Méthodologie : Interrogation par voie numérique du 10 au 18 avril 2018 de PME des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires.
Avec notamment une question thématique sur les difficultés de recrutement, leurs causes et leurs conséquences pour l’entreprise.
Malheureusement, l’étude n’interroge que des chefs d’entreprise et pas les candidats dont les réponses auraient pu être différentes.
Si la conjoncture est favorable au projet de recrutement et d’investissement, les difficultés sont nombreuses pour trouver les candidats “adaptés”, en termes de qualification, voire d’expérience professionnelle ce qui les contraint à modifier leurs modes de recrutement.
⇒ Les grands indicateurs de conjoncture
Trésorerie : la situation de trésorerie des PME se dégrade quelque peu depuis six mois. Elle s’améliorerait toutefois lors des prochains mois selon les anticipations des chefs d’entreprise.
Les délais de paiement des clients se seraient légèrement allongés. Ils restent toutefois restent globalement bien orientés sur un an dans un contexte économique très favorable dans la majorité des secteurs.
Le dynamisme de l’investissement des PME est confirmé : 66% pensent investir cette année (vs 64% en mars 2017). Il peut d’ailleurs contribuer à expliquer cette petite dégradation de la trésorerie.
Il est majoritairement orienté vers le renouvellement d’équipements (73%) et leur modernisation (65%), voire la mise aux normes (36%).
Il l’est moins en direction de produits/services nouveaux (46%) ou l’extension de la capacité de production, de vente, d’accueil (37%).
Il l’est encore moins en ce qui concerne l’environnement (économie d’énergie, recyclage), 24% ou une nouvelle implantation (22%).
Accès au crédit : 83% des PME ayant l’intention d’investir au cours de l’année ou l’ayant déjà fait ont eu recours au crédit pour financer leurs investissements. Seuls 14% ont rencontré des difficultés de financement, proportion stable par rapport au trimestre précédent.
L’enquête confirme une facilité globale d’accès au crédit pour les PME, en lien avec une amélioration de la situation financière et des conditions monétaires toujours très favorables.
Cette appréciation est conforme à celle relevée par les grandes entreprises et les ETI selon l’enquête Rexecode / AFTE. Les établissements de crédit interrogés par la Banque de France font également état d’un assouplissement des conditions de financement des PME notamment.
⇒ Les difficultés de recrutement
En termes de freins à la croissance, 2 items sont très cités : 52% la difficulté à recruter, et 47% la concurrence, loin devant les fonds propres insuffisants (24%), la réglementation spécifique à l’activité (21%), les perspectives de demande dégradées (20%), les coûts et prix trop élevés (17%), l’accès au financement (10%), voire le manque de débouchés (9%).
En 2018, 86% des répondants ont des projets d’embauche, mais 61% ont rencontré des difficultés pour recruter.
Ces difficultés affectent d’ores et déjà l’activité de 46% d’entre elles et 44% craignent de devoir restreindre leur activité.
L’absence de candidats « adaptés » est la principale difficulté rencontrée. 27% mettent en cause leur entreprise, et son organisation.
Les entreprises disent peiner à trouver le niveau de qualification (45%) et d’expérience (26%); 22% doutent de l’adaptabilité des candidats à la culture de leur entreprise.
Toujours selon les chefs d’entreprise répondants, le salaire n’intervient que pour 20%, les attentes spécifiques des candidats pour 10%, les perspectives de carrière pour 5% et les avantages offerts par l’entreprise pour 3%. les contraintes liées à l’entreprise (localisation de l’entreprise, organisation du travail, notoriété d l’entreprise…) comptent peu (entre 6 et 11%).
Pour tenter de remédier à ces difficultés, les chefs d’entreprise ont fait évoluer :
• l’organisation générale de leur entreprise (64%),
• leur politique de recrutement (60%),
• le profil du/des poste/s à pourvoir (50%)
et le recours à la main d’œuvre externe (48%).
Plus précisément, les chefs d’entreprise ont été amenés :
• pour 55% à modifier leurs modes de recrutement (réseaux sociaux, concurrents, cabinets de chasseurs de tête…), ou à y consacrer des moyens financiers plus importants (18%),
• ajuster leurs critères de recrutement : en proposant des salaires plus élevés (27%), en abaissant leurs exigences en termes de qualification (21%), ou encore en modifiant le mode de contractualisation (17%).
• reporter ces difficultés de recrutements sur des prestataires extérieurs que ce soit par le recours à l’intérim et au travail détaché (30%), par l’externalisation auprès de sous-traitants (21%) ou, plus marginalement via des partenariats ou des rachats d’entreprises (7%).
• Modifier l’organisation interne de l’entreprise : en développant la polyvalence des salariés en place (21%) au moyen notamment d’actions de formation (23%), en augmentant la durée du travail (heures supp’, allongement des temps partiels, 26%), en augmentant les rémunérations (18%)
En revanche, les difficultés de recrutement n’incitent que peu les chefs d’entreprise à investir dans l’automatisation des tâches (13%) et encore moins à mettre en place des solutions de mobilité de la main d’œuvre ou du télétravail (4%).