La discrimination en entreprise.


"État des lieux des discriminations et des politiques Diversité en entreprise" Cegos, lu décembre 2019

Méthodologie : échantillon de 1 046 salariés et 181 Directeurs ou responsables des ressources Humaines / Directeurs ou responsables, travaillant en France dans une entreprise ou une organisation de 50 collaborateurs et plus, des secteurs privé ou public.

 

66% affirment qu’une politique Diversité a été mise en place dans leur entreprise; 71% des salariés déclarent avoir déjà été témoins de discriminations et 50% déjà victimes.

 

51% des salariés et 57% des DRH estiment que certaines catégories sont privilégiées par la politique de Diversité, en premier lieu les jeunes, les personnes en situation de handicap, les femmes et les seniors.

66% affirment qu’une politique Diversité a été mise en place dans leur entreprise mais elle n’est clairement affichée et assumée que pour 36%.

 

Au quotidien, ce qui dégrade l’ambiance de travail dans l’entreprise, ce sont (écarts importants entre salariés et DRH):

(Noter les écarts non négligeables entre l’opinion des salariés et celles des DRH)

-Les convictions politiques ou syndicales très marquées (Salariés, 35% et DRH 45),

-Les réflexions à caractère sexiste (31 et 46%), ou les allusions sexuelles (23 et 32, mais pour les DRH 48% dans les grandes entreprises, vs 21 dans les PME),

-Les remarques liées à l’âge (23 et 32 mais pour les DRH de grandes entreprises 44 et en PME 23),

-Le port de signes religieux (23 et 34%),

 

et avec de faibles écarts entre salariés et DRH :

-L’importance accordée au physique (31 et 29),

-L’importance accordée au diplôme (25 et 28%),

-Les remarques liées à l’origine sociale (21 et 27%, mais 40 pour les DRH de grandes entreprises vs 19 pour ceux de PME),

-L’affirmation d’une orientation sexuelle (15 et 16%).

 

Les difficultés rencontrées par les DRH dans le champ de la diversité :

-Pour 55%, le recrutement et l’intégration de personnes issues d’origines sociales différentes, et des personnes issues des quartiers sensibles (41%), pour 46% la cohabitation des personnes ayant des cultures ethniques différentes ou issues de minorités visibles,

-Pour 53% l’emploi et l’intégration des personnes en situation de handicap ou de longue maladie,

-Question d’âge : pour 50% la gestion de l’intergénérationnel (jeunes et seniors), mais aussi pour 46% la gestion des seniors, et pour 44% la gestion des jeunes génération, et 31% la gestion des quadras,

-Pour 50% l’égalité de traitement femmes-homme,

-Pour 49%, le recrutement des personnes ayant des profils « atypiques »,

-Pour 47% les pratiques religieuses au sein des entreprises (prières, fêtes…) et pour 46% la cohabitation de personnes pratiquant des religions différentes,

-Pour 38% le management des personnes qui travaillent à distance (télétravail).

 

74% des femmes salariées soutiennent une politique de quotas, perçues comme des leviers pour accélérer – voire « forcer » – le changement (vs 60 % des hommes et 55% des DRH). sur le terrain, 42% des DRH l’appliqueraient, mais 15% de façon visible.

 

71% des salariés déclarent avoir déjà été témoins de discriminations au cours de leur vie professionnelle et 50% victimes de discriminations. Les principales formes étant l’âge (18%), l’apparence physique (16%), l’état de santé (14%), le sexe (13%), les activités syndicales (10%). Les femmes sont principalement victimes de discriminations liées au sexe (22 %), à l’âge (20%) et à l’apparence physique (19%).

 

Les 3 principales formes de discrimination rencontrées dans leur entreprise : l’âge (25%), les activités syndicales (25%), l’état de santé (24%, +5pts).

Celles estimées dans les entreprises en général : l’origine ethnique (56%), l’apparence physique (54%), le handicap (50%).

 

1/3 des salariés déclarent aujourd’hui pouvoir être sujets à discrimination. Les écarts de perception restent importants selon les catégories : 38% des moins de 31 ans vs 23% des plus de 50 ans, 38% des femmes vs 28% des hommes, 40% des managers vs 28% des non-managers.

 

Concernant les auteurs de ces discriminations, 2 catégories se distinguent : les collègues de travail, selon 28% des salariés et 25% et les managers directs (respectivement 25 et 22%).

 

Un nombre conséquent de salariés ont réagi positivement : 52% disent veiller à faire régner un climat de respect de toutes les diversités en interpellant les personnes qui ne sont pas bienveillantes à l’égard d’autrui; 36% ont même fait part à leurs collègues les raisons pour lesquelles ils désapprouvaient les situations discriminatoires et 34% ont offert leur soutien psychologique et affectif; enfin 19% ont prévenu leur manager ou leur DRH dès qu’ils ont été témoin de discrimination.

Une minorité plus négativement : 6% disent avoir participé à des actes de discrimination en étant conscient; 13% l’ont fait mais n’ayant pas conscience de ce qu’ils faisaient; 13% ont été témoin d’un acte de discrimination et se sont détournés de la personne victime, parce qu’ils ne se sentaient pas à l’aise face à cette situation.

 

D’après les salariés, la lutte contre les discriminations est assurée en premier lieu par les collègues de travail, notamment les managers directs ou les salariés dans la même position, peu les partenaires sociaux (12%).

Alors que d’après les DRH, c’est la fonction RH qui est en première ligne (44%), voire la direction générale (19%) mais aussi les partenaires sociaux (25%, mentionnés en baisse). 

 

Le déploiement d’une politique Diversité est jugé positivement par 81% des femmes et 86% des moins de 31 ans (vs 78% de l’ensemble des salariés). 77% des DRH interrogés approuvent cette initiative. Salariés et DRH s’accordent pour positionner la « réduction des inégalités et la lutte contre l’isolement » comme le principal argument en faveur d’une politique Diversité.

 

Concrètement les DRH mettent en place de nouvelles pratiques en matière de recrutement :

-63% utilisent des méthodes les plus objectives possibles pour valider les compétences des candidats; 57% ont élargi le sourcing en recrutement;  54% ont établi une grille de compétences précise pour prouver l’objectivité des décisions lors des entretiens, mais seuls 30% ont mis en place le CV anonyme,

-52% forment les managers aux enjeux de la diversité dans les recrutements.

 

Pour promouvoir la diversité dans leurs entreprises, les DRH misent sur donner accès à la formation pour tous et favoriser l’évolution professionnelle, inciter les témoins à reporter les cas de discrimination, embaucher des personnes en situation de handicap, recruter des collaborateurs de plus de 50 ans.

 

Pour consulter l’étude, voir le site : https://www.cegos.fr/actualites/enquetes