Un sondage sur les autoentrepreneurs, notamment en lien avec des plateformes.


"Les attentes des autoentrepreneurs et des travailleurs des plateformes ", UAE, Opinion Way, novembre 2019

Méthodologie : échantillon de 400 auto-entrepreneurs (AE) encore en activité dont 156 travaillent avec des plateformes (AEP), interrogé par téléphone sur système CATI et CAWI  entre le 7 et le 17 octobre 2019 pour les interviews au téléphone et en ligne entre le 30 octobre et le 21 novembre.
“Sondage Opinion Way pour Union des Auto-entrepreneurs”

Noter le faible nombre de personnes interrogées, notamment ceux travaillant avec des plateformes, ce qui ne garantit pas la fiabilité des résultats. En effet 56% des autoentrepreneurs interrogés pour l’UAE disent être intéressés par un statut salarié, ce que démentent d’autres travaux, notamment l’enquête de Malt en mars 2017 auprès de 1 014 Free lances où 75% souhaitaient conserver ce statut, ou encore aux dires des dirigeants des plateformes conduisant aussi des enquêtes. Grande prudence donc en ce qui concerne la qualité des résultats, d’autant que leurs réponses peuvent manifester une faible connaissance de la situation (l’opinion n’est pas nécessairement le reflet de ce qui est).

 

Qu’ils travaillent ou non, via des plateformes, nombre de situations rencontrées sont les mêmes (choix de indépendance, mais moins bonne couverture retraite, chômage…) conduisant à à la fois vouloir être salarié et à la fois ne pas l’être.

 

⇒ Avec qui travaillent les auto-entrepreneurs (clients particuliers, entreprises, via ou non des plateformes) ?

 

Tous travaillent d’abord avec des particuliers (83% des AE, 79% des AEP), puis avec des entreprises (56 et 63%). 25% des AE ont recours à des plateformes, dont 20% pour une mise en relation par des plateformes avec des clients particuliers et 14% avec des clients professionnels contre 100% des AEP (81% mise en relation avec des particuliers et 54% avec des entreprises).

 

Ceux qui travaillent avec des plateformes ont fait ce choix : 50% pour la flexibilité et l’indépendance que cela offre, 42% pour avoir un complément de revenu, 26% pour sortir du chômage, s’insérer socialement et économiquement.

⇒ Leur rapport au salariat :

 

Si 70% des AE ne sont pas intéressés à opter pour le statut de salarié, 56% des AEP le sont (dont 27 très intéressés) mais 33 pas du tout intéressés.

 

A la question “pour quelles raisons souhaiteriez-vous obtenir le statut de salarié ?”, les réponses sont proches (tous son interrogés) :

-Avoir une activité plus régulière et moins soumise aux aléas (60% des AE, 57% ses AEP),

-Avoir une meilleure protection sociale (couverture chômage, retraite…) avec respectivement 54 et 43%,

-Avoir plus de facilité pour louer un logement, obtenir un crédit, etc (35 et 33%),

-Ne plus être seul, isolé (14 et 15%).

 

A la question “faut-il attribuer le statut de salarié aux auto-entrepreneurs travaillant pour des plateformes ?”, 52% des AE et 64% des AE en plateforme disent oui.

 

“Pour quelles raisons ne souhaitez-vous pas obtenir le statut de salarié ?”, tous sont interrogés mais la base de réponse est faible; examinons cependant les réponses :

Préserver son indépendance, choisir son organisation et ses horaires, ne pas avoir de patron qui vous donne des directives sont les réponses très majoritaires, suivies par continuer à cumuler plusieurs activités et/ou plusieurs clients, mais de façon bien plus minoritaire; les fréquences sont les mêmes quelque soit le statut des répondants.

 

⇒ Les AE et la protection sociale

 

2 modalités seraient à améliorer : la retraite (un peu plus les AE 40 vs 31% pour les AEP) et le chômage (25 et 24%); les questions de santé et de risques professionnels paraissent moins importantes (15 et 15% et par ailleurs 15 et 20%).

Ceci étant, 56% des AE n’ont jamais entendu parler d’une assurance chômage en leur direction (un peu moins les AEP, 38%).

Prés de 80% estiment adaptée un indemnité de 800€ pendant 6 mois, sous réserve d’une liquidation judiciaire et d’un chiffre d’affaires minimum de 10 000€ annuel pendant au moins 2 ans. Le paradoxe est que les AE risquent fort peu de s’inscrire dans la procédure d’une liquidation.

 

Selon eux les risques professionnels devraient être couverts par à la fois l’Etat, la plateforme et les clients (39 et seulement 24% pour les AEP), puis l’état (34 et 31%), la plateforme avec qui ils travaillent (16 et 22%), les clients (10 et 21%).

 

⇒ Les négociations au profit des AE

 

La quasi totalité d’entre eux estiment que la question des travailleurs indépendants devrait avoir une place à part entière lors des négociations sociales et entre 81 et 88% qu’ils devraient être représentés par leur propre syndicat.

Mais 67% des AE  et 46% des AEP jugent ne pas être bien représentés lors des négociations sociales.

 

Pour en savoir plus, consulter le site : www.union-auto-entrepreneurs.com/wp-content/uploads/2019/12/OpinionWay-pour-UAE-Les-attentes-des-autoentrepreneurs-et-des-travailleurs-de-plateformes-Novembre-2019-copie.pdf