Méthodologie : échantillon de 1003 lycéens professionnels et d’étudiants français, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, de type d’établissement et de région de résidence. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto administré en ligne sur système CAWI entre le 15 et le 22 février 2019. « Sondage OpinionWay pour Moovjee »
L’image de l’entrepreneur est perçue avec réalisme par les jeunes (leader, passionné, créatif plutôt que gestionnaire, engagé dans la transformation de la société). Les attentes en direction l’entreprise dépendent de leur positionnement (créateur ou salarié), mais nombre d’attentes ou d’implications sont toutefois assez proches.
⇒ Le portrait d’un entrepreneur perçu par les lycéens professionnels et étudiants français.
– Un leader (49% et +6 points au regard de 2017), passionné (43%) sachant prendre des risques (42%) et créatif (39% et +3 ponts), un visionnaire (31% et +3 points), avant le gestionnaire (38% et -6 points), l’expert (28%) et le gros salaire (12%).
Cette situation suit la tendance des années 2009-2017 ; sont ainsi bien plus présentes les caractéristiques leader (49% vs 42 en moyenne 2009-2017), passionné (43 vs 38), visionnaire (31 vs 27), alors qu’ont pris moins d’importance, celles de gestionnaire (38 vs 48), d’expert dans son champ de compétences (28 vs 37); les caractéristiques prise de risque et gros salaire n’ont pas connu d’écart.
C’est donc l’aspect réactif d’entreprenant qui prime devant celui de dirigeant.
– Les jeunes femmes mettent davantage en avant les criteres passionné (49% contre 37 pour les hommes) et la prise de risques (46% contre 39); 16% des hommes jugent qu’un gros salaire est l’une des caractéristiques de l’entrepreneur contre 8% des femmes.
– Les étudiants à l’Université et en écoles sont beaucoup plus nombreux (46% et 47%) que les jeunes en lycée professionnel (21%) à estimer que la prise de risque caractérise l’entrepreneur.
L’entrepreneur est aussi celui qui a de grandes responsabilités (50%, +3 points), travaille beaucoup (43%) et donc a peu de temps libre (11%); il est autonome (40%), dirige une équipe (39%), gère des situations complexes (26% vs 30 en moyenne 2009-2017); mais il prend des risques (37%) et n’a pas la sécurité de l’emploi (11%). Ces caractéristiques ont peu bougé entre 2009 et 2017.
Les femmes définissent plus souvent l’entrepreneur comme ayant de grandes responsabilités (55% vs 45 pour les hommes), et d’autonomie (45% vs 34).
⇒ L’image de la création d’entreprise et du rôle du chef d’entreprise
– Une forme d’engagement pour 84% (29% tout à fait). Si ce taux reste similaire quelles que soient les études poursuivies (en université : 83%, en grande école : 84%, en lycée professionnel : 86%), une différence de 9 points apparait selon le genre (88% dont 32% tout à fait pour les femmes, vs 79%, dont 26% tout à fait pour les hommes).
– Parce que l’accès à l’emploi est un enjeu principal de société (selon 42% d’entre eux), un entrepreneur peut agir sur ce sujet (37%). Mais il peut aussi agir sur l’écologie et la lutte contre le réchauffement climatique (36% parce que c’est un enjeu majeur pour 41% des jeunes interrogés). Autres thèmes, l’égalité entre les hommes et les femmes (38% jugent qu’il s’agit d’un enjeu majeur de société, 36% que l’entrepreneur à un rôle à jouer), l’égalité des chances (30% jugent qu’il s’agit d’un enjeu de société, 31% que l’entrepreneur à là aussi un rôle à jouer).
Noter que les répondants sont les plus nombreux à penser qu’un jeune entrepreneur peut agir pour le bien-être au travail ( 40% alors qu’ils ne sont que 27% à juger qu’il s’agit d’un enjeu de société).
Les hommes citent en premier l’accès à l’emploi (41%), suivi de l’écologie (39%), la lutte contre la pauvreté et l’exclusion (35%), l’accès à la santé (34%) et enfin l’accès à l’éducation et la culture (32%).
Les femmes citent d’abord l’égalité hommes/femmes (47% alors que ce sujet ne fait pas partie du top 5 des hommes), l’écologie (44%), l’accès à l’emploi (43%), la lutte contre la pauvreté et l’exclusion (42%) et l’accès à l’éducation et la culture (40%).
Les hommes et les femmes sont très diversement sensibilisés à certains enjeux : des écarts de 10 points ou plus entre leurs opinions sont visibles pour ce qui concerne l’égalité hommes/femmes (45% des femmes vs 28 pour les hommes, écart de 17 points), les discriminations liées au milieu social (cité par 31% des femmes contre 16, écart de 15 points), l’égalité des chances (36% contre 25, écart de 11 points), la lutte contre la pauvreté et l’exclusion (26% contre 15, écart de 11 points), la lutte contre les discriminations liées à la maladie ou handicap (29% contre 19, écart de 10 points) ). la lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle (29% contre 19, écart de 10 points),alors que les hommes citent davantage la maitrise des nouvelles technologies (24% des hommes contre 13% des femmes).
⇒ Les jeunes souhaitent-ils créer, quels freins, quels souhaits d’implication ?
45% (+9 points au regard de 2017, mais 45% avant la crise économique) envisagent un jour de créer ou de reprendre une entreprise; parmi ces 45%, 13% disent très certainement. 37% ne l’envisagent pas (dont 12% certainement pas) et 17% ceux qui ne savent pas encore ou avouent ne pas y avoir réfléchi (en baisse de 10 points).
Parmi les lycéens professionnels et les étudiants ayant déclaré envisager un jour reprendre une entreprise, 46% souhaitent le faire entre 3 et 5 ans après la fin de leurs études, 33% au-delà de 5 ans mais 20% pendant leurs études ou juste après (en hausse au regard de la moyenne de 13,6 entre 2009-2017).
Les atouts dont ils estiment disposer pour créer une entreprise évoluent favorablement dans les atouts entrepreneuriaux : l’autonomie (38%, en hausse puisque la moyenne est de 34,6), l’idée innovante (33% vs 29), le leadership (19 vs 13); par contre les items suivants connaissent une baisse d’importance : capacité de travail même si c’est la caractéristique la plus fréquente (49% vs 53), l’enthousiasme (37% vs 45), le soutien de l’entourage (31% vs 35).
42% des femmes citent davantage l’autonomie (vs 33 les hommes), l’enthousiasme (40% vs 33) alors que 37% des hommes estiment pouvoir s’appuyer sur une idée innovante (vs 28 les femmes).
Mais 91% jugent qu’il est difficile (37% très) de créer son entreprise, du fait des moyens financiers (69%, vs 73 pour la moyenne 2009-2017), de l’expérience (48% vs 55), de la confiance du marché (37% vs 46), de ne pas disposer d’idée innovante (30%). Une plus grande proximité donc avec la réalité de la création d’entreprise.
Posent moins problème les atouts leadership (21%, toutefois en hausse au regard de la moyenne 17), le soutien de l’entourage (12%), l’autonomie (11%), la capacité de travail (10%), l’enthousiasme (9%).
Les 3/4 ne sont pas informés des aides à la création d’entreprise, alors que 24% disent l’être en ayant cherché par eux-mêmes.
⇒ Les sujets et valeurs prioritaires pour ceux qui ont et n’ont pas l’intention de créer une entreprise
-Les écarts entre ceux qui ont l’intention de créer et ceux qui n’en ont pas l’intention sont assez peu importants au regard des grands problèmes de société; ils reflètent à la fois une forte convergence des prises de position des jeunes quant à leur priorités : bien-être au travail, égalité homme/femme, écologie, accès à l’emploi.
Ils reflètent aussi un positionnement quelque peu différent selon que l’on se perçoit dans le rôle de créateur d’entreprise ou salarié d’une entreprise : ces derniers sont plus sensibles aux problématiques sociales (bien-être au travail, égalité homme/femme, égalité des chances, lutte contre les discriminations…).
-En ce qui concerne les valeurs en entreprise, là encore ceux qui n’ont pas l’intention de créer sont plus demandeurs de leur prise en compte (écoute, responsabilité et esprit d’initiative reconnus, intégrité et équité), alors que le postulants à la création sont un peu plus attentifs à ce qu’ils attendent d’abord de leurs salariés (excellence, intégration dans l’entreprise, esprit constructif).
–En conséquence les sujets prioritaires au sein de l’entreprise sont plus tournés vers ceux qui n’ont pas l’intention de créer (promotion interne, équilibre vie professionnelle/vie personnelle, confort de vie, possibilité de formation, co-création entre les équipes et la hiérarchie). Notons que les items proposés n’ont que peu abordés ce que seraient les priorités d’entrepreneur (viabilité, captation de marché, recrutement, partenariat…)
Pour en savoir davantage : https://www.moovjee.fr/2019/04/04/barometre-les-etudiants-et-lentrepreneuriat/