Manques perçus par les femmes pour créer leur entreprise


"Barométre envie d'entreprendre", Idinvest Partners, le Figaro Economie, mai 2016

4éme vague semestrielle auprès d’un échantillon représentatif de la population française de plus de 18 ans (5 001 personnes), réalisé entre le 12 et le 25 avril ; les enjeux liés à l’entrepreneuriat des femmes ont été analysés de manière plus détaillée.  

 

Au sein des 32% de français qui ont envie d’entreprendre (34% les hommes, 31% les femmes), 1/3 ont un projet concret envisagé au plus tard dans un an. Parmi les personnes qui n’ont pas de projet à ce jour, 19% ont essayé de mettre en œuvre un création d’entreprise mais ont arrêté.  

 

Parmi les 89% de français qui se sont prononcés pour savoir l’importance des femmes dans la création d’entreprise, 55% pensent qu’il y en a moins que d’hommes, dont 22% beaucoup moins (ces derniers ont raison puisque les femmes sont 1/3 des créations), mais 31% autant et 13% plus. 80% pensent que leur part augmente (ce qui n’est pas juste) et 72% qu’elle augmentera dans les 20 ans à venir (majoritairement parce que les mentalités évoluent, nettement moins du fait de leurs compétences, droits à le faire ou capacités spécifiques).

Pour ceux qui ne croient pas à cette présence accrue des femmes, les raisons mises en avant tiennent à l’insuffisance de sérieux des femmes pour entreprendre, ou du fait de leurs responsabilités familiales. Par contre, globalement les français pensent qu’il n’est pas plus facile à une femme qu’à un homme de créer leur entreprise  

 

Pour les personnes ayant envie d’entreprendre, 4 groupes de raison dominent :

 

-l’indépendance (liberté 47%, organisation de son temps de travail 27%) et environnement différent (11%); les femmes recherchent davantage l’indépendance (49 contre 45) et l’organisation de leur temps de travail (34 contre 19)

les femmes recherchent davantage l’épanouissement personnel (42 contre 34), la concrétisation d’un projet (23 contre 19), mais moins l’aventure/le défis (15 contre 22) -le gain financier (29%), plus présent chez les hommes (32 contre 27)

-Se sentir utile pour la société (10%), transmettre quelque chose à l’avenir (10%), changer les choses (7%)

-Réaliser un travail en équipe (7%), diriger des personnes ou des équipes (6%) En termes de valeurs, les femmes mettent davantage en avant la tolérance (31 contre 20), la solidarité/le partage (28 contre 21),  l’indépendance (39 contre 32),  et les hommes l’effort/le courage (41 contre 36).  

 

Ce qui provoquera la décision finale, c’est le sentiment que c’est le moment de le faire (43 % pour les femmes contre 36); sont communs aux femmes comme aux hommes, la grande confiance en soi (33%), l’idée nouvelle (29%), le fait d’avoir tout prévu (28%), et autour de 20% le bon moment au regard de la conjoncture, le besoin d’argent, le soutien des proches, le fait de trouver quelqu’un qui démarre avec le dirigeant.  

 

En terme d’activité envisagée, les femmes se positionnent davantage dans l’éducation/santé (22 contre 14), les arts et activités récréatives (21 contre 11), les hommes davantage dans les transports (10 contre 3), l’industrie (11 contre 4) et la construction (7 contre 3). 7Noter que 48% des hommes auraient envie de créer dans le digital ou le numérique contre 29% des femmes. Noter aussi que les 2/3 des français pense que ce secteur est une opportunité pour les femmes créatrices (notamment du fait de sa nouveauté, nettement moins du fait des compétences et moins encore du fait de la flexibilité) 35% créeraient en entreprise individuelle (plus les hommes 38 contre 32), 34% comme autoentrepreneur (plus les femmes 39% contre 30), 26% en société (plus les hommes 29 contre 23).    7

 

 Pour les personnes ayant un projet concret de création et à court terme, ce qui prédomine :

-c’est d’abord le marché (32%) ou l’idée prometteuse (25%), la connaissance de bonnes informations (hommes 20, femmes 15), l’anticipation d’un bon retour sur investissement (hommes 17, femmes 10)

-puis le besoin de positionnement : besoin de travailler beaucoup (20%), le départ d’une activité professionnelle antérieure (15%), le chômage (plus pour les femmes 17 contre 11), le départ contraint d’une activité antérieure (les femmes 15, les hommes 9)

-les atouts personnels (hommes 33, femmes 23), le réseau (hommes 17, femmes 7), des personnes de confiance avec qui travailler (16%), des fonds suffisants (hommes 16, femmes 12), le conseil de proches (femmes 19, hommes 9), l’aide d’organisme spécialisé (7%) -la prévision de meilleurs revenus (hommes 21, femmes 15)    

 

Parmi les personnes qui n’ont pas de projet concret, les freins mis en avant sont principalement de l’ordre de 2 grands groupes de causes :

des manques supposés plus marquants chez les femmes: le manque de fonds personnels (plus présent chez les femmes 44% contre 37), d’expérience professionnelle (plus pour les femmes 34 contre 17), d’informations (femmes 22 contre 14), l’absence d’idée de produit ou d’entreprise prometteuse (femmes 20 contre 14), la manque de confiance avec qui travailler (12), le manque d’organisme spécialisé pour aider (8), l’absence de prêt bancaire intéressant (7%)

Des craintes plus présentes chez les hommes: la conjoncture (plus les hommes 37 contre 31), les démarches administratives complexes (32 contre 26), la perte de revenus (21), les sacrifices dans la vie personnelle (20 contre femmes 16), le marché envisagé peu porteur (10), la dissuasion de proches (7)   Suivent 6 témoignages.