Méthodologie : Interrogation par voie numérique de 1580 dirigeants de PME/TPE (de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires) entre le 3 et le 12 février 2020; l’analyse porte sur les 525 premières réponses jugées complètes et fiables reçues.
Compte-tenu de l’épidémie actuelle affectant notamment les PME, je ne fais que reprendre pour mémoire la situation avant cette crise, sans développer, sauf l’approche faite des fonds propres.
1/3 estiment ne pas disposer d’assez de fonds propres et seraient prêts à ouvrir leur capital pour assurer leur développement.
“Principaux résultats conjoncturels :
⇒ La trésorerie des PME s’est détériorée au cours des 3 derniers mois, comme attendu d’après les résultats obtenus au trimestre précédent, mais reste toutefois à un niveau jugé confortable. Cette détérioration semble temporaire puisque les PME anticipent une amélioration sur les prochains mois. La situation de trésorerie reste à un niveau satisfaisant, l’indicateur étant au plus haut depuis la création de l’enquête début 2017.
⇒ L’investissement est attendu en léger ralentissement en 2020 : la part des PME qui comptent investir cette année s’affiche en baisse (55% contre 59% il y a un an pour l’année 2019) mais les dépenses d’investissement conserveraient leur dynamisme. Les besoins de renouvellement et/ou de modernisation des équipements constituent toujours le principal motif de ces dépenses mais la part des investissements consacrés à l’extension de capacités, à l’introduction de nouveaux produits/services et à une nouvelle implantation progresse.
⇒ Les difficultés de recrutement demeurent le principal frein à l’activité des PME et s’affichent en progression ce trimestre comme sur un an (citées par 55% des dirigeants de PME après 53% il y a 3 mois).. Le manque actuel de débouché est perçu comme un frein par seulement 10% des PME (après 13% il y a 3 mois).”
Les fonds propres des PME :
⇒ 94% (dont tout à fait d’accord 46%) considèrent les fonds propres comme une nécessité pour investir et croître. Pourtant, l’insuffisance de fonds propres ne fait pas partie des principaux freins à la croissance cités par 17% des dirigeants.
⇒Pour 92%, les fonds propres sont une variable importante pour lever des financements, notamment bancaires (tout à fait d’accord 43%). D’ailleurs, 87% estiment que les fonds propres sont une variable importante analysée lors d’une demande de financement bancaire.
⇒ Les fonds propres représentent également une réserve en cas de difficultés conjoncturelles pour 83% des dirigeants (37% tout à fait d’accord).
⇒ C’est donc pour 78% (42% tout à fait d’accord) un agrégat comptable important.
⇒ Un tiers jugent néanmoins le niveau de fonds propres de leur PME insuffisant compte tenu des projets de développement envisagés. À l’inverse, 64% l’estiment suffisant. 4% des dirigeants ne se déclarent pas familiers avec la notion de fonds propres.
⇒ Les dirigeants parlent essentiellement des fonds propres avec leur expert comptable (53% d’entre eux), avec leur banque (14%) et 6% avec un autre interlocuteur externe à l’entreprise. 21% des dirigeants abordent le sujet des fonds propres avant tout avec des interlocuteurs au sein de leur entreprise.
⇒ 45% reportent une augmentation des fonds propres de leur entreprise de plus de 5% par an en moyenne sur les 3 dernières années; un peu plus d’un tiers estiment qu’ils ont été stables tandis que 15% déclarent un repli de plus 5% par an en moyenne.
Cette croissance des fonds propres des PME s’est faite très largement grâce à la remontée des résultats de l’entreprise (94% des PME); 8% des PME ont augmenté leurs fonds propres via un apport additionnel du ou des associés. 5% l’expliquent par une ouverture de leur capital.
⇒ 42% se disent prêts à ouvrir le capital de leur PME s’ils devaient financer un développement marqué de leur entreprise. Cette proportion grimpe à 57% pour les PME dont les responsables jugent insuffisant le niveau de fonds propres compte tenu des projets de développement (contre 35% pour les PME ayant un niveau suffisant de fonds propres). Elle grimpe même à 61% pour les dirigeants citant l’insuffisance de fonds propres comme l’un des principaux freins à la bonne marche de leur entreprise ou à son développement.
Les PME prêtes à ouvrir leur capital le feraient aussi bien pour financer le développement interne de leur entreprise que dans un objectif de croissance externe (57% d’entre elles dans les deux cas). 39% d’entre elles songeraient à ouvrir leur capital en vue d’une transmission.
Les PME ouvriraient leur capital avant tout en s’associant (67% d’entre elles) et/ou en faisant appel à des fonds d’investissement (48%). 12% seraient prêtes à ouvrir leur capital à un business angel; seules 5% envisageraient de recourir au financement participatif (crowdfunding).
Pour en savoir davantage : https://www.bpifrance-lelab.fr/Analyses-Reflexions/Les-Travaux-du-Lab/Les-enquetes-de-conjoncture/Tresorerie-investissement-et-croissance-des-PME-Barometre-de-fevrier-2020