L’emploi continue de progresser fortement avec la création nette de 225 000 emplois en 2018.


"L’emploi reste dynamique en 2018 malgré un repli dans quatre régions" Insee focus N°172, décembre 2019

Les Estimations annuelles d’emploi provisoires sont les estimations les plus récentes pour l’année 2018. Elles intègrent notamment les premières estimations d’emploi non salarié. S’agissant de l’emploi salarié à fin 2018, il est légèrement révisé par rapport aux Estimations d’emploi trimestrielles publiées en septembre 2019. Notamment, l’évolution de l’emploi salarié dans l’agriculture entre fin 2017 et fin 2018 est revue à la baisse de 2,5 points ; celle du tertiaire marchand est revue à la baisse de 0,1point.

Trois données masquent une analyse fine, sans l’affecter en termes de tendances, d’une part le nombre d’autoentrepreneurs (non détaillé et partiellement significatif du fait de non exercice pour certains et d’un exercice à temps souvent partiel pour ceux qui sont en activité), d’autre part une déclinaison du tertiaire marchand (différenciant notamment le commerce, des services aux entreprises et aux particuliers), et enfin l’intégration des libéraux de santé/éducation dans le tertiaire marchand (?).

 

L’emploi salarié a progressé de façon proche au cours de la période 2000-2008 et de la période 2008-2018; par contre il a davantage progressé pour les non-salariés, notamment au cours de la période 2008-2018, du fait de l’apparition des autoentrepreneurs.

⇒ Une vision globale

Fin 2018, 28,1 millions de personnes occupent un emploi en France hors Mayotte.

 

La hausse (+ 225 000 emplois) est plus faible que l’année précédente (+338 000 créations d’emplois, 2017 marquant la plus forte progression annuelle depuis 2007).

Cet infléchissement est surtout imputable au ralentissement de l’activité économique : 1,7% de hausse du PIB en 2018, après + 2,3% en 2017. L’emploi salarié augmente de 154 000 emplois en 2018, soit plus de deux fois moins qu’en 2017 (+ 323 000), alors que l’emploi non salarié accélère davantage en 2018 (+ 71 000 en 2018, après + 15 000 en 2017).

⇒Une approche plus fine

Si nous excluons le tertiaire non marchand (comprenant la fonction publique mais aussi des activités comme la santé et l’éducation) et l’agriculture, l’emploi est en 2018 de 18,8 millions.

Les évolutions 2000 à 2018 pour le nombre d’emplois a été de 11,1%, mais de 38,5% pour les non-salariés (mais cette forte progression est largement le fait des autoentrepreneurs) et de 8,4% pour les salariés.

Quand nous comparons le nombre d’emplois des activités marchandes (tertiaire marchand, construction et industrie) entre 2 000, 2008 (année précédant l’arrivée des autoentrepreneurs) et 2018, nous constatons entre 2000 et 2018 une hausse de 1,876 million d’emplois (+10%), du fait notamment du tertiaire marchand.

La hausse en proportion est davantage le fait des non-salariés : indice 141 en 2018 au regard de 2000 vs 115 pour les salariés, mais cette hausse provient grandement des autoentrepreneurs entre 2008 et 2018; sinon la hausse aurait été plus modeste.

Mais il faut aussi observer le nombre d’emplois gagnés en valeur absolue :

-avec +2,104 million de salariés dans le tertiaire marchand vs 452 500 chez les non salariés,

-qui de loin ont dépassé les effectifs de la construction : +121 463 salariés (noter la chute entre 2008 et 2018) et en proximité +101 696 non-salariés (où l’autoentrepreneuriat a perdu de l’importance à mi-chemin entre 2008 et 2018)

-et une forte chute dans l’industrie de 921 000 emplois salariés, peu compensés par les non-salariés +17 909; il y a lieu d’être prudent pour l’analyse de cette donnée, l’exercice des activités composant l’industrie étant pour partie différent entre les non-salariés et les salariés).

⇒ Une approche territoriale entre 2017 et 2018

♦ L’évolution 2017-2018

 

En 2018, contrairement aux deux années précédentes, certaines régions perdent de l’emploi. En effet, l’emploi diminue à La Réunion, en Bourgogne-Franche-Comté, dans le Centre-Val de Loire et dans le Grand Est, où l’emploi se replie dans le tertiaire, marchand ou non.

 

Dans les Hauts-de-France et en Normandie, l’emploi progresse très faiblement. La croissance de l’emploi dans le tertiaire marchand y est inférieure à 1% et l’emploi diminue dans le tertiaire non marchand (– 0,5% dans les deux régions).

 

À l’inverse, l’emploi augmente très fortement en Guyane (+ 4,5%), en Guadeloupe (+ 2,4%) et en Corse (+ 2,4%), où les hausses d’emploi sont particulièrement élevées dans le tertiaire, marchand ou non, et dans l’industrie.

 

Dans les autres régions (Île-de-France, Martinique, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire), l’emploi continue d’augmenter nettement (de +0,8 à +1,6%).

Dans toutes ces régions, sauf dans les Pays de la Loire, le tertiaire marchand y augmente davantage qu’en moyenne nationale. Le secteur est particulièrement dynamique en Martinique et en Île-de-France (+ 2,1 % dans les deux régions), d’autant qu’il représente 6 emplois sur 10 dans la région parisienne.

 

♦ Les non-salariés (agriculture et fonction publique compris) en région : leur présence s’étale entre 7,2% des emplois en Ile-de-France et 15,3 en Corse, avec une faible présence dans les Dom. pas de surprise en ce qui concerne le sud et le nord : comme en création d’entreprises, le nord et moins pourvu que le sud.

 

pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4257739