Depuis le début des années 1980, le nombre de personnes en emploi en France métropolitaine a progressé de 3,4 millions, pour atteindre 25,8 millions en moyenne sur la période 2012-2014 (+15% au regard de 1982-1984). Au début des années 1980, 65% des personnes en emploi exerçaient un métier du tertiaire ; 30 ans plus tard, elles sont 77%, gagnant 5,3 millions d’emplois.
Les effectifs des métiers de cadres et professions intellectuelles supérieures (+2,4 millions) et de professions intermédiaires (+2 millions) ont fortement augmenté ; la montée en qualification est également visible au sein des métiers d’ouvriers.
Depuis le début des années 1980, le nombre de femmes en emploi a augmenté de 3,2 millions, tandis que le nombre d’hommes en emploi n’a progressé que de 0,2 million. Les femmes occupent ainsi 48% des emplois en moyenne sur la période 2012-2014.
Leur présence s’est nettement accrue dans les professions des services administratifs, comptables et financiers; elles y occupent 70% des postes de niveau technicien (contre 46% il y a trente ans) et la moitié de ceux de niveau cadre (contre 22%); même tendance pour les professions de la banque et des assurances (66% des emplois de techniciens et 43% des emplois de cadres, contre respectivement 40% et 17%).
Leur présence a également fortement augmenté parmi les professionnels du droit où elles occupent plus de la moitié des postes (moins d’1/4 30 ans avant); certains métiers, quasi exclusivement masculins se sont féminisés (ingénieurs et cadres de l’industrie avec 25% de femmes, cadres du bâtiment et des travaux publics avec 19%). Les femmes sont beaucoup moins présentes parmi les patrons et cadres d’HCR (37% des postes, contre 59%).
La part des 50 ans et plus dans l’emploi, stable autour de 17% du début des années 1980 à la fin des années 1990, n’a cessé d’augmenter depuis, pour atteindre 29% en 2012-2014 ; Les métiers les plus touchés par le vieillissement sont ceux de la fonction publique (13 contre 35% chez les employés administratifs, 20 à contre 40% dans les professions intermédiaires administratives, 27 contre 41% chez les cadres).
19% des moins de 30 ans sont en emploi contre un tiers au début des années 1980. Le niveau de diplôme des personnes en emploi ayant terminé leurs études initiales a fortement progressé en trente ans ; alors qu’au début des années 1980 plus de la moitié ne détenait aucun diplôme, en 2012-2014 huit sur dix en ont un. Les diplômes du supérieur (bac+3 ou plus), rares au début des années 1980, constituent désormais le deuxième niveau de diplôme le plus fréquent (20%). La part des diplômés d’un CAP ou d’un BEP est restée stable à 25%.
Les métiers qui comptent une forte proportion de seniors et une faible proportion de jeunes appartiennent souvent à deux groupes très différents. Il s’agit d’abord de métiers de cadres et professions intellectuelles supérieures et d’employés non qualifiés (services aux particuliers et aux collectivités, fréquemment occupés par des personnes en reprise d’emploi).
Les groupes de métiers qui ont le plus évolué depuis 30 ans (entre 1982-1984 et 2012-2014), avec une hausse d’au moins 50% des effectifs par grands secteurs sont actuellement 24% des 25,798 millions d’emplois :
—Etudes et recherche avec 383 000 emplois et une hausse de 195%
–l’informatique et télécommunications avec +150% et un effectif de 555 000 (2,2% des emplois), et une progression des ingénieurs de 726%
–La communication (+145% et un effectif de 157 000) et les arts et spectacles (+137% et un effectif de 391 000), ces 2 activités comptant pour 2,1% des emplois
–La santé avec 1 974 000 emplois (+95%) comptant pour 7,7% des emplois
–Les services aux personnes et aux collectivités (3 083 000 emplois dont 42% agents d’entretien, 38% aide à domicile et assistante maternelle, coiffure 7% et gardiennage 7%) avec une progression de 50% (202% pour les aides à domicile et les assistantes maternelles)
Ceux qui ont connu des baisses (24% des emplois) :
–l’agriculture/pêche avec 958 000 emplois et une baisse de 30%, mais une hausse de 148% pour les cadres et techniciens agricoles (67 000 emplois) et une baisse de 67% chez les agriculteurs et de 45% chez les marins
-L’industrie avec 3,183 millions d’emploi (12,3% des emplois) en baisse de 21%, mais +25% en maintenance et +166% chez les cadres et ingénieurs
–L’administration publique et les juristes avec 2,090 millions et une baisse de 2% , mais -43% dans l’armée/police/pompiers (381 000) et une hausse de 157% chez les professionnels du droit (90 000 hors juristes d’entreprise)
Les autres secteurs ont connu une relative stabilité (la moitié des emplois):
–La construction avec 1,865 millions d’emplois (7,2% des emplois) et une hausse de 2%, mais -48% pour les ouvriers non qualifiés et +52% pour les techniciens et cadres (25% des emplois de ce secteur)
-Les HCR et alimentation avec 1,187 millions d’emplois (6,4% des emplois) et une hausse de 16%; les emplois de l’alimentation sont en baisse de 22%, alors que les emplois des HCR sont en hausse de 33% et sont 80% des emplois de ce secteur
–Les transports avec 1,986 million d’emplois et une hausse de 17%
-Les banques et assurances avec 708 000 emplois et une hausse de 18%, mais de 79% pour les techniciens et cadres (64% des emplois de ce secteur)
–L’éducation avec 1,206 million d’emplois (dont 88% d’enseignants et 12% de formateurs), une hausse de 26% (16% pour les enseignants et de 240% pour les formateurs)
–Le commerce avec 2,737 millions (10,6% des emplois) en hausse de 28%, notamment les cadres (+103% avec 533 000 emplois soit 19,5% des emplois de ce secteur)
–la gestion et administration des entreprises avec 2,462 millions d’emplois (9,5% des emplois totaux) et une hausse de 36% , mais une baisse de 27% des secrétaires (17,5% des emplois de ce secteur) et une forte hausse des cadres et techniciens (+185%), constituant 42% des effectifs.
Si la hiérarchie des métiers est restée relativement stable, il n’en va pas de même des écarts relatifs de salaires entre métiers ; les disparités de salaires entre métiers ont reculé en 20 ans : alors qu’en 1990-1992 le salaire médian du métier le mieux rémunéré était 2,3 fois plus élevé que le salaire médian global, cet écart relatif n’est plus que de 1,9 en 2012-2014 ; à l’inverse, le métier le moins rémunéré gagnait 0,6 fois le salaire médian global en 1990-1992, contre 0,7 fois aujourd’hui.