L’évolution des effectifs du commerce de proximité selon le type d’espaces.


"Le commerce de proximité : des pôles plus florissants en périphérie qu’en centre-ville", Insee Première N°1858, mai 2021

Entre 2009 et 2015, l’emploi dans le commerce de proximité s’accroît, porté par la dynamique des pôles de périphérie. Il est, à l’inverse, stable dans les pôles de centre-ville.

⇒ Une approche globale

En 2015, 7 951 pôles du commerce de proximité sont situés en France métropolitaine et à La Réunion. Ils sont constitués d’établissements du commerce de détail, mais aussi de services de la vie courante (restauration et débits de boisson, soins corporels, équipement de la personne et de la maison, réparation d’automobiles, etc.).

 

Les 3/4 des emplois du commerce de proximité se situent dans ces pôles. En moyenne, un pôle compte 56 établissements et 300 salariés.

 

Cependant, les pôles sont très hétérogènes : la moitié des pôles ont moins de 23 établissements et un sur dix en a plus de 92. À lui seul, le pôle de Paris concentre 13% des établissements et des emplois des pôles.

 

Le commerce de proximité est globalement dynamique dans les pôles : entre 2009 et 2015, l’effectif salarié y augmente de 1,2% par an vs une diminution de 1,2% dans les autres espaces.

⇒ Les pôles commerciaux sont divisés en deux catégories : les pôles de centre-ville et ceux de périphérie.

♦ Les pôles de périphérie représentent 62% des pôles. Ils sont composés de plus grands établissements : ils concentrent 65% de la surface commerciale et 45% des emplois des pôles avec seulement 23% des établissements.

 

Les emplois salariés des pôles commerciaux de périphérie sont davantage structurés autour du commerce alimentaire (38% des salariés des commerces concernés), de l’équipement de la maison (20%) et du commerce et de la réparation d’automobiles (13%).

La spécialisation est d’autant plus forte que le pôle est petit : dans ceux de moins de 50 établissements, plus de 40% des salariés relèvent du commerce de détail alimentaire.

 

♦ A contrario, les pôles de centre-ville sont constitués d’établissements plus petits, proches d’une zone d’habitat importante et du centre de la commune.

 

3 secteurs d’activité y sont plus présents qu’en périphérie : la restauration et les débits de boissons avec 25% des salariés des pôles (vs 12% dans les pôles de périphérie), l’équipement de la personne (19% vs 12), et les agences bancaires et immobilières (13% vs 1) et les services corporels (6% vs 2) ; à l’inverse certaines activités sont bien moins présentes comme le commerce alimentaire (20% vs 38),  l’équipement de la maison (9% vs 20) et le commerce, réparation auto (3% vs 13).

⇒ L’emploi salarié progresse entre 2009 et 2015 de 2,3% par an dans les pôles de périphérie, contre une stabilité dans ceux de centre-ville (+ 0,2%).

♦ 67% de l’emploi salarié est stable (29%) ou en baisse (38%) dans les pôles de centre ville contre 42% en périphérie (respectivement 19 et 23%) ;  à l’inverse, il croit en périphérie d’au moins 5% pour 30% des emplois (vs 7 en centre ville).

La hausse dépasse 1% par an dans 6 pôles de périphérie sur 10, contre 3 sur 10 en centre-ville. Elle est même supérieure à 10% dans 17% des pôles de périphérie, contre seulement 1% de ceux de centreville.

♦ L’impact de la démographie sur les effectifs salariés du commerce :

Quand il y a baisse de la population, l’emploi salarié des commerces baisse davantage en centre ville (57% vs en périphérie 27), alors qu’il progresse même de 52% en périphérie (vs 16 en centre ville).

Quand il y a hausse de la population, l’emploi salarié progresse de 66% dans les pôles de périphérie (vs 42 pour le centre ville).

Je fais toutefois remarquer que la comparaison entre les évolutions de la population et celle des salariés du commerce demanderait plus de recul, la baisse des salariés se faisant habituellement dans la durée après le constat de la baisse de la population.

 

Le constat d’un décrochage du commerce de centre-ville marqué dans les petites et moyennes villes.

En centre-ville, quand il y a baisse des effectifs salariés, celle-ci est beaucoup plus sensible dans les villes de moins de 50 000 habitants (baisse de 49-52% vs 21 pour l’agglomération Paris et 31% les autres agglomérations de plus de 700 000 habitants), alors qu’en périphérie la baisse est proche (entre 19 et 24%).

Quand il y a hausse des effectifs, celle-ci est beaucoup plus sensible dans les grandes villes (40-48% vs 19-31% dans les autres zones.

Plus globalement, les évolutions des effectifs salariés en commerces de périphérie sont proches qu’il y ait hausse (57-63%) ou baisse (19-24%).

 

Pour en savoir davantage : Le commerce de proximité : des pôles plus florissants en périphérie qu’en centre-ville – Insee Première – 1858