Début novembre, la part des entreprises dont l’activité est déjà revenue à la normale baisse.


"Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19", Dares, enquête flash, novembre 2020

Méthodologie : La huitième édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 29 octobre et le 13 novembre 2020, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre en septembre.

 

Fin octobre, 64% des salariés sont sur site, 15% en télétravail, 15% en formation, 10% en congés. Par ailleurs, 10% sont en activité partielle.

⇒ En octobre, la baisse d’activité est effective

♦ En octobre, mois marqué par la mise en place d’un couvre-feu dans certains départements, l’activité se dégrade de nouveau : 32% des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité a diminué, dont 6% dans une entreprise dont l’activité s’est arrêtée ou a diminué de plus de moitié.

À l’inverse, 24%, comme fin septembre, travaillent dans des entreprises qui ne rencontrent pas de difficultés particulières, principalement dans les petites entreprises (29%).

 

Les secteurs les plus touchés par des arrêts ou des baisses d’activité sont toujours l’hébergement restauration, les transports et les services aux particuliers qui comprend les arts, spectacles et activités récréatives.

 

♦ Les causes évoquées de réduction d’activité sont avant tout la perte de débouchés (67%, après 80% en septembre), plutôt que le manque de personnel pouvant travailler (7%, comme en septembre) ou les difficultés d’approvisionnement (3% après 4 en septembre). Cependant, la baisse d’activité pour cause de fermetures administratives est en très forte hausse ce mois-ci (23% après 9 en septembre), notamment dans l’hébergement restauration (58% après 25) et les services aux personnes (67% après 27).

⇒ Fin octobre

♦ Au 31 octobre, deuxième jour du reconfinement, les difficultés liées aux fermetures administratives progressent fortement (13% après 3 fin septembre) mais sont plus faibles que lors du premier confinement (24% fin mars et fin avril).

 

♦ Les réductions d’effectifs se stabilisent fin octobre : 16% des salariés travaillent dans des entreprises qui ont diminué leurs effectifs du fait de la crise sanitaire (comme en septembre). À l’inverse, la part des entreprises qui ont augmenté leurs effectifs est en légère baisse en octobre (6% après 7 fin septembre), principalement dans les petites entreprises (5% après 9% pour les entreprises de 20 à 49 salariés).

Les réductions d’effectifs passent majoritairement par l’annulation ou le report d’embauches prévues (57%, après 55 fin septembre) et par les non-renouvellements de CDD, très fréquents de mars à mai, et en baisse après un léger rebond en septembre (50% après 53 fin septembre). Les ruptures conventionnelles poursuivent leur nette augmentation amorcée en mai et représentent 24% des réductions d’effectifs.

♦ Présence sur le site et télétravail : la présence des salariés sur site reste majoritaire (64% en moyenne un jour donné au cours de la semaine, après 70% fin septembre). La part de salariés en télétravail progresse de 3 points (15% après 12), et celle des salariés en congés de 2 points (10% après 8).

Au cours du mois d’octobre, 19% des salariés ont été au moins un jour en télétravail ; 41% l’ont été au moins trois jours par semaine (8% de l’ensemble des salariés), 33% deux jours par semaine (6% des salariés), 17% un jour par semaine (3% des salariés) et 9% quelques jours dans le mois (2% des salariés).

 

♦ Le chômage partiel : le nombre d’entreprises ayant recours au chômage partiel se stabilise  (26% après 25 en septembre). Le recours au chômage partiel pour cause de fermetures obligatoires progresse nettement avec le durcissement des mesures sanitaires (20% après 8 en septembre), notamment dans les services aux particuliers (54% après 30) et l’hébergement et restauration (54% après 25 en septembre).

4% des salariés se trouvent dans une entreprise où un accord sur l’activité partielle de longue durée est en vigueur à la date du 31 octobre (après 3% fin septembre), et 8% dans une entreprise où des négociations sont en cours ou prévues (après 7%).

En octobre 2020, 1,6 million de salariés auraient effectivement été en activité partielle (soit un peu moins de 10% des salariés du privé), vs1,3 million (révisé) en septembre et août.

 

Le recours à la formation diminue pour les salariés en chômage partiel (15% après 21 en septembre), notamment via une subvention du FNE-Formation (7% après 11).

 

Les mesures sanitaires les plus difficiles à mettre en place pour les entreprises sont la réorganisation des locaux et l’augmentation de la fréquence de nettoyage (respectivement 46% et 51% des entreprises qui ont mis ces mesures en place l’ont fait avec difficultés, après 49% et 53% fin septembre). L’augmentation de la fréquence de nettoyage est par ailleurs la mesure qui est surmontée le plus souvent à coût élevé (16%, après 20% fin septembre), devant l’obligation de port du masque (11%, après 14% fin septembre).

46% des salariés travaillent dans une entreprise qui considère que les mesures de prévention ont réduit la productivité ou augmenté les coûts, après 44% début octobre.

⇒ Début novembre

♦ La part des entreprises dont l’activité est déjà revenue à la normale baisse, à 26% de l’emploi salarié total (après 30% début octobre). , après une période de hausse continue depuis le mois de juillet. À l’inverse, les entreprises qui ne savent pas dater le retour à la normale représentent 35% des salariés (après 31% début octobre). Les principales difficultés ne changent pas.

 

♦ Interrogées sur quatre mesures liées au plan de relance (l’aide à l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, l’aide à l’apprentissage, l’aide au contrat de professionnalisation et l’activité partielle de longue durée), les entreprises indiquent une intention de recours légèrement en hausse par rapport à octobre, pour les quatre mesures indiquées. Comme le mois dernier, l’intention de recours à ces mesures est importante pour l’aide à l’apprentissage et pour l’aide à l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans : début novembre, 48% des salariés travaillent dans une entreprise qui a l’intention de recourir à la mesure d’aide à l’apprentissage, ou y recourt déjà, et 43% pour la mesure d’aide à l’embauche d’un jeune (respectivement 46% et 40% début octobre).

 

Pour en savoir davantage : Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 – novembre 2020 – Ministère du Travail (travail-emploi.gouv.fr)