Methodologie : échantillon de 1019 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence et interrogées par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI les 12 ou 13 novembre.
« Sondage Opinion Way – Square pour Les Échos et Radio Classique ».
Intéressant d’observer l’opinion clivée des Français sur la question de l’impact des commerces fermés et des grandes enseignes et e-commerce disponibles.
Ce sondage permet d’approcher la difficulté d’analyser les résultats d’un sondage quand on observe plus finement les réponses selon le type de répondant ; 2 caractéristiques émergent : la première, l’âge, et le décalage quasi permanent entre les 18-24 ans et les 65 ans et plus et la seconde, la proximité politique partisane, ceux les plus proches du pourvoir et ceux les plus opposants. Ainsi l’opinion exprimée (ce qui ne doit pas se traduire nécessairement dans la réalité des faits) est une conjugaison d’une attitude à la fois marquée par ces clivages et d’un ressentiment personnel, très visible quand on observe les 4 tableaux qui vont suivre.
⇒ Les fermetures de commerce ont été une gêne
Selon le type de commerce fermé administrativement, la gêne ressentie varie selon l’activité de 18 à 48% (dont de 7 à 19% une gêne très importante).
Cette gêne concerne les activités restaurants, salons de coiffure, librairies pour 45 à 48%, les magasins de vêtement pour 37%, puis les fleuristes et les bars pour 26-27%.
Plus précisément, les 18-24 ans sont toujours plus gênés que les 65 ans et plus, tout comme les partisans du RN, et de façon moins fréquente ceux du PS, des Verts et des Républicains alors que ceux de LRM le sont peu. Noter qu’il en est de même pour les CSP-, dont on aurait pu attendre une moindre gêne par exemple pour les librairies, les salons de coiffure ou la magasins de vêtement. Par contre, cette gêne plus fréquente chez les femmes s’explique assez bien dans la mesure où ce sont surtout elles, les acheteuses (coiffure, vêtements, voire librairie).
Une interrogation : pourquoi les habitants des communes de 2 000 à 20 000 habitants sont-ils les plus gênés ? Une question d’échantillonnage ou de structure des commerces/services dans ce type de bourg ?
⇒ Commerces de proximité et grande distribution (enseigne ou e-commerce)
Selon l’âge : les 65 ans et plus estiment plus souvent que les jeunes que la crise actuelle aura des effets négatifs pour le commerce de proximité (98% vs 78), et que cette situation affectera moins les grandes enseignes (53% vs 60 pour les plus jeunes). D’ailleurs cette crise favorisera les grandes enseignes selon les seniors (89% vs 76 les plus jeunes) et les grands acteurs sur Internet (96% vs 81). Les seniors sont aussi d’accord pour souhaiter apporter leur soutien aux commerces de proximité pour les cadeaux de noël (74% vs 62 pour les plus jeunes).
Selon les appartenances partisanes politiques : les Verts sont les plus proches des indépendants et plus défavorables aux grands acteurs sur internet, aux grandes enseignes ; les Républicains sont les plus sensibles aux conséquences économiques (croissance et attractivité économique de la France) et à la perte de chiffre d’affaires des indépendants. Pour les partisans du RN la crise affectera à leur sens davantage les achats de noël en général et leurs achats.
En ce qui concerne les CSP, paradoxalement, les CSP- , ceux qui craignent le plus pour l’achat de leurs cadeaux de noël, achèteraient le plus sur internet en cas de fermeture des petits commerces ; les plus petits revenus feraient le plus de cadeaux pour compenser l’éloignement.
⇒ L’approche “politique” des mesures
Quant à la question de la clarté des mesures visant les commerces nécessaires ou non, les partisans sympathisants des partis d’opposition sont les plus critiques ; c’est tout le contraire pour les partisans de LREM ; même tendance en ce qui concerne l’influence des lobbys.
Pour en savoir davantage : Covid : les Français résignés à des fêtes de fin d’année confinées | Les Echos