La baisse des dons et des subventions publiques déstabilise les associations de taille intermédiaire.


"« Les associations de taille intermédiaire sont déstabilisées »" La Croix du 2 décembre 2019

Paradoxalement, alors que le public fait de plus en plus appel à des associations pour prendre en charge ce qu’il a difficulté à mettre en oeuvre, les subventions et les dons baissent.

 

Les dons représentent, en moyenne, une part assez petite du financement du secteur associatif dans son ensemble. Le mécénat, le sponsoring, les dons des particuliers et les dons des fondations, tout compris, comptent pour 4,5 % environ des ressources globales des associations.

Il y a cependant des différences selon les secteurs. Le poids des dons est important dans l’humanitaire, la défense des droits et des causes ou l’action sociale. Le secteur de la défense des causes – associations de défense de l’environnement ou de lutte pour le droit des femmes, par exemple – ne reçoit pas beaucoup de ressources publiques et est peu subventionné. Les dons y constituent donc une source importante du financement.

Si les associations du champ social et médico-social reçoivent ainsi une grande partie des dons, elles vivent néanmoins surtout des financements publics – venant de l’État, des collectivités locales ou des organismes sociaux –, qui restent donc majeurs dans leur budget.

 

Au total, la part des financements publics dans les ressources totales des associations a baissé pour se situer dorénavant à 45%. Les marges de manœuvre étant limitées pour trouver d’autres financements, c’est la participation des usagers au service rendu qui a servi de variable d’ajustement. Elle alimente dorénavant 42 % du budget total des associations, ce qui pose la question de l’accès aux associations de certains publics.

 

Les toutes petites associations, qui constituent la majorité du tissu associatif, et qui fonctionnent avec quelques subventions communales et du bénévolat, n’ont quasiment pas été touchées par la transformation des ressources publiques.

 

 En revanche, cette transformation a beaucoup déstabilisé les associations de taille intermédiaire. Ces associations sont très ancrées dans les territoires, ouvertes vers les autres, actives dans tous les secteurs d’activité et elles fonctionnent avec un engagement citoyen fort. Elles sont en perte de vitesse depuis une quinzaine d’années, en nombre et en poids, alors même qu’elles jouent un rôle d’équilibre, notamment territorial, essentiel.

 

Pourtant les départements, en particulier, délèguent de plus en plus certaines de leurs compétences aux associations. Sans ce mouvement, le poids économique des associations n’aurait pas sans doute pas stagné mais carrément baissé. Un autre facteur a joué : la démographie. La population augmente et vieillit, ce qui soutient une demande de services croissante en direction des associations.