; seuls 23% en 2019 disent ne jamais acheter le dimanche vs 38 en 2018.

 

♦ Les plus jeunes générations réalisent plus souvent des achats le dimanche : 66% pour les 18-34 ans, 61% pour les 35-44 ans vs 46% que les 65 ans et plus ;cette tendance était déjà
observée en 2008.

♦ C’est également le cas des cadres (73%) vs 52 et 55% chez les employés et les ouvriers.

Les habitants de la région parisienne achètent beaucoup plus souvent le dimanche (44% souvent) que ceux des autres régions (26%). 

⇒  Des changements réglementaires ont entraîné une explosion de l’offre commerciale disponible.

En 2019, 81% des Français déclarent avoir accès à proximité de chez eux à un commerce ouvert le dimanche contre seulement 45% en 2008.

95% ont accès à un commerce alimentaire, 48% à un commerce non alimentaire (bricolage, jardinage, meubles), contre respectivement 86% et 50% en 2008.

Cet effet d’offre est plus fort en milieu urbain : alors que 78% des habitants des communes rurales déclarent avoir accès aux magasins le dimanche, ils sont 94% en Ile-de-France.

⇒ En Europe, une évolution très différenciée de la règlementation

-La réglementation a évolué vers une libéralisation soit totale (Italie, Suède Portugal, République tchèque, Roumanie, Hongrie, Irlande, Croatie), soit partielle, notamment afin de protéger les petits commerces ou certaines activités.

-Le Royaume-Uni et le Pays-de-Galles autorisent depuis 1994 les commerces de moins de 280 m² à ouvrir le dimanche.

-En Espagne les établissements de moins de 300 M² ainsi que ceux situés dans certains lieux (les zones touristiques, gares, aéroports, zones frontalières, stations-service) sont autorisés à ouvrir le dimanche, tandis que les commerces de plus de 300 M² sont autorisés (par les autorités régionales) à ouvrir au moins 10 dimanches par an.

-En Finlande, les magasins de moins de 400 M² sont autorisés à ouvrir sans restriction et ceux de plus de 400 M² sont autorisés à ouvrir le dimanche de 12 heures à 18 heures.

-Aux Pays-Bas les commerces sont majoritairement fermés les dimanches et les jours fériés (autorisation d’ouverture 12 dimanches par an).

-En Allemagne, la plupart des États autorisent l’ouverture des commerces le dimanche, mais uniquement pour certaines activités (librairies, fleuristes, commerces de produits agricoles, laitiers, boulangeries).

 

Pour en savoir davantage : Commerces le dimanche: les Français restent divisés, les pratiques profitent surtout à l’alimentation (credoc.fr)